CPF: l’Assemblée nationale vote à l’unanimité contre le démarchage commercial

Par Epoch Times avec AFP
7 octobre 2022 15:40 Mis à jour: 7 octobre 2022 18:03

« Votre CPF arrive à expiration, utilisez vos droits »… Un message bientôt illégal ? Les députés ont adopté une proposition de loi pour interdire le démarchage commercial d’un titulaire de compte personnel de formation, espérant tarir le flux de sollicitations subi par les particuliers.

Adopté en première lecture à l’unanimité des 73 votants, le texte vise à interdire « toute prospection commerciale des titulaires d’un compte personnel de formation » (CPF), « par téléphone », courrier électronique » ou via les réseaux sociaux, pour protéger leurs données personnelles, mais aussi leurs crédits de formation.

Tout manquement serait passible d’une amende pouvant aller jusqu’à « 75.000 euros pour une personne physique » et « 375.000 euros pour une personne morale ».

« Ça ne va pas tarir immédiatement le flux »

Le texte n’a pas vocation à « interdire aux entreprises de faire la promotion de leurs formations », a insisté Bruno Fuchs, député du groupe MoDem rapporteur du texte. « Il s’agit de revenir aux fondamentaux : c’est le titulaire du compte qui décide de sa formation et qui prend la décision de contacter un organisme ».

« Je suis très heureuse de soutenir cette loi (pour) dépolluer les pratiques illégales qui ternissent l’image du CPF », a déclaré Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels.

Elle a toutefois souligné que le texte n’interdisait pas tous les démarchages d’organismes de formation, mais bien ceux qui mentionnent clairement l’éligibilité d’une formation via le CPF.

Reste à savoir si l’illégalité du démarchage autour du CPF entraînerait rapidement une réduction des sollicitations.« Ça ne va pas tarir immédiatement le flux mais les amendes et le risque d’une procédure seront assez dissuasifs », veut croire Bruno Fuchs.

La fraude en forte augmentation

Le CPF, qui existe depuis le 1er janvier 2019, permet à toute personne active d’acquérir des droits à la formation en euros et non plus en heures, via une plateforme en ligne. C’est la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui rémunère directement les sociétés de formation, parfois des coquilles vides cherchant à siphonner de l’argent public.

En près de trois ans, 5 millions de personnes ont été formées pour un coût total de 7 milliards d’euros, selon la CDC.

La fraude a fortement augmenté en 2021, détaillait en juillet Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy. Les déclarations de soupçons transmises ont grimpé à 116, contre seulement 10 en 2020. Cela représente des soupçons de fraude de 43,2 millions d’euros, contre 7,8 millions une année auparavant.

Au-delà de l’interdiction du démarchage lié au CPF, le texte adopté jeudi prévoit de sécuriser juridiquement « les échanges d’informations entre la CDC, France compétences, les services de l’État chargés de la concurrence, de la répression des fraudes et des contrôles de la formation professionnelle ».

Le texte doit désormais passer devant le Sénat.

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