Les États-Unis, le Canada et la France sont lancés dans une course contre la montre pour retrouver vivants les cinq passagers, dont un Français et un Britannique, dans le submersible de tourisme parti visiter l’épave du Titanic à 4000 mètres de profondeur dans l’Atlantique nord.
Parmi eux figure l’homme d’affaires britannique Hamish Harding, 58 ans, qui avait annoncé dimanche sur Instagram sa participation à cette excursion scientifique de l’extrême, hors du commun et chargée d’histoire à propos de l’une des plus grosses catastrophes contemporaines des transports.
L’ancien officier de marine Paul-Henri Nargeolet, 77 ans, spécialiste français de l’épave du Titanic, est aussi du voyage, a confirmé sa famille à la télévision BFMTV.
Également à bord pour cette plongée à 250.000 dollars la place, un magnat pakistanais Shahzada Dawood, vice-président du conglomérat Engro, embarqué avec son fils Suleman, selon la famille de cette grande fortune qui a confirmé que « le contact (avait) été perdu » depuis dimanche.
Les garde-côtes américains, qui dirigent les recherches, ont indiqué mardi sur ABC News par la voix de leur contre-amiral John Mauger, avoir déployé « également des capacités de recherche sous-marines » avec des « véhicules téléguidés ».
Conçu pour emmener cinq personnes dans les abysses, long d’environ 6,50 mètres, le Titan a entamé sa descente dimanche et le contact avec l’engin a été perdu moins de deux heures après son départ, selon les autorités.
Les garde-côtes américains ont alors dépêché deux avions dans la zone de recherches dans l’Atlantique nord, et leurs homologues canadiens ont mobilisé un avion et un navire. La France a annoncé mardi que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) dépêchait aussi un bateau et son robot.
Le temps est désormais un facteur critique, le Titan ayant des réserves d’oxygène de 96 heures, soit quatre jours.
Les recherches, en surface et sous l’eau, s’étendent sur « environ 1450 km à l’est de Cape Cod, à une profondeur d’environ 4000 m ». Un porte-parole d’OceanGate Expeditions, l’entreprise organisatrice du voyage, a assuré « explorer et mobiliser toutes les options pour ramener l’équipage en toute sécurité ».
Les passagers ont été prévenus du risque
Le scénariste américain Mike Reiss, producteur de la célèbre série « Les Simpsons », est déjà parti trois fois avec OceanGate dont une fois en 2022 à bord du même submersible que celui qui a disparu. Une expérience totalement déroutante selon lui. « On perd presque toujours la communication et on se retrouve à la merci des éléments et ce genre de trucs », a-t-il raconté à la BBC. Selon lui, chacun est parfaitement conscient des dangers encourus : « Il faut signer une décharge avant de monter et la mort est mentionnée à trois reprises en page une. Ce ne sont pas des vacances en autocar, ça peut mal tourner ».
Une fois arrivé au fond, « la boussole a immédiatement cessé de fonctionner et ne faisait que tourner. Nous avons dû nous débattre à l’aveugle au fond de l’océan, sachant que le Titanic était quelque part là-bas », a-t-il encore décrit. « Mais il fait tellement noir que le plus gros truc sous l’océan avait beau être à 500 mètres, nous avons passé 90 minutes à le chercher ».
Deux scénarios possibles
Sans avoir étudié l’engin lui-même, Alistair Greig, professeur d’ingénierie marine au University College London, a évoqué deux théories possibles sur la base des images de l’appareil publiées par la presse. Il estime que s’il a eu un problème d’électricité ou de communication, il pourrait être remonté à la surface, flottant « en attendant d’être retrouvé ».
« Un autre scénario est que la coque a été endommagée. Alors le pronostic n’est pas bon », a-t-il estimé. Et « très peu de vaisseaux peuvent aller » à la profondeur à laquelle il pourrait avoir coulé, selon lui.
Parti de Southampton le 10 avril 1912 pour rejoindre New York, le Titanic, plus grand paquebot du monde au moment de sa mise à l’eau, a fait naufrage après avoir percuté un iceberg cinq jours plus tard. Sur les 2.224 passagers et membres de l’équipage, près de 1.500 ont péri.
L’épave a été découverte en 1985 à 650 kilomètres des côtes canadiennes dans les eaux internationales de l’océan Atlantique. Depuis, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite.
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