Corse : le maire de Lecci prend un arrêté interdisant le port du burkini sur ses plages

Par Emmanuelle Bourdy
9 août 2024 12:26 Mis à jour: 9 août 2024 12:26

La mairie de Lecci, dans le sud de la Corse, a publié ce mercredi un arrêté interdisant aux personnes « n’ayant pas une tenue correcte respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité » « d’accéder aux plages ». Le document a été publié le jour même sur la page Facebook de la ville.

Ce mercredi 7 août, un arrêté interdisant le port, sur la plage et à la baignade, d’« une tenue de plage manifestant une appartenance religieuse », a été publié par la commune de Lecci, celui-ci étant effectif jusqu’à la fin du mois de septembre. Le lendemain, la commune de Zonza, également située sur le littoral de Corse-du-Sud, a fait de même. Mais la préfecture de région de Corse a demandé l’annulation de ces deux arrêtés, ainsi que le rapporte Le Monde.

« Risques de troubles à l’ordre public »

Les mairies de Lecci et Zonza – qui ont pris ces arrêtés municipaux respectivement les 7 et 8 août – auraient aperçu sur leurs plages des femmes portant le burkini, ce maillot recouvrant entièrement le corps porté par certaines femmes de confession musulmane.

Sans désigner explicitement une religion et mettant en avant le « principe constitutionnel de laïcité », le maire (divers droite) de Lecci, Don Georges Gianni, a expliqué sa décision en invoquant le fait que « les tenues religieuses ostentatoires peuvent être source de conflit grave ». Il a également pointé le « contexte particulier justifiant le maintien de l’état d’urgence », assurant qu’« une tenue de plage manifestant une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux peuvent être la cible d’actes terroristes », était « de nature à créer des risques de troubles à l’ordre public (attroupements, échauffourées) qu’il est nécessaire de prévenir ».

« Nous avons demandé leur retrait ou une réécriture des arrêtés »

Comme l’exige la procédure, les textes sont passés par un « contrôle de légalité » au niveau de la préfecture. Celle-ci a demandé ce jeudi 8 août leur annulation, nous apprend encore Le Monde, assurant qu’« aucun événement récent ne les justifie ». « Ces arrêtés n’étant pas fondés sur la présence de troubles à l’ordre public et étant contraires à la jurisprudence du Conseil d’État de 2016, nous avons demandé leur retrait ou une réécriture des arrêtés », a indiqué la préfecture.

De son côté, la mairie de Zonza a indiqué à nos confrères ce jeudi après-midi qu’elle avait retiré son arrêté, manifestant son souhait « qu’il ne se produise pas de trouble ».

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