Plusieurs milliers de respirateurs commandés en urgence par l’État sont inadaptés pour les patients atteints par le Covid-19 en réanimation, affirme jeudi une enquête de la cellule d’investigation de Radio France, des interrogations aussitôt contestées par le gouvernement.
Cette enquête de la cellule investigation de Radio France affirme que 8.500 des 10.000 appareils commandés par l’Etat ne sont pas adaptés à la réanimation de patients atteints par le Covid-19.
Ces 8.500 appareils, des modèles Osiris, sont « des respirateurs destinés à gérer l’urgence », selon cette enquête. Ce respirateur est « un appareil qu’on utilise dans les ambulances, mais pas dans les salles de réanimation ». « Il est donc probable que les Osiris, du moins dans un premier temps, serviront à autre chose qu’à soigner des patients atteints du Covid-19 », souligne l’enquête.
« Ces respirateurs légers, Osiris, ne peuvent pas ventiler des patients Covid-19 dans le cadre d’une réanimation »
Le gouvernement a acheté 10 000 respirateurs. Problème : selon nos informations, ils ne serviraient pas à grand-chose. https://t.co/gnZZtVvzy2 #ConfinementJour38— Le Point (@LePoint) April 23, 2020
Le gouvernement a vivement contesté ces affirmations. « La commande passée à Air Liquide l’a été à un moment où le nombre de patients admis en réanimation continuait de croître très rapidement, et où il apparaissait absolument nécessaire de sécuriser la capacité à armer un nombre de lits de réanimation beaucoup plus important », expliquent dans un communiqué les cabinets de la secrétaire d’Etat à l’Economie Agnès Pannier-Runacher et du ministre de la Santé Olivier Véran.
Ils rappellent que la commande de 10.000 respirateurs comprend 1.500 appareils du modèle Monal T60, « aujourd’hui largement utilisé dans les hôpitaux français et internationaux » pour les patients atteints de Covid-19.
Elle comprend aussi 8.500 respirateurs du type Osiris, « des respirateurs d’urgence et de transport » qui bénéficient « de toutes les certifications utiles par les agences sanitaires ».
#Coronavirus : la France fabrique-t-elle en toute urgence des respirateurs artificiels inadaptés ?
Il semblerait bien que oui ! Ils ne seraient pas adaptés pour une détresse respiratoire aiguë compliquée. Sérieusement, on voit le bout du tunnel quand ? https://t.co/AULYdNXntA— latacas φ (@latacas28) April 23, 2020
L’utilisation de machines Osiris « en cas d’indisponibilité de respirateurs plus lourds et en dernier recours avait été validée par les deux sociétés savantes françaises de réanimation », indique le communiqué ministériel. Le gouvernement y voit un « choix de prudence et de responsabilité ».
Mais voilà, les 8 500 respirateurs Osiris qui doivent être fabriqués sont des respirateurs destinés à gérer l’urgence. Sur son propre site, Air Liquide décrit ce modèle comme un « ventilateur de transport léger et simple d’utilisation ». Autrement dit, un appareil qu’on utilise dans les ambulances, mais pas dans les salles de réanimation. Ils ont été acheté à prix coûtant, soit autour de 3 000 euros pièce, ce qui représente tout de même une facture de 25 millions d’euros pour l’État.
Selon la cellule d’investigation de Radio France, le 3 avril 2020, un message transmis aux milieux hospitaliers par le ministère de la Santé et le centre de crise sanitaire précise ce que doit être l’usage de chaque modèle de respirateur dans la crise du Covid-19. Dans la liste des appareils pouvant être utilisés pour traiter des patients malades, l’Osiris 3 n’apparaît que dans la cinquième catégorie, la toute dernière. Il n’est jugé utile que dans les cas de transports les plus simples, mais pas pour une salle de réanimation où sont traités les malades à risques.
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