L’infectiologue français Didier Raoult a critiqué lundi une étude parue dans la revue The Lancet mettant en doute l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour soigner les malades du Covid-19, la jugeant « foireuse » car réalisée « par des gens qui n’ont pas vu de patients ».
« Comment voulez-vous qu’une étude foireuse faite avec les big data (masse de données) change ce que nous avons ? », lance le Pr Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection à Marseille, dans une vidéo postée sur le site de l’établissement.
Une vaste étude parue vendredi dans The Lancet jugeait inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l’hydroxychloroquine contre le Covid-19.
#raoult se fait philosophe; « Qui croire : celui qui voit les malades ou celui qui fait des statistiques avec des Big Data ? Que pensez quand un médicament qui ne coute rien est remplacé par un autre qui coute 200 euros? » pic.twitter.com/thqu4J50j4
— jérôme Cortier (@JrmCortier) May 25, 2020
« Rien n’effacera ce que j’ai vu de mes yeux »
« Ici (à l’IHU), il nous est passé 4 000 personnes dans les mains, vous ne croyez pas que je vais changer parce qu’il y a des gens qui font du big data, qui est une espèce de fantaisie complètement délirante qui prend des données dont on ne connait pas la qualité, qui mélange tout, qui mélange des traitements dont on ne connaît pas la dose donnée », poursuit-il.
Menée sur près de 15 000 malades, l’étude publiée dans The Lancet est la « première étude à large échelle » à apporter une « preuve statistique robuste » que la chloroquine et son dérivé, l’hydroxychloroquine, « ne bénéficient pas aux patients du Covid-19 », selon le Dr Mandeep Mehra, son auteur principal.
« Rien n’effacera ce que j’ai vu de mes yeux », assure de son côté Didier Raoult. Le professeur marseillais revendique, pour son groupe de 3 600 patients, dont la plupart ont été traités par l’association hydroxychloroquine et azithromycine (un antibiotique), « la mortalité la plus basse au monde (…) à 0,5% ».
Dans leur étude, les auteurs publiés par The Lancet ont observé une surmortalité chez les personnes traitées par cette association et recommandent de ne pas administrer ces traitements en dehors des essais cliniques.
« Je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue mais ici elle a sauvé beaucoup de gens », assure M. Raoult.
Il a aussi balayé l’hypothèse de sérieuses arythmies cardiaques provoquées par ce traitement, assurant qu’à Marseille aucun phénomène de ce genre n’avait été observé malgré « 10 000 électro-cardiogrammes » pratiqués.
« On est très serein sur ce qu’on a fait »
Le Pr Raoult, critiqué notamment par ses pairs pour déroger aux méthodes de la recherche scientifique, conclut la vidéo par ces mots: « Nous, on estime qu’on a fait notre travail, c’est la fin de l’épidémie, (…) on est très serein sur ce qu’on a fait ».
L’hydroxychloroquine est actuellement encore testée dans plusieurs essais cliniques, dont celui mené au niveau européen et baptisé Discovery.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.