La justice a saisi dans le sud de la France plus de 70 millions d’euros de biens appartenant à deux hommes d’affaires d’origine russe dans le cadre d’une enquête pour présomption de blanchiment aggravé, a appris l’AFP lundi de sources judiciaire et proche du dossier, confirmant une information du Monde.
Cette enquête préliminaire ouverte en mars à l’initiative des gendarmes de la section de recherches de Paris a débouché en septembre sur la saisie par la justice d’un domaine de 22,5 hectares à Grasse (Alpes-Maritimes) et de villas de luxe notamment à Saint-Raphaël et Grimaud (Var), a-t-on ajouté de source proche du dossier. Elle a révélé « une forte suspicion de dissimulation de l’origine des fonds » utilisés pour l’achat de ces biens, a-t-on fait valoir de même source.
Enquête pour « blanchiment aggravé »
Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a précisé que cette enquête avait été ouverte par le parquet de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco – au sein du parquet de Paris) le 7 mars pour des « faits présumés de blanchiment aggravé par la bande organisée, et blanchiment aggravé par le fait qu’il est reproché à un professionnel ».
« La procédure s’intéresse aux modalités d’acquisition de biens immobiliers, par le recours à des prêts octroyés par des sociétés privées, domiciliées à Chypre ou aux îles vierges britanniques », a poursuivi le parquet de Paris.
« Cette procédure, a-t-il détaillé, s’est traduite par une première salve d’opérations concentrées dans le Sud-Est, dans les départements des Alpes-Maritimes (notamment Grasse) et du Var (notamment Grimaud, Saint-Raphaël) et a nécessité la projection de deux magistrats du parquet de la Junalco financière et de la section de recherches de Paris pour mener à bien, sur une semaine complète, différentes perquisitions à la fois dans des études notariales et aux domiciles de mis en cause ».
« Dans le cadre de cette procédure, huit saisies immobilières ont été à ce jour réalisées, ainsi que la saisie de deux véhicules de luxe, pour respectivement des valeurs de près de 69.800.000 euros et de 670.000 euros. De même, des parts sociales ont été saisies pour près de 2.700.000 euros ». Sollicités par l’AFP, les deux avocats des mis en cause n’ont pas commenté dans l’immédiat.
Deux passeports chypriotes
Il s’agit, selon la source proche du dossier, de Ruslan Goryukhin et Mikhail Opengeym. Tous deux, selon Le Monde, sont titulaires d’un passeport chypriote. Le premier a eu des responsabilités dans le domaine énergétique russe, selon le Monde, et a dirigé SGM, une société d’un proche du Président russe Vladimir Poutine.
Le second est présenté dans des documents issus des Pandora Papers consultés par le quotidien, comme un homme d’affaires investissant dans le domaine énergétique également. C’est grâce à la loi sur la présomption de blanchiment de décembre 2013 que cette enquête de six mois a pu être diligentée, s’est-on félicité de source proche du dossier, en expliquant qu’il revenait à présent aux mis en cause de démontrer que l’origine des fonds n’était pas douteuse.
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