La plus grosse erreur cinématographique que j’ai faite cette année a été de m’impatienter et de regarder Avatar : La voie de l’eau en 2D. Ne le faites pas ! J’ai besoin de le revoir, dans son habitat naturel, en 3D et en IMAX. Et si je me sens obligé de voir un film deux fois, en peu de temps, il obtient automatiquement 4,5 étoiles sur 5. Donc la 3D donne à Avatar un solide 5 étoiles.
Permettez‑moi de le dire rapidement. Dès le départ, si le film est incroyable en termes de magie cinématographique, j’ai un problème avec l’un des thèmes de l’histoire : son récit « tuons les humains et sauvons la planète ». Je reviendrai sur ce point plus tard.
L’Oscar du film le plus ambitieux du cinéma
Cela dit, s’il existait un Oscar pour l’ambition pure, les rivaux du réalisateur James Cameron pourraient y renoncer d’emblée. Son film original Avatar (2009), une épopée en 3D sur des extraterrestres de 2 mètres de haut, à la peau bleue, aux rayures tigrées et aux yeux jaunes, reste, à certains égards, le film le plus réussi jamais réalisé.
Avatar : La voie de l’eau (définitivement une franchise maintenant) sort tout un attirail d’effets populaires pour plaire au spectateur… Et tout marche. Les paradoxes inhérents au récit fournissent automatiquement suffisamment de suspens pour le rendre passionnant. En d’autres termes, le film est à la fois familial et violent, militariste et pacifiste, et il rend hommage à la beauté de la nature tout en montrant le viol et l’exploitation capitaliste de planètes vierges par les gouvernements.
James Cameron est le plus grand défenseur du cinéma moderne en ce qui concerne le pouvoir du spectacle sur grand écran. Et Avatar : La voie de l’eau est un véritable festin visuel, avec des paysages fantastiques aux couleurs sublimes, des batailles tribales contre l’armée américaine sur mer, dans les airs et sur terre, et des bêtes fantastiques dans tous ces environnements, le tout avec le genre d’hyperréalisme délirant que seul un artiste maniaque et obsessionnel avec un budget de près d’un demi‑milliard de dollars peut réaliser.
Ce qui est le plus impressionnant dans La voie de l’eau, ce sont les thèmes liés à l’appréciation de la nature et le respect des traditions perdues de la communauté humaine et de la vie tribale. Et si le monde merveilleux de Pandora peut être considéré comme utopique et idéaliste, Cameron fonde tout cela sur le désordre inhérent à la vie, ainsi que sur les liens que nous formons tous, tout en nous rappelant combien il est simple d’atteindre le bonheur.
Récapitulatif rapide
Sous leur étiquette de science‑fiction, les films Avatar s’assimilent d’avantage au récit d’aventure. L’histoire romantique d’un colonisateur qui sort des rangs et devient autochtone, un motif aussi traditionnel et vénérable que l’art du récit lui‑même.
À la fin du premier film Avatar, l’ancien Marine Jake Sully (Sam Worthington) avait abandonné son corps humain pour vivre une vie d’avatar en tant que Na’vi, les extraterrestres bleus susmentionnés, qui vivent en harmonie tribale avec la nature sur Pandora, une lune idyllique, luxuriante située à une galaxie de la Terre, où toute la flore est luminescente et où toute la faune a deux paires d’yeux. Au cours des 13 années qui séparent les deux épisodes, Jake Sully et sa compagne Na’vi Neytiri (Zoe Saldana) ont élevé quatre enfants.
Jake dirige ensuite une bande d’insurgés Na’vi contre « ceux qui viennent du ciel » (les envahisseurs humains), qui exploite les ressources. L’ancien commandant de Jake, Miles Quaritch (Stephen Lang), le méchant du premier film, revient comme encore plus menaçant, car il a maintenant son propre corps d’avatar Na’vi (avec des souvenirs et une personnalité téléchargés), ce qui lui permet d’infiltrer les indigènes. Sa transformation, cependant, n’est qu’un camouflage ; dans son cœur, il reste un soldat semper fidelis, un gung‑ho jarhead avec la seule mission de tuer Jake Sully.
S’agit‑il d’une sottise ridicule de pseudo‑science ? Toute la franchise Avatar est une pure absurdité pseudo‑scientifique. Tout comme le Marvel Cinematic Universe, le DC Universe, et la plupart des films jamais réalisés. Mais qui s’en soucie ? Ce qui compte, c’est que la performance puissante de Stephen Lang vous fera oublier tout cela.
En fuite
Jake et sa famille sont contraints de fuir et finissent par trouver refuge auprès d’un clan d’habitants de l’océan, les Metkayina. C’est là qu’on s’attend presque à voir des plaques comme au Musée d’histoire naturelle de New York de type « Metkayina, une sous‑espèce de Na’vi aquatique ». Ils ont la peau turquoise, plus de tatouages tribaux et de gros muscles, ainsi que des adaptations marines telles qu’une queue à nageoires et de larges avant‑bras semblables à des nageoires.
