Prenant acte d’un ralentissement économique qui affectera le budget 2019, Édouard Philippe dit vouloir maintenir « le rythme » des réformes, mais l’opposition de droite comme de gauche fustige des hausses de prestations sociales moins fortes que l’inflation.
« La prévision de croissance sur laquelle nous bâtirons ce budget sera de 1,7 % », a indiqué le Premier ministre dans un entretien au Journal du Dimanche, alors que le gouvernement tablait sur 1,9 % jusqu’à présent.
Le 1er août, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait également abaissé la prévision de croissance pour 2018, qui était de 2 % jusqu’alors, estimant qu’elle ne serait « pas inférieure à 1,8 % » après le trou d’air traversé par l’économie française en début d’année.
M. Darmanin avait en revanche précisé que l’objectif de 2,3 % de déficit était maintenu pour l’année en cours.
M. Philippe a concédé, au contraire, que « si la croissance ralentit, il y aura forcément un impact » sur le déficit.
Martelant que « nous gardons le cap et nous maintenons le rythme » des réformes, le Premier ministre a assuré que le ralentissement de l’économie « ne nous empêchera pas d’être dans la ligne de nos engagements, sur la baisse des prélèvements obligatoires comme sur la maîtrise de la dépense publique et de la dette ».
Trois prestations sociales dans le collimateur
« L’aide personnalisée au logement, les allocations familiales et les pensions de retraite progresseront de façon plus modérée, de 0,3 % par an en 2019 et en 2020 », a révélé M. Philippe. C’est nettement moins que l’inflation, attendue par l’Insee à 1,7 % en fin d’année.
En revanche, « les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi », a-t-il ajouté.
Il a, en outre, assuré que « la prime d’activité, le minimum vieillesse, l’allocation pour les adultes handicapés » augmenteraient, quant à eux, « très significativement », conformément aux promesses de campagne d’Emmanuel Macron.
Soutenir le pouvoir d’achat des salariés
Le Premier ministre a exprimé l’intention du gouvernement de soutenir le pouvoir d’achat des salariés en annonçant que « dès le 1er septembre 2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront supprimées pour tous les salariés », soit « en moyenne plus de 200 euros supplémentaires par an » pour « une personne payée au Smic ». Une mesure qui coûtera « 2 milliards » d’euros.
Dans ses arbitrages, le gouvernement a fait le choix d’une politique « qui privilégie (…) la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations », a expliqué le locataire de Matignon. « C’est par le retour à l’activité et une meilleure rémunération du travail que notre pays sera plus prospère ».
Édouard Philippe a annoncé la suppression d’environ 4 500 postes dans la fonction publique d’État en 2019, et le chiffre sera « supérieur à 10 000 en 2020 ».
« Nous tiendrons l’objectif du président de la République de supprimer 50 000 postes à l’horizon 2022 », selon lui.
D. S avec AFP
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