Le sujet fait débat en Corse, car il provoque de nombreux incidents, et les résidents aussi bien que les touristes en font les frais. Les vaches, sans propriétaires attitrés, se promènent sur les routes de l’île et s’installent même sur des plages, ce qui les rend parfois bien gênantes, quand elles ne sont pas dangereuses.
« Les touristes voient ça comme du folklore, ils en rigolent et les prennent en photo, mais c’est un fléau », se désole un élu du Niolu, ainsi que le rapporte Le Point. Mais si certains touristes s’en amusent, d’autres, ainsi que de nombreux autochtones, sont conscients de l’impact grandissant de ce phénomène et cherchent des solutions pour l’endiguer.
« C’est un problème qui dure et qui s’aggrave »
En Corse, les vaches errantes occasionnent effectivement de nombreuses gênes, voire même des accidents graves, que ce soit auprès des touristes ou des résidents. Entre les personnes qui se font charger, encorner ou encore courser, les accidents sont monnaie courante. Mais il arrive aussi que des vaches arrachent des clôtures, mangent les plantations, s’en prennent aux poubelles ou aux voitures, sans compter qu’elles sont particulièrement dangereuses au niveau de la circulation. D’autres fois, c’est tout un troupeau de bovins qui vient s’installer sur la plage, empêchant les touristes de s’y établir eux-mêmes, souligne Le Point.
Et rien n’y fait, malgré les mesures prises par les élus ou les préfectures telles que la signalétique ou des arrêtés préfectoraux, en passant par la prévention. De nombreuses réunions et commissions spéciales se sont tenues pour aborder ce problème récurrent et tenter de le résoudre, mais en vain.
Ange-Pierre Vivoni, le président de l’association des maires de Haute-Corse, reconnaît que « c’est un problème qui dure et qui s’aggrave ». « Il y a eu des accidents mortels par le passé. Les maires prennent des arrêtés qui sont difficilement applicables, bien qu’ils soient pénalement responsables en cas d’accident. Mais ils ne peuvent pas jouer aux cow-boys et faire des rondes pour surveiller les animaux », admet-il encore. La Préfecture explique que bien que les gendarmes soient « particulièrement sensibilisés » à ce phénomène, pour autant, l’absence de marquage des animaux et la fuite des bovins avant leur arrivée « rendent les interventions compliquées ».
« Si ça continue, on va finir par parquer les hommes pour les mettre en sécurité, pendant que les animaux vivront en paix », a raillé un résident, lui aussi passablement excédé. Alors parfois, certains vont même jusqu’à tuer l’animal, comme cela a été le cas du maire d’une commune au sud de Bastia qui, il y a trois ans, avait abattu une vache Corse après qu’elle a encorné un employé municipal en pleine rue, indique le journal.
Les primes à la vache à l’origine du problème
L’origine de ces vaches errantes remonte aux primes à la vache, des subventions distribuées par la politique agricole commune (PAC) et attribuées aux éleveurs en fonction de certains critères. « Ce sont les primes qui ont créé les vaches. Des éleveurs fictifs prenaient du bétail mais ne s’en occupaient pas », dénonce un agriculteur.
Désormais, c’est au maire de gérer ces animaux errants en les plaçant dans des enclos après les avoir capturées. Deux solutions s’imposent ensuite, soit l’animal est récupéré par son propriétaire, soit il est confié à une association. Dans le pire des cas, il est carrément euthanasié, expliquent nos confrères.
On estime que le nombre de bovins en divagation sur l’ensemble de l’île est compris entre 10 000 et 15 000. Pour Ange-Pierre Vivoni, « une des pistes pourrait être de changer le fléchage des aides financières pour soutenir la production et aider les éleveurs à clôturer leurs parcelles, au lieu d’attribuer des primes aux surfaces et à la vache allaitante ». « La situation appelle une remise en cause des éleveurs, mais aussi des élus et des autorités. Il est grand temps de prendre le taureau par les cornes », conclut-il.
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