RELIGIONS

Courbevoie : ce que l’on sait du viol d’une enfant juive de 12 ans

juin 19, 2024 11:35, Last Updated: juin 19, 2024 17:27
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Deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen mardi soir pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite sur une jeune fille juive de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine) près de Paris, des faits qui suscitent une très vive émotion dans la communauté juive et au-delà.

Un troisième suspect de 12 ans a été placé sous le statut de témoin assisté pour viol et mis en examen pour les autres infractions visées par l’enquête, selon le parquet de Nanterre.

Les deux adolescents de 13 ans ont été placés sous mandat de dépôt par un juge des libertés et de la détention, tandis que le plus jeune a fait l’objet d’une mesure éducative judiciaire provisoire, a-t-on indiqué de même source.

Ces trois mineurs avaient été interpellés et « placés en garde à vue et rétention, en fonction de leur âge » lundi, avait précisé un peu plus tôt le parquet.

Menacée de mort à cause de sa religion juive, selon les propos de la victime

Les parents de la jeune filles, inquiets qu’elle ne soit pas rentrée de sa sortie pour rencontrer des amis le samedi 15 juin, ont en premier lieu contacté la police, rapporte CNews. En rentrant chez elle, l’enfant a raconté à ses parents avoir été violée par trois jeunes, dont un qu’elle connaît.

Dans sa déposition à la police, elle raconte que lors de son retour elle a croisé dans le parc en bas de chez elle deux adolescents, dont un qu’elle connaît, précise la chaîne d’informations. Ils l’ont alors obligée à aller dans un local désaffecté. Un troisième garçon est arrivé ensuite.

Dans son récit à la police, la jeune fille témoigne qu’un des garçons a commencé par l’interroger sur sa religion juive en lui demandant pourquoi elle n’en faisait pas état. Elle a répondu que c’était pour ne pas être agressée. Ce garçon lui a ensuite parlé d’Israël, l’a insultée de sale juive et lui a alors donné des coups, l’a jetée au sol et tiré les cheveux, selon les documents de la police consultés par CNews. « Il lui aurait touché la poitrine, l’a menacée de la brûler avec un briquet et lui a renversé une bouteille d’eau sur la tête. Puis, elle a indiqué que deux des trois garçons l’ont violée et que l’un d’eux a filmé les faits », écrivent les journalistes de CNews.

L’un des trois garçons a conféré des menaces de mort envers elle si rapportait les faits à la police, exigeant également de lui apporter 200 euros sous peine de représailles.

BFMTV précise pour sa part qu’elle est sortie voir un ami. Ce dernier « l’a raccompagnée en bas de chez elle, puis ils se sont séparés ». C’est alors qu’elle va rencontrer les deux adolescents l’ayant forcé à venir avec eux.

Son ami est parvenu à identifier deux des agresseurs.

L’adolescente a été prise en charge par les sapeurs-pompiers et transportée à l’unité médico-judiciaire de Garches (Hauts-de-Seine).

Les suspects ont été présentés mardi après-midi à un juge d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour viol et agression sexuelle en réunion sur mineure de 15 ans, tentative d’extorsion, atteinte à l’intimité de la vie privée et menace de mort.

Les infractions de « violences et injures » sont « aggravées par leur commission à raison de l’appartenance de la victime à une religion », selon le parquet de Nanterre.

D’abord attribuée au commissariat de Courbevoie, l’enquête a été ensuite transférée à la brigade territoriale de protection de la famille des Hauts-de-Seine, le dimanche 16 juin.

« Condamner le viol antisémite de cette jeune fille »

Mercredi matin, le collectif Nous Vivrons, né au lendemain de l’attaque sanglante de l’organisation terroriste Hamas contre Israël le 7 octobre, a appelé à manifester ce même jour à 18h30 à Paris pour « condamner le viol antisémite de cette jeune fille ».

Le président du Consistoire central, Elie Korchia, a exprimé mardi soir dans un tweet son « soutien à cette jeune victime, de confession juive, qui a subi un viol et des agressions insupportables », déplorant « un crime sexuel sordide et ignoble qui nous émeut profondément ».

« Nul ne saurait être dédouané face à ce déferlement antisémite sans précédent », a commenté sur X le grand rabbin de France Haïm Korsia, se disant « horrifié ».

Sur le même réseau social, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dit son « immense émotion face au viol tragique de cette jeune fille », prévenant qu’il suivra « avec vigilance tous les développements de cette affaire extrêmement inquiétante ».

« Le viol est un outil de destruction au service de la haine et lorsque des enfants violent des enfants, c’est aussi la société tout entière qui doit se poser la question de sa responsabilité face à la violence, l’antisémitisme et la misogynie à l’oeuvre dans notre pays », a réagi la Fondation des femmes.

« C’est un acte abject, on ne peut pas penser que ça existe encore », a déclaré à l’AFP Jacques Kossowski, maire Les Républicains (LR) de Courbevoie. « Ce que j’espère c’est que la justice puisse condamner fermement ces agresseurs, quel que soit leur âge », a poursuivi l’édile.

Les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, selon des chiffres du gouvernement, qui a fait état de « 366 faits antisémites » recensés entre janvier et mars, en hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023.

En janvier, le Crif avait rapporté une forte augmentation des actes antisémites en France, qui ont été multipliés par quatre en un an, passant de 436 en 2022 à 1676 en 2023, avec une « explosion » après l’attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre.

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