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Une course de marathon a remis sur pied un sans-abri

« C'est comme si rien n'était inaccessible. »
octobre 23, 2018 6:07, Last Updated: avril 5, 2019 19:48
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NEW YORK – Pour Soulieo Kirby, courir lui a montré jusqu’où il pouvait aller dans la vie. Alors qu’il se prépare pour son cinquième marathon de New York qui aura lieu le 4 novembre, l’ancien sans-abri de 45 ans est enthousiasmé par la course et par son futur.

« Il n’y a plus rien que je ne pense pas pouvoir faire », a dit Kirby à The Epoch Times.

Avant que Soulieo Kirby ne commence à courir avec un groupe nommé Back on My Feet, il luttait simplement pour survivre et, bien qu’il savait qu’il devrait faire bien plus de sa vie, il ne savait pas par quel moyen. Courir lui a montré comment changer les choses.

« Avec de la préparation et de l’entraînement, on peut tout accomplir. C’est l’aspect le plus important de la course à pied », dit-il.

Il a quatre règles pour courir, la première étant : « Si tu franchis cette ligne de départ, tu franchis cette ligne d’arrivée, peu importe comment tu le fais. »

Soulieo Kirby attache les lacets de ses chaussures de course. (Shenghua Sung/The Epoch Times)

Quand il a commencé à courir en 2014, il était complètement inapte.

« Je ne pouvais littéralement pas courir sur deux pâtés de maisons », dit Soulieo Kirby. « Avec Back on My Feet et de l’entraînement, j’ai terminé mon premier marathon de New York en moins d’un an. Ce que je veux dire c’est… combien de personnes font ça ? », dit Soulieo Kirby avec la chair de poule en pensant à ce qu’il avait accompli.

Au fur et à mesure qu’il développait sa force et son endurance, il a aussi forgé son amour-propre, réalisant qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait s’il mettait toujours un pied devant l’autre.

« Un pas à la fois, tu vas y arriver. Il suffit de faire le travail et d’avoir la foi », dit-il.

Un début difficile

Les premières années de son enfance dans le New Jersey ont été tumultueuses, Soulieo Kirby ayant vécu dans une famille d’accueil ou avec divers membres de sa famille. En 1996, à l’âge de 23 ans, il a été arrêté et incarcéré pour avoir vendu de la drogue.

Lorsqu’il a été libéré de prison en 2001, il a dû se débrouiller seul. Il voulait s’améliorer, mais comment ?

« J’étais nerveux parce que je ne savais pas comment la société me traiterait. Je ne savais pas comment ma famille me recevrait. Je ne savais pas quelles étaient les possibilités qui s’offraient à moi », se rappelle l’ancien sans-abri.

« Ce n’est pas parce que j’avais changé que le monde avait changé à son tour. J’allais quand même redevenir SDF. J’allais continuer à être sans emploi, alors il fallait que je trouve une solution. »

C’était difficile de renouer avec la société. Il vivait dans la rue, mais il s’est inscrit à l’université.

Soulieo Kirby (à gauche) avec Terence Gerchberg, directeur exécutif de Back on My Feet à New York. (Shenghua Sung/The Epoch Times)

« Quelqu’un m’a dit que l’éducation était la meilleure façon de sortir de la pauvreté, et je ne savais pas si c’était vrai ou non, alors j’essaie cette théorie », dit Kirby avec un petit sourire. Il avait obtenu son baccalauréat en prison et voulait continuer à apprendre.

« L’université est l’un des endroits où je sens que je peux être moi dans le sens où j’aime apprendre, j’aime le contact avec les gens, alors dans cet environnement je me sentais bien. Je me sentais en sécurité », explique-t-il.

Il a commencé par vivre dans un refuge pour sans-abri et essayait avec diligence de reprendre sa vie en main. Un jour alors qu’il quittait le refuge pour faire sa lessive, un bon samaritain l’a arrêté.

L’homme a parlé avec Kirby et a immédiatement vu son potentiel. Il l’a envoyé à la Fortune Society, un organisme à but non lucratif qui aide les personnes anciennement incarcérées à trouver un logement et à réintégrer la société. Kirby avait maintenant un endroit où vivre, et il pouvait se concentrer sur ses études.

Les compagnons de course

C’est dans ce logement de transition que Kirby a entendu parler de Back on My Feet. Dans cet organisme à but non lucratif, la course à pied sert d’outil pour aider les sans-abri à révéler tout leur potentiel.

« Ils utilisent la course à pied pour vous aider à décider ce que vous voulez faire, et vous donnent des outils, dans la mesure où nous avons un régime que nous devons suivre », explique le marathonien.

 

Soulieo Kirby désigne les notes que les coureurs de Back on My Feet écrivent pour expliquer la raison pour laquelle ils veulent courir le marathon de New York, avant de commencer leur entraînement. (Shenghua Sung/The Epoch Times)

Les lundis, mercredis et vendredis, les courses débutent à 5 h 45, avec un entraînement optionnel pour les marathons en fin de semaine. Au fil du temps, les participants établissent des relations entre eux et avec les bénévoles, et ils apprennent tous les uns des autres.

« Vos coéquipiers, c’est votre famille. Quand je parle à d’autres personnes des membres de mon équipe, je dis que mon frère ou ma sœur est en course », explique Kirby.

Ce sont deux de ses frères qui se sont récemment portés garants pour lui et l’ont aidé à trouver un emploi à l’hôtel White Lodging Hilton.

 

Nouveaux objectifs

Kirby avait un mentor nommé Jeffery Ford qui l’a profondément inspiré.

« C’était le capitaine de l’équipe [de course] quand j’ai commencé. Il était l’exemple parfait d’une personne qui joignait le geste à la parole, qui courait des kilomètres, qui vivait sa vie », dit Kirby.

Alors que Ford se retirait de la Fortune Society, il a dit à Kirby qu’il voulait qu’il soit le nouveau capitaine de l’équipe de course. Être capitaine, c’est donner l’exemple au reste du groupe, c’est une grande responsabilité. Plus tard, lorsque Ford est décédé, Kirby a placé sa première médaille de marathon dans le cercueil.

Le marathon de New York en 2017. (Michael Heiman/Getty Images)

« Pour lui, voir qu’il m’a été possible de faire cela [être capitaine], c’est génial. Une des choses que je fais, c’est que je le remercie en silence de temps en temps. ‘Merci d’avoir vu en moi quelque chose que je n’avais pas vraiment vu en moi-même. J’apprécie’ », a dit Kirby.

« Je remercie Jeff pour tout ce que j’ai accompli. »

À la suite de son expérience, Kirby prépare actuellement une licence en affaires publiques et il la terminera au semestre prochain. Il a son propre appartement dans le Bronx depuis deux ans et il prévoit également ouvrir un jour son propre organisme à but non lucratif. Pour le quadruple marathonien, tout est désormais possible.

« C’est comme si rien n’était inatteignable. J’ai terminé un marathon à New York. Cela représente moins de 1 % de la population », a-t-il déclaré avec fierté.

Si vous avez une histoire de vie quotidienne que vous aimeriez partager, écrivez à Andrew Thomas à l’adresse andrew.thomas@epochtimes.nyc

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