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Covid-19 : une mortalité « exceptionnelle » en Seine-Saint-Denis

avril 3, 2020 17:40, Last Updated: avril 5, 2020 10:08
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Pour la première fois depuis le début de l’épidémie de covid-19, les autorités ont publié vendredi des chiffres montrant un « excès de mortalité exceptionnel » en Seine-Saint-Denis, territoire le plus pauvre de métropole où des pompes funèbres « débordées » disent « n’avoir jamais vu ça ».

Plusieurs départements français fortement touchés par la pandémie ont enregistré une mortalité en forte hausse, selon des chiffres provisoires de l’Insee.

Pas d’explication dans l’immédiat selon le directeur de la Santé 

Mais, en Seine-Saint-Denis, c’est une véritable explosion: entre le 21 et le 27 mars, les décès ont bondi de +63% par rapport à la semaine précédente. Un niveau « exceptionnel », souligné jeudi soir par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Pour comparaison, la hausse atteint 32% à Paris et 47% dans le département voisin du Val-Oise.

Sollicitée par l’AFP, la direction de la Santé dit « ne pas avoir d’explication dans l’immédiat » quant à ces chiffres, d’autant plus étonnants que le nombre de décès à l’hôpital est plus faible en Seine-Saint-Denis que dans les autres territoires d’Ile-de-France.

COUVERTURE SPÉCIALE DU VIRUS DU PCC

Un hiatus que le transfert de malades vers d’autres hôpitaux ne saurait expliquer.  Les entreprises de pompes funèbres contactées par l’AFP évoquent de « nombreux cas de morts à domicile et dans les maisons de retraite ».

« On est tous complétement débordés, je n’ai jamais vu ça! C’est catastrophique. Même la canicule de 2003, c’est incomparable », témoigne un patron du secteur.

Plus de morts, car plus de contaminés

« En Seine-Saint-Denis, il y a plus de morts car il y a plus de contaminés, tout simplement », dit Frédéric Adnet, chef du Samu 93. Dans le département de 1,6 million d’habitants, l’un des plus denses de France, « le virus circule beaucoup plus facilement qu’ailleurs », ajoute-t-il.

« Le confinement est complexe dans les territoires défavorisés comme le nôtre, où il y beaucoup de familles nombreuses dans des petits logements, des foyers de travailleurs migrants, des bidonvilles », explique l’urgentiste.

« On sait que les maladies infectieuses touchent plus durement les plus précaires, car la transmission est plus facile, et qu’il sont plus difficiles à suivre », poursuit-il.

Même constat du côté des médecins de « Place santé », un centre de santé associatif situé au cœur de la cité des Francs-Moisins à Saint-Denis. « L’impression que l’on a, c’est que l’épidémie va être exacerbée dans les quartiers populaires où des inégalités de santé existent déjà », dit la coordinatrice du centre, Gwenaëlle Ferré, qui dénombre « plusieurs foyers avec plusieurs cas » de coronavirus.

Une épidémie plus forte dans les banlieues dite populaires

Elle observe aussi que, dans les quartiers, beaucoup d’habitants doivent continuer à aller travailler, du fait de leur profession ou de leur statut précaire.

« Dans notre patientèle, il y a beaucoup d’aides-soignantes, d’aides à domicile et de travailleuses en Ehpad », qui vont être « très exposées », explique la coordinatrice. Sans compter « les caissières, les livreurs ».

Une hypothèse balayée par l’ARS Ile-de-France: « Les gens qui sont entrés en réanimation cette semaine, ce sont des gens qui ont contracté la maladie avant la mise en confinement », explique l’Agence régionale de santé, fatiguée de la polémique.

Dans le département, les règles du confinement sont, « comme ailleurs, globalement bien respectées », a aussi tenu à souligner cette semaine le préfet du 93, Georges-François Leclerc, saluant « l’esprit de responsabilité » des habitants.

Mais pour le chef du Samu, Frédéric Adnet, l’explication de l’excès de mortalité n’est pas là. Selon lui, les habitants de Seine-Saint-Denis, même les plus précaires, n’hésitent pas à solliciter les secours et « sont soignés comme ailleurs » en France.

« Tout le monde appelle le 15, dès que les gens ont du mal à respirer ils appellent. Pour les maladies vitales, les gens vont à l’hôpital », dit-il.

Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti Communiste Chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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