Deux ans après les faits, la guerre entre le professeur Raoult et les chercheurs parisiens se poursuit devant la justice. Le 9 septembre, le tribunal correctionnel de Marseille a examiné la plainte en diffamation du professeur Didier Raoult contre son homologue parisienne Karine Lacombe.
Pour Didier Raoult, présent à la barre vendredi, l’attaque de la cheffe du service maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris à son encontre en juillet 2020, au micro d’Europe 1, est « insupportable ».
Interrogée sur les différences de taux de survie en réanimation entre Paris et Marseille, avancées par Didier Raoult, Karine Lacombe avait répondu : « Il a des actions en justice pour mensonges devant la commission parlementaire qui sont en cours ».
L’infectiologue faisait référence à l’audition du Pr Raoult par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion par le gouvernement de la crise du covid-19.
À l’issue de cette audition, Martin Hirsch (alors à la tête des Hôpitaux de Paris) avait « envoyé une lettre à l’Assemblée nationale disant que j’avais fait un faux témoignage, mais il n’y a jamais eu de plainte », a rappelé vendredi le Pr Raoult.
« Je considère que c’est grave d’être accusé de faux témoignage devant l’Assemblée nationale, alors que je respecte ce pays », a-t-il insisté à la barre, ‘qu’on me traite de fou, d’imbécile, de MacGyver, c’est une chose, mais être accusé de faux témoignage devant l’Assemblée nationale, là, on est de l’autre côté de la ligne blanche, ça va trop loin ». Par ailleurs, M. Raoult a indiqué que sa plainte à l’encontre de Martin Hirsch « suit son cours ».
10.000 euros pour préjudice moral
Son avocat, Me Brice Grazzini, a insisté sur le fait que « le problème, ce n’est pas tant d’avoir parlé de ‘mensonges’, c’est de faire penser qu’il y avait des actions en justice en cours », quelque chose qui « reste dans l’oreille de l’auditeur ».
Ces propos diffamatoires, selon Me Grazzini, ont engendré un préjudice moral « énorme » pour M. Raoult, et ce encore aujourd’hui. Estimant de ce fait « ne pas pouvoir l’évaluer », l’avocat réclame 10.000 euros à titre provisionnel pour son client.
La « bonne foi » de Karine Lacombe ?
La défense de Karine Lacombe et de la directrice de publication d’Europe 1 a plaidé la relaxe, se fondant sur la « bonne foi » de la médecin parisienne et de la station de radio.
Karine Lacombe n’est « pas une professionnelle de l’information », a défendu Me Virginie Marquet, affirmant qu’au moment où elle s’exprimait sur Europe 1, la Spilf (société de pathologie infectieuse) avait déposé plainte contre M. Raoult.
En juillet 2020, la Spilf a effectivement saisi l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône contre le Pr Didier Raoult, l’accusant notamment d’avoir indûment promu l’hydroxychloroquine, mais pas la justice.
L’autre conseil de Mme Lacombe, Me Maud Sobel, a dénoncé de la part de M. Raoult « l’intention de porter atteinte à la liberté d’expression » de sa cliente, avec cette procédure en justice.
Le tribunal rendra son délibéré le 22 novembre.
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