Dénonçant une absence de concertation de la part du gouvernement, le maire de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) Hervé Guihard a annoncé qu’il ne changerait rien aux horaires des accueils périscolaires, crèches et autres accueils de loisirs malgré le passage de l’horaire du couvre-feu à 18 h sur tout le territoire métropolitain.
« J’ai le petit pouvoir de prendre une dérogation, je tiens à le faire », explique Hervé Guihard au Télégramme. Avec cette décision, l’élu pense surtout aux plus défavorisés.
« On va continuer à ouvrir les écoles, les crèches, les centres de loisirs, les centres d’accueil jusqu’aux horaires classiques. Parce que sinon, ce sont toujours les plus défavorisés qui trinquent », détaille le maire au micro de France Info.
Depuis le samedi 16 janvier, un couvre-feu national à 18 heures est imposé sur toute la France pour une période d’« au moins 15 jours », a annoncé Jean Castex le 14 janvier.
Concrètement, à Saint-Brieuc, les parents auront jusqu’à 18 h 45 pour aller chercher leurs enfants dans les équipements municipaux. Le maire pense que cela leur permettra de s’organiser différemment, en allant faire leurs courses avant 18 h, puis d’aller récupérer les enfants.
« Ce petit délai peut tout changer en matière d’organisation familiale », pense Hervé Guihard. De plus, les quelques commerces encore ouverts pourront profiter de ces clients supplémentaires.
Le maire de Saint-Brieuc refuse de mettre en place le couvre-feu à 18 heures : « On ne va rien changer »https://t.co/NtkjvocXMx pic.twitter.com/lYZQoCMuXQ
— franceinfo (@franceinfo) January 16, 2021
Cette décision fait partie des dérogations autorisées par le gouvernement. Même si certains médias ont écrit que le maire de Saint-Brieuc « refuse » de faire appliquer le couvre-feu à 18 h, celui-ci se défend d’être un rebelle. « Nous ne sommes pas le village gaulois qui refuse les décisions d’un gouvernement », a-t-il déclaré à Ouest-France.
Le choix de ne pas changer les horaires des structures municipales repose sur la constatation que la ville n’est pas située dans un territoire en crise. En effet, même si la ville de Saint-Brieuc a vu une augmentation de 50 % des hospitalisations en réanimation, l’élu relativise : « C’est vrai, mais on est passé de 0 à 2 en réanimation. »
Le maire pense que l’obligation du couvre-feu à 18 h sur tout le territoire national n’est « pas adaptée à la ville de Saint-Brieuc ». Il questionne : « Sérieusement, est-ce que le virus va circuler davantage entre 17 h 30 et 18 h 45 ? »
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