Mais avant l’arrivée du colonel Quaritch, la famille a tout le temps de s’installer dans son nouvel habitat, de partir en exploration, et tous les enfants des tribus combinées se font des amis (et des rivalités) et nous emmènent avec eux dans leurs aventures.
Chacun des quatre enfants de Jake joue un rôle essentiel. Même si Jake n’est plus humain, il est toujours le genre de père militaire puissant du Sud. Ses enfants lui doivent le respect et l’appellent « chef ». Cependant, le fils cadet Lo’ak (Britain Dalton) ne fait ni la fierté ni la joie de son père, contrairement à son frère aîné. Il a du mal à s’adapter à la vie aquatique et aux terrains de chasse marins, et se sent comme un bon à rien aux yeux de son père.
Lo’ak est le noyau émotionnel du film. Sa solitude et le fait qu’il finisse par trouver refuge dans l’océan, avec ses créatures fascinantes, sont aussi touchants que les séquences sous‑marines et les images sont vraiment magnifiques.
Sigourney Weaver joue ici un double rôle, dans des flashbacks où elle incarne le Dr Grace Augustine du premier Avatar et aussi Kiri, née du corps Na’vi de Grace (on parle de pseudo‑science).
Bien qu’il soit un peu exagéré pour Sigourney Weaver, 73 ans, d’incarner une adolescente de 14 ans, elle offre une performance si convaincante et si jeune qu’on ne peut imaginer personne d’autre dans ce rôle.
Ensuite, il y a l’enfant du colonel Quaritch, Miles (Jack Champion), qui était trop jeune pour être ramené sur Terre et a été élevé sur Pandora avec les Na’vi et la poignée de scientifiques humains autorisés à rester sur Pandora. L’avatar de Quaritch n’est pas techniquement le père de Miles (désormais surnommé « Spider »).
Mais il existe un lien indéniable entre le père et le fils. Leur relation est puissante et conflictuelle, comme ont tendance, un lien père‑fils typique, et elle est encore compliquée par le fait que Quaritch est un Marine tueur sans pitié, obsédé par sa mission, mais aussi indéniablement humain et étonnamment attachant.
Vue d’ensemble
La première heure calme de La voie de l’eau vaut la peine d’être vue pour arriver au climax plein d’action (qui fait honte à tous les équivalents Marvel et DC), sans parler de la beauté pure des couleurs et des créatures. Le film se construit de manière passionnante tout au long du parcours et atteint son apogée dans la dernière heure avec probablement les meilleures séquences d’action de la carrière de Cameron.
Le film est une ode rafraîchissante aux valeurs familiales traditionnelles et, bien que l’histoire de l’installation dans une nouvelle maison ait un côté années cinquante agréable, le message est plus vaste finalement, les enjeux immenses et la bataille navale ultime remplie de moments incroyables voire cocasses.
Comme nous l’avons mentionné au début, Avatar : La voie de l’eau est le film que vous devez absolument voir en 3D et en IMAX. Et si cette version océanique de Pandora est incontestablement la plus grande vertu du film, tout comme la version jungle était l’atout du premier épisode, si la famille Sully est captivante, si les choses ne se terminent pas aussi proprement que dans l’original (il faut bien préparer le terrain pour le troisième chapitre), cet épisode reste complet et vraiment bon.
Si ce n’est pour rien d’autre, voyez le film pour profiter de ce florilège de délices visuels marins, légué avec amour par le réalisateur qui aime tellement la mer qu’en 2012, il a passé un record de six heures dans un submersible, plongeant tout seul à 3 km de profondeur dans le noir complet de l’océan, dans la fameuse fosse des Mariannes. Voilà une recherche approfondie.
En conclusion, bien que ce film soit vraiment divertissant, le principal problème des films Avatar est qu’ils sont conçus dans l’esprit hippie de Cameron, qui veut sauver la planète, et qu’ils insistent sur le fait qu’il s’agit d’un capitalisme qui a mal tourné (c’est‑à‑dire soutenu par le gouvernement), et qu’ils donnent aux militaires un air absolument odieux. Ajoutez à cela le fait que cet Avatar associe l’exploitation militaire à une entreprise fictive de chasse à la baleine sur la planète Pandora, dirigée par les Australiens, et une scène de chasse à la baleine vraiment atroce, et vous verrez qu’Avatar vous fera détester l’armée américaine.
Ce n’est pas bon du tout. Je donne donc à Avatar : la voie de l’eau un 5 sur 5 pour la magie du cinéma, et un 2,5 sur 5 pour les thèmes subversifs qui sont finalement destructeurs pour la société. J’applaudis ses valeurs familiales, cependant ‑ dommage que ce ne soit pas des humains avec ces valeurs humaines.
« Avatar : La voie de l’eau »
Réalisateur : James Cameron
Avec : Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Kate Winslet, Cliff Curtis, Jamie Flatters, Britain Dalton, Jack Champion
Durée : 3h12
Note : 5 étoiles sur 5
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