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La criminalité coûte 43 milliards par an au Canada, selon un rapport du ministère de la Justice

septembre 27, 2023 6:40, Last Updated: septembre 27, 2023 6:40
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Selon un récent rapport du ministère de la Justice, la criminalité coûte au Canada plus de 43 milliards de dollars par an. Ce chiffre tient compte à la fois des dépenses tangibles, telles que les dépenses des forces de police, et des coûts intangibles, y compris la douleur et la souffrance des victimes.

S’appuyant sur les dernières données disponibles, le rapport a évalué les dépenses liées à la criminalité au Canada pour l’année 2014. Ces coûts ont été classés en trois catégories distinctes : les dépenses du système de justice pénale, les coûts directs assumés par les victimes d’actes criminels et les dépenses de tiers. L’étude a été rapportée pour la première fois par Blacklock’s Reporter.

Les dépenses tangibles globales liées à la criminalité au Canada se sont élevées à environ 28,7 milliards de dollars en 2014, ce qui équivaut à un coût par habitant de 807 dollars par an. Plus précisément, les coûts associés au fonctionnement du système de justice pénale canadien ont été estimés cette année-là à un peu plus de 12,5 milliards de dollars, couvrant les dépenses liées au maintien de l’ordre, aux tribunaux, aux poursuites judiciaires, aux services correctionnels et à l’aide juridique.

Le chercheur Ting Li a souligné que les expériences traumatisantes des victimes peuvent entraîner une douleur et une souffrance considérables, que cette étude reconnaît comme un coût intangible non lié à une valeur marchande. Cependant, la quantification de ces coûts intangibles en termes monétaires implique des calculs complexes. Le rapport évalue néanmoins le coût intangible à plus de 14 milliards de dollars par an.

M. Li a fait remarquer que l’attribution d’une valeur monétaire aux coûts immatériels peut sembler mineure, mais qu’elle constitue un élément crucial dans l’estimation des dépenses associées aux phénomènes sociaux.

« Les coûts immatériels sont très personnels et affectent les victimes de manière aiguë », indique le rapport. « Cette étude ne signifie en aucun cas que les effets de la criminalité valent les sommes qui leur sont attribuées. »

Le rapport a adopté une approche prudente en utilisant des estimations modérées pour éviter l’influence de valeurs extrêmes. En outre, le chercheur a souligné qu’en raison des limites des données, telles que les coûts encourus par les délinquants et leurs familles et les coûts des nombreux services sociaux qui les soutiennent, le coût total déclaré de la criminalité au Canada pour 2014, bien qu’il dépasse 43,2 milliards de dollars, est « largement sous-estimé ».

Une criminalité croissante

Les conclusions du rapport du ministère de la Justice ont été tirées des données de l’année 2014, une année choisie au hasard, selon Blacklock’s. Toutefois, un rapport récent de Statistique Canada, publié le 27 juillet, indique une augmentation du taux de criminalité.

Les dernières statistiques sur la criminalité révèlent des changements importants dans diverses catégories par rapport à 2014. Plus précisément, les homicides ont augmenté de 54 % pour atteindre 796 incidents ; les tentatives de meurtre ont augmenté de 21 % pour atteindre 748 ; les agressions ont grimpé à 185.199, marquant une augmentation de 21 % par rapport à 2014 ; et les vols de véhicules ont augmenté de 13 % pour atteindre 83.416.

En revanche, les vols ont diminué de 11 % pour atteindre 18 618 ; les cas d’effraction ont chuté de 17 % pour atteindre 125.914.

Malgré ces résultats, le nouveau ministre canadien de la Justice, Arif Virani, semble minimiser les inquiétudes liées à l’augmentation des taux de criminalité. En juillet, cité par Reuters, il a déclaré comme peu probable que les Canadiens soient plus exposés au risque de criminalité. Il a plutôt fait état d’un sentiment dominant émergeant de la pandémie de COVID-19, selon lequel les gens ont tendance à percevoir leur sécurité comme étant menacés.

Les remarques de M. Virani ont suscité les critiques du député conservateur Dan Albas, qui a suggéré qu’elles démontrent à quel point le gouvernement libéral est déconnecté de la réalité.

« L’augmentation de la criminalité est une réalité qui affecte de nombreux Canadiens. Il ne s’agit pas d’un problème de ‘perception’, comme le prétend à tort le nouveau ministre », a déclaré M. Albas dans un message publié sur X (anciennement Twitter).

Doug Lett a contribué à cet article.

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