Côtes-d’Armor : un gérant préfère fermer son bar plutôt que de contrôler les passes sanitaires

Par Emmanuelle Bourdy
25 juillet 2021 07:18 Mis à jour: 25 juillet 2021 07:18

Dès le 1er août prochain, le passe sanitaire sera obligatoire pour accéder à certains établissements dont les bars, les restaurants, ou encore les musées. Les gérants de ces établissements devront eux-mêmes gérer ces contrôles, une charge dont la plupart se seraient bien passé. Opposé à cette mesure, le patron du bar l’Atelier à Binic (Côtes-d’Armor) a tout simplement pris la décision de fermer sa terrasse au public.

« Contrôler les gens, ce n’est pas mon boulot ! »

Début août, les gérants des bars et des restaurants devront vérifier si leurs clients sont bien en possession de leur passe sanitaire. Si la plupart dénoncent cette mesure, ils estiment qu’il faudra bien qu’ils s’y plient. D’autres en revanche ne pourront s’y résoudre, comme c’est le cas de René-Jacques Bullio, le propriétaire du bar l’Atelier à Binic. Il a donc pris une décision draconienne, celle de fermer son bar, tout simplement.

« Économiquement ce n’est pas viable, techniquement pas possible et humainement c’est une catastrophe. Et en plus, franchement, contrôler les gens, ce n’est pas mon boulot ! » s’indigne René-Jacques Bullio, le gérant de l’Atelier à Binic, ainsi que le rapporte La Presse d’Armor.

« Je ne me vois pas à partir de début août me priver de 50 % de la clientèle potentielle, c’est à peu près le taux de vaccination en France, tout en gardant 100 % de mes salariés, sachant que je devrais en attribuer deux aux contrôles. Ce n’est pas viable, on va perdre de l’argent tout l’été et on va passer notre temps à vider les terrasses plutôt que de les remplir », explique le patron de l’Atelier à France 3 Bretagne, sachant que l’été, il réalise 60 % de son chiffre d’affaires annuel.

Outre le fait qu’il se dise incapable de contrôler ses clients, il estime par ailleurs qu’une telle opération n’est pas rentable et préfère donc licencier ses quatre saisonniers, rapporte encore France 3.

De plus, techniquement, effectuer ces contrôles est compliqué. « Il y a 70 places en terrasse et nous servons plusieurs centaines de personnes par jour. Il nous est impossible d’effectuer ces contrôles. Cela nous demanderait trop de temps et une organisation trop lourde », a-t-il encore expliqué à La Presse d’Armor.

Une crainte que cela créé des tensions chez les clients

Même s’ils sont déçus par la décision de René-Jacques Bullio, ses clients les plus fidèles sont compréhensifs. « S’il y a une personne [du groupe] qui n’a pas le passe sanitaire, on ne va pas laisser la personne partir seule, on va tous partir en même temps », souligne l’une d’entre eux à France 3. Un autre avance que le patron ne peut pas « contrôler en permanence » les clients.

Il va sans dire que cette situation risque d’être source de tensions. L’UMIH, à savoir le syndicat de restaurateurs, estime que cette mesure est précipitée et ne permet pas aux établissements de s’organiser, relate France 3.

Jean Castex est récemment venu à Binic…

« C’est quand même très paradoxal, car le Premier ministre Jean Castex est venu à Binic, il y a quelques jours, pour parler justement avec des restaurateurs de la reprise et de leurs difficultés à recruter… », souligne René-Jacques Bullio.

Malgré tous ces bouleversements irritants, le propriétaire de l’Atelier garde le moral. Il compte maintenir l’ouverture de la partie épicerie et cave de son commerce, ainsi qu’il l’avait fait lors du confinement, précise La Presse d’Armor. Il espère par ailleurs que le gouvernement changera d’avis quant aux contrôles du passe sanitaire…

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.