Avec l’arrivée du froid, les ouvriers du BTP demandent un simple geste afin de pouvoir déjeuner au chaud. Le maire de Ploeuc-L’Hermitage (Côtes-d’Armor) les a entendus et a décidé d’ouvrir la salle des fêtes à leur intention, même si cela signifie qu’il doive être hors-la-loi à cause de son action bienveillante.
« On ne peut pas laisser des couvreurs manger dehors ou dans un camion à plusieurs », assure Thibaut Guignard, maire de la commune de 4 000 habitants, à Ouest-France.
L’élu estime qu’il est impensable de laisser les ouvriers « dans des conditions inconfortables et risquées pour leur santé », sans compter qu’ils n’ont même pas accès à des toilettes.
« Les règles sanitaires sont davantage respectées dans une salle que dans un camion… », assure l’édile sur Twitter.
Permettre aux ouvriers de déjeuner à l’abris est de notre responsabilité. Une question de respect et d’équité entre les métiers. Les règles sanitaires sont davantage respectées dans une salle que dans un camion… @FFBatiment #bonsens https://t.co/sgzfOqdS3I
— Thibaut Guignard (@ThibautGuignard) December 8, 2020
Confinement oblige, les restaurants et les bars sont fermés depuis le 30 octobre et le resteront au minimum jusqu’au 20 janvier. Les ouvriers du bâtiment n’ont donc comme seule alternative d’apporter leur gamelle ou encore d’acheter un sandwich ou un plat chaud à emporter, mais ils ne disposent d’aucun endroit où s’installer pour manger et se réchauffer.
En Bretagne, la Fédération française du bâtiment et l’Union des métiers et des Industries de l’Hôtellerie ont envoyé une demande similaire à celle des chauffeurs routiers, qui ont eu gain de cause le 7 novembre, indique France 3.
Ils aimeraient tout simplement que le préfet autorise l’ouverture des restaurants routiers et ouvriers et acceptent les salariés du bâtiment, les artisans et ouvriers sur présentation de leur carte professionnelle, ou encore que les communes leur ouvrent une salle.
À Ploeuc-L’Hermitage, cela va de soi pour l’édile : « On ne laissera pas les gens manger dehors. » Il a donc mis à disposition des ouvriers deux micro-ondes dans la salle des fêtes. Un agent de la commune s’assure que les règles sanitaires sont respectées et leur offre le café.
« Ça fait du bien de manger au chaud, car ça piquait ce matin, indique l’un d’entre eux à nos confrères. On aurait eu du mal à se réchauffer les extrémités, surtout les pieds », témoigne l’un des utilisateurs de ce nouveau service, après avoir travaillé dehors toute la matinée.
Peu importent les sanctions auxquelles le maire de Ploeuc-L’Hermitage s’expose, il ne changera pas d’avis. « Si l’on nous ferme, on trouvera un autre concept », assure-t-il.
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