Cuba, Hongrie, Afghanistan, etc. : les derniers déplacements du PCC sur l’échiquier mondial

Par Ludovic Genin
31 juillet 2024 11:32 Mis à jour: 28 août 2024 09:27

Dans la course à la compétition internationale, la Chine est le premier adversaire des démocraties occidentales et ne cache pas ses ambitions de devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049, date anniversaire du centenaire de la création du Parti communiste chinois (PCC).

Voici une vue d’ensemble des derniers pions avancés au niveau mondial par le PCC pour le mois de juillet 2024. Retrouvez les articles de la série ici.

Blinken inquiet des « actions provocatrices » de la Chine autour de Taïwan

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fait part de ses inquiétudes sur les « actions provocatrices » de la Chine autour de Taïwan, lors d’un entretien avec son homologue chinois Wang Yi, a déclaré un haut responsable du département d’État.

Le chef de la diplomatie américaine a fait part des « préoccupations des États-Unis concernant les actions provocatrices menées récemment par la Chine, notamment une simulation de blocus au moment de l’investiture » du président taïwanais Lai Ching-te, a déclaré le haut responsable américain.

La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire et a multiplié les intimidations à l’encontre de l’île gouvernée de façon démocratique ces dernières années.

Après l’investiture du nouveau président Lai Ching-te, en mai, la Chine a encerclé Taïwan avec des navires de guerre et des avions militaires dans le cadre de manœuvres militaires. Ces exercices faisaient suite à un discours d’investiture que la Chine a dénoncé comme un « aveu d’indépendance ».

Fortement endettée, la Hongrie emprunte un milliard d’euros à la Chine

Le gouvernement hongrois, confronté à une situation financière difficile, s’est tourné vers des banques chinoises pour emprunter un milliard d’euros au printemps, a indiqué le 25 juillet l’Agence nationale de la dette (AKK).

Cet accord, conclu en avril avec la banque d’État China Development Bank, la Banque d’import-export de Chine et la branche hongroise de Bank of China Limited, « va permettre de financer le développement de projets d’infrastructures et d’énergie », selon un communiqué transmis à l’AFP, confirmant des informations du site financier Portfolio.

Le prêt, dont les conditions ne sont pas connues, a été contracté sur une période de trois ans.

La Hongrie avait dû reporter plus tôt cette année des investissements sur fond de croissance morose et de fonds européens bloqués. Bruxelles a gelé des milliards d’euros en raison d’inquiétudes sur la démocratie et la corruption.

Le déficit s’élève désormais à 4,5% du PIB, soit au-delà de la limite fixée à 3% du produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité.

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La Chine et l’Afghanistan relancent un immense projet d’extraction de cuivre

Le gouvernement taliban de l’Afghanistan et la Chine ont officiellement relancé le 24 juillet un immense projet d’extraction de cuivre dans le deuxième plus grand gisement connu au monde, près de Kaboul, qui était enlisé depuis 2008 en raison de la guerre.

Les réserves du gisement de Mes Aynak, à 40 kilomètres au sud-est de la capitale afghane, ont été estimées à 11,5 millions de tonnes de cuivre, un métal très demandé dont les cours mondiaux volent de record en record.

La compagnie étatique chinoise China Metallurgical Group Corporation (MCC) en avait obtenu les droits d’exploitation pour trois milliards de dollars en 2008, sous le gouvernement du président Hamid Karzai.

La veille, des responsables talibans et des diplomates et hommes d’affaires chinois ont assisté à la cérémonie marquant le début de la construction d’une route de neuf kilomètres, entre l’autoroute reliant Kaboul à la province du Logar et le gisement de cuivre en question.

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Chine: la banque centrale abaisse deux taux directeurs pour soutenir la croissance chancelante

La banque centrale chinoise a réduit le 22 juillet deux taux d’intérêt de référence, dans l’espoir de stimuler la croissance chancelante de la deuxième économie mondiale, après une série d’indicateurs économiques décevants.

Le géant asiatique est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, à une consommation toujours faible et à un taux de chômage élevé chez les jeunes, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l’activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu’escompté.

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La Chine suspend des pourparlers avec les États-Unis sur les armements nucléaires

La Chine a annoncé le 17 juillet  avoir suspendu des pourparlers avec les États-Unis sur la non-prolifération nucléaire, Washington déplorant, quant à elle, une décision qui augmente le risque d’une « course aux armements ».

Pékin a précisé que cette décision venait en représailles à des ventes d’armes par Washington à Taïwan. Des pourparlers, qui n’avaient alors pas été rendus publics, se sont tenus en novembre entre les deux premières puissances mondiales.

Les États-Unis ont eux jugé « regrettable » la décision de Pékin, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, estimant que cette « approche sapait la stabilité stratégique ».

« Malheureusement, en suspendant ces consultations, la Chine a choisi de ne pas poursuivre les efforts qui permettraient de gérer les risques stratégiques et d’éviter des courses aux armements coûteuses », a affirmé le porte-parole, en regrettant le fait que la Chine ait « choisi de suivre l’exemple de la Russie ».

La Chine veut œuvrer à la « réconciliation » entre Palestiniens

La Chine a indiqué le 16 juillet qu’elle était disposée à faciliter la « réconciliation » entre les deux principaux mouvements palestiniens rivaux, le Fatah et le Hamas, après une information évoquant une réunion prochaine à Pékin.

Le Fatah, mouvement fondé par le dirigeant historique des Palestiniens Yasser Arafat, et son rival le Hamas, en guerre à Gaza contre Israël, doivent chacun rencontrer à Pékin des responsables chinois les 20 et 21 juillet, selon le Fatah.

Plus tard, le Hamas islamiste a confirmé qu’il participerait à des pourparlers à Pékin ce weekend dans le cadre d’une « rencontre élargie incluant les différentes fractions palestiniennes ».

« La