Plusieurs Orlysiens n’ont pas hésité à faire part de leur colère après la vaste coupure d’électricité orchestrée par le syndicat CGT Énergie du Val-de-Marne le matin du 21 janvier.
Alors que les coupures d’électricité intempestives se sont multipliées depuis le début du mouvement de grève contre la réforme des retraites, la dernière action menée par le syndicat CGT Énergie dans le Val-de-Marne suscite la colère et l’incompréhension des riverains et des commerçants qui en ont été victimes.
Mardi matin, le syndicat a revendiqué une coupure de courant ayant affecté plusieurs villes du département situé au sud-est de la capitale telles que Rungis, Orly, Thiais, Fresnes ou L’Haÿ-les-Roses.
« Un acte de malveillance a été réalisé au niveau du poste source de Rungis, dans le Val-de-Marne, qui a occasionné une rupture d’alimentation sur la majeure partie des communes avoisinantes », a expliqué Enedis dans un communiqué.
« Environ 35 000 clients ont été touchés par cette coupure », ajoute le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, qui précise que « l’ensemble des clients ont été rétablis vers 7h45 » et a annoncé son intention de déposer plainte.
Coupure d’électricité dans le Val-de-Marne: « le quartier était plongé dans le noir (…) personne n’avait d’électricité, c’était vraiment compliqué ce matin », raconte Michaël, habitant de L’Haÿ-les-Roses pic.twitter.com/cYuG2YwWl3
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D’autres actions à prévoir selon la CGT Énergie
« Rungis et son périmètre ont été touchés, a priori entre 5h45 et 8h », a pour sa part expliqué Franck Jouanno – secrétaire de la CGT Énergie du Val-de-Marne – dans les colonnes du Figaro.
Une action qui aurait mobilisé « une centaine de personnes » d’après le syndicaliste. « Le marché de Rungis et l’aéroport de Paris-Orly ont été impactés, sachant qu’ils ont des groupes électrogènes », ajoute-t-il.
Le secrétaire de la CGT Énergie a également indiqué que d’autres actions de ce type pourraient avoir lieu dans les prochains jours. Interrogé par BFMTV, il a précisé vouloir « marquer les esprits » et « avoir un impact sur l’économie ».
S’il admet que les coupures sauvages de courant ont pu toucher des ménages, Franck Jouanno considère néanmoins qu’il s’agit de simples « dommages collatéraux » et affirme que ce n’est « pas la fin du monde ».
Franck Jouano (CGT Energie) sur la coupure d’électricité revendiquée dans le Val-de-Marne: « C’est pas non plus la fin du monde » pic.twitter.com/qdrCNAlxcl
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Riverains et commerçants désapprouvent les méthodes de la CGT
Un comportement que ne comprennent pas les commerçants et les riverains d’Orly qui ont été victimes de la coupure de courant orchestrée par les membres du syndicat le matin du 21 janvier, et ce, bien que plusieurs d’entre eux assurent pourtant soutenir la grève.
Ascenseurs en panne, hôtels, commerces et logements plongés dans le noir, feux tricolores qui ne fonctionnent plus, la coupure d’électricité a eu des conséquences importantes et parfois dangereuses pour les citadins concernés.
Selon BFMTV, le non-fonctionnement des feux tricolores a même été à l’origine d’un accident de la route entre un bus et une voiture à Orly. Le conducteur de l’automobile accidentée a dû être désincarcéré par les pompiers.
Certains commerçants habitués à commencer leur journée de travail aux aurores ont également fait les frais de la coupure d’électricité.
« Les machines étaient bloquées. […] Ça me gonfle, franchement, ça me gonfle ! On a dû perdre 300-400 euros, facile », a expliqué Farid, boulanger à Orly, aux journalistes de BFMTV.
« C’est tout ceux qui sont au boulot comme nous qui sont en galère. Nos employés doivent toujours partir en avance et arriver en retard à cause des grèves. On ne sait pas quand ça va finir, mais on espère très vite », ajoute le commerçant.
Orlysienne, Clémence n’a pas pu utiliser l’ascenseur de son immeuble du fait de la coupure de courant et a dû se résoudre à descendre sa fille handicapée en passant par les escaliers.
« J’habite au quatrième, le temps de descendre avec mon enfant, c’était l’enfer », a expliqué Clémence aux journalistes de BFMTV.
Saïd, un autre habitant d’Orly, n’admet pas non plus que les grévistes puissent priver de courant les riverains pour faire entendre leur mécontentement : « C’est taper dans les gens. Allez couper l’électricité à l’Élysée, pas dans les quartiers populaires ! »
Le sud de Paris touché par une coupure d’électricité, la CGT Énergie revendique pic.twitter.com/b8jTEUQ209
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L’exécutif condamne des actes « illégaux »
Le gouvernement a pour sa part condamné fermement les coupures d’électricité provoquées par les syndicalistes opposés à la réforme des retraites.
Des actes « illégaux qui dégradent le climat du dialogue » selon Julien Denormandie, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du Logement.
Julien Denormandie sur la coupure d’électricité revendiquée par la CGT Énergie: « C’est scandaleux et irresponsable » pic.twitter.com/JjrMWRGfph
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« Vous imaginez ? non seulement le désagrément, mais parfois la mise en danger des personnes ? […] C’est scandaleux, c’est irresponsable et ça détruit le dialogue social », a-t-il expliqué sur BFMTV.
Une position partagée par le Premier ministre Édouard Philippe : « L’outil de production, il se respecte ; le service public, il se respecte ; nos concitoyens, ils se respectent. »
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