Le Parlement européen a déchu mardi 13 décembre de sa fonction de vice-présidente Éva Kaïlí, l’eurodéputée mise en cause dans un scandale de corruption présumée impliquant le Qatar, un premier pas avant une réforme de l’institution jugée indispensable.
Cette sanction pour « faute grave » a été approuvée à la quasi-unanimité des députés présents à Strasbourg en séance plénière, soit 625 votes favorables sur 628 exprimés, un contre et deux abstentions.
Au cœur du scandale qui ébranle les institutions européennes, Mme Kaïlí occupait l’une des 14 vice-présidences du Parlement.
L’élue socialiste grecque incarcérée dimanche en Belgique, est soupçonnée d’avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l’émirat qui accueille actuellement le Mondial de football. Trois autres personnes ont été écrouées dans cette enquête menée par un juge d’instruction belge.
Des sacs de billets découverts dans un appartement
L’avocat d’Éva Kaïlí a assuré mardi qu’elle n’avait accepté aucun « pot-de-vin du Qatar ». « Sa position est qu’elle est innocente. Elle n’a rien à voir avec les pots-de-vin du Qatar », a affirmé Me Michalis Dimitrakopoulos à la télévision grecque.
Mais des sacs de billets ont été découverts dans son appartement dans la capitale belge. Elle n’a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l’infraction a été constatée en flagrant délit.
Le parquet fédéral belge a annoncé au total des centaines de milliers d’euros saisis, en trois lieux différents, auprès de trois suspects, au cours des 20 perquisitions déjà réalisées. La police a en outre inspecté lundi 12 décembre les locaux du Parlement à Bruxelles pour saisir des données de collaborateurs parlementaires.
La crédibilité du Parlement européen menacée
Le scandale menace la crédibilité du Parlement européen tout entier, une assemblée souvent en pointe pour dénoncer les pratiques de corruption de certains pays, y compris à l’intérieur de l’UE comme récemment la Hongrie de Viktor Orbán.
Roberta Metsola a exprimé lundi « fureur, colère et tristesse », en annonçant une « enquête interne » pour examiner tous les faits ainsi qu’une révision en profondeur des procédures de l’institution.
« Le Parlement européen va lancer un processus de réforme interne afin de garantir que la transparence et la responsabilité soient renforcées », ont promis les présidents des différents groupes politiques, dans un communiqué commun.
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