L’histoire de Laska est celle d’une jument au moral d’acier et de l’entêtement d’une femme, Éliane Mégis, et de sa fille Joana. Mais c’est avant tout une aventure humaine où des personnes au grand cœur ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour sauver l’animal qui s’était blessé à une patte postérieure lors d’inondations en février 2017.
« Je ne pensais pas un jour faire une quatrième patte à un cheval », explique Éliane Mégis, qui est propriétaire de Laska avec sa fille Joana. Pourtant, alors que les chevaux amputés sont généralement euthanasiés, cette femme de Castellare du Casinca en Corse ne pouvait que se battre lorsqu’elle regardait les yeux de la jument qui a aujourd’hui presque 20 ans.
« J’ai traversé la planète virtuelle pour arriver à ça. Ça a été un long parcours, très beau, mais il faut s’accrocher », précise celle qui se rend compte seulement maintenant de ce qu’elle a réalisé. « Mais Laska a un mental particulier. C’est Laska qui nous a portées, attention, ce n’est pas nous, c’est Laska. »
Huit mois pour trouver les bons vétérinaires
Tout d’abord, il a fallu huit longs mois à Éliane avant de rencontrer le Dr Magri, une période pendant laquelle elle a eu « l’impression d’être une folle » : elle a eu des difficultés à trouver un vétérinaire qui accepte de s’occuper de Laska, jusqu’à ce qu’elle en trouve un qui parle d’ « euthanasie financière » parce que la jument se portait bien. Une issue que cette femme a refusée, remuant ciel et terre jusqu’à ce qu’elle trouve un vétérinaire qui pourrait référer Laska à l’Institut VetAgro Sup à Lyon.
Là, le Dr Magri et l’éminent professeur Schramme, spécialiste en chirurgie et orthopédie équine, ont été « magiques » : « Je n’ai pas eu affaire qu’à des vétos, j’ai eu affaire à de l’humanité », s’exclame Éliane. Même s’il s’agissait d’une première pour eux et pour la France – il y a eu d’autres amputations de chevaux, mais principalement de membres antérieurs, et pour des animaux plus légers comme des poneys – ils ont été aux petits soins pour Laska.
Soins toutes les deux heures après l’amputation, caméra à la maison chez le vétérinaire… Les professionnels ont aussi pensé au mental de la jument, qui a été, en tout temps, extraordinaire.
Au lieu de rester 15 jours aux soins intensifs comme prévu, Laska a tapé à la porte pour sortir 6 heures seulement après l’amputation et les vétérinaires ont dû l’installer dans un autre box où elle pouvait voir du monde. Cette anecdote illustre bien la force mentale particulière de la jument qui lui a permis de survivre à l’épreuve.
La « parole de Laska »
Parmi les autres personnes extraordinaires que cette aventure a permis à Éliane de rencontrer, il y a Eric Valery, président de l’association Cap Corse handicap et lui-même amputé. Ayant le même prothésiste et vivant la même chose que la jument, il peut conseiller Éliane. Cet homme très positif lui « donne un coup de pouce pour progresser dans la prothèse, dans les soins. Il est la parole de Laska », explique Mme Mégis.
Toute cette aventure a changé la vie d’Éliane Mégis, qui se reprend après avoir formulé cette pensée : « En fait, elle n’a pas changé ma vie, Laska, elle m’a plutôt amenée vers ce que j’étais et ce que j’avais peut-être oublié ou mis de côté pour ne pas déranger. »
Pour l’instant, Laska est équipée d’une prothèse en carbone qui pèse 450 kilogrammes et qui n’est pas encore définitive. Les soins, la prothèse, le voyage par bateau : tout cela a un coût – environ 20 000 euros – même si Éliane ne veut pas trop y penser. Heureusement, la fondation Brigitte Bardot a pris en charge 50 % de certaines factures, et une première cagnotte a aussi donné un coup de pouce. Un deuxième appel aux dons a été lancé sur Leechi pour ceux qui veulent aider aux soins qui continuent.
Phase deux ?
Pour l’instant, la belle Laska est encore dans le processus de cicatrisation de son moignon et de réglage de la prothèse. Elle ne doit donc pas encore trop marcher. Par contre, quand elle sera bien solide sur ses quatre pattes, Éliane espère qu’elle pourra servir en équithérapie, rencontrer de petits amputés ou autre. « Laska, si elle va bien, elle adore se promener, et elle adore l’être humain ! »
Vous pouvez suivre les aventures de Laska sur sa page Facebook.
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