Le Figaro du 13 décembre nous apprend que l’État entend consacrer environ 150 millions d’euros au développement du covoiturage au plan national, en faisant adopter les trois mesures suivantes :
- versement d’une prime de 100 euros aux primo conducteurs pour les encourager à s’engager dans cette pratique ;
- versement d’un euro pour tout euro dépensé par une collectivité territoriale ;
- « déblocage » de 50 millions d’euros pour contribuer à l’aménagement d’aires et de lignes de covoiturage sur voies réservées (comme celles déjà créées par la start-up Ecov dans plusieurs villes de France).
Tout part d’un constat : plus de 80% des trajets en voiture entre son domicile et son lieu de travail seraient faits par des véhicules ne comportant qu’une seule personne à bord. Le gouvernement décide donc d’intervenir pour faciliter le regroupement des « covoitureurs », arguant qu’il y va de l’environnement… autant que du porte-monnaie des travailleurs français.
Objectons d’abord qu’il n’appartient pas à l’État de prendre l’argent des uns pour le redistribuer aux autres, sous prétexte de défendre une cause d’intérêt général. Si le covoiturage répond mieux aux besoins d’un nombre croissant de Français – grâce notamment à l’existence d’une concurrence intra-sectorielle qui devrait être totalement libre -, on ne voit pas pourquoi ils ne s’en rendraient pas compte eux-mêmes et pourquoi ils auraient besoin d’être « encouragés » par l’État pour choisir ce mode de transport. Quant à la protection de l’environnement (l’écologie sincère devant être distinguée de l’idéologie écolo-socialiste), les Français n’ont pas attendu que l’État donne le la pour s’y intéresser et revoir en conséquence, s’il y a lieu, leurs comportements.
Du reste, l’adoption de telles mesures révèle qu’en France, on continue de croire que le « constructivisme » est plus efficace que le « libéralisme » (pour recourir à une terminologie hayekienne) : une poignée de technocrates saurait en effet mieux que la population ce qui est bon pour elle, et se sentirait ainsi fondée à décider d’en haut, à sa place – usant et abusant de l’ « argent public », c’est-à-dire, ne l’oublions jamais, de l’argent des contribuables.
Article écrit par Matthieu Creson, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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