Comparution du groupe « antivax » du « V_V » auteur de raids numériques massifs

Par Epoch Times avec AFP
19 janvier 2022 11:55 Mis à jour: 19 janvier 2022 19:51

Ils auraient publié des centaines de messages virulents en quelques heures : huit membres du groupe anti vaccins « V_V » comparaîtront à Paris pour harcèlement moral en ligne, après des actions concertées et ciblées sur deux parlementaires et un médecin en 2021.

Deux hommes et six femmes ont été interpellés mardi 18 janvier en Moselle, dans le Rhône, la Seine-et-Marne, les Hauts-de-Seine et le Finistère et seront jugés à une date ultérieure, a appris mercredi 19 janvier l’AFP auprès du parquet de Paris.

Comparution pour harcèlement moral en ligne

Le coup de filet, coordonné par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH), a visé des membres du groupe d’origine italienne « ViVi » ou « V_V ».

Les deux hommes de 45 et 54 ans, dont un Mosellan leader des « V_V » en France et les six femmes âgées de 40 à 52 ans ont été placés en garde à vue dans le cadre d’investigations menées depuis le printemps par le pôle national de lutte contre la haine en ligne.

Ils comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement moral par un service de communication en ligne.

Les victimes principalement des élus

La justice leur reproche d’avoir harcelé de façon concertée trois personnes entre le printemps et la fin de l’été 2021.

Parmi les personnes victimes de harcèlement figurent la députée LREM mosellane Isabelle Rauch, la sénatrice PS de Charente Nicole Bonnefoy et un chef de service du CHU d’Amiens, ont indiqué des sources proches du dossier à l’AFP.

« En ce moment les élus sont l’objet de menaces par les anti vaccins et comme les discours de haine annoncent les actes de haine, il fallait agir », a expliqué à l’AFP le général Jean-Philippe Reiland, patron de l’OCLCH.

La section de recherche de Moselle et d’autres services locaux ont participé aux interpellations, tandis que l’antenne cyber de Metz a facilité l’identification des suspects « tous bien insérés », mais sans lien avec une profession de santé, selon le général Reiland.

Les membres « V_V » se décrivent comme des « guerriers »

Les « V_V » rassemblent environ 300 sympathisants en France, « dont une centaine vraiment actifs », selon le haut-gradé.

Le nom du mouvement « V_V » viendrait du verbe italien « vivere » (« vivre ») et son logo, un double V rouge au centre d’un cercle, détourne celui de la BD devenue film, « V pour Vendetta ».

Les membres, qui se décrivent comme des « guerriers », mettent en avant dans leurs profils numériques le masque stylisé de Guy Fawkes, popularisé par les hackers d’Anonymous et devenu emblème de la défense des libertés.

En décembre, le directeur des enquêtes sur les menaces émergentes de Facebook, Mike Dvilyanski, avait expliqué que les membres de ce groupe se coordonnaient notamment via la messagerie Telegram. Les volontaires avaient accès à des listes de personnes à cibler et à des « formations » pour échapper à la détection automatique du géant américain.

Leur technique : laisser des messages aux personnes visées

Sur les réseaux, leur tactique consistait notamment à laisser des commentaires sous les messages des personnes visées, plutôt que de poster des contenus. Pour passer au travers de la détection automatique de Facebook, ils utilisaient des orthographes légèrement modifiées comme « vaxcinati » au lieu de « vaccinati », pour dire « les personnes vaccinées » en italien.

Après leur avoir consacré un article en juin 2021, le journal Le Parisien avait été victime d’un raid numérique sur sa page Facebook avec « plus de 1400 commentaires haineux » postés en seulement trois heures.

 Deux ans de prison et 30.000 € d’amende pour harcèlement 

Le harcèlement, lorsqu’il est commis en ligne ou via un support numérique, est puni de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.

La mouvance « V_V » rassemblerait quelque 20.000 partisans dans le monde selon une rapport publié en décembre par Graphika, une société spécialisée dans l’analyse des réseaux sociaux.

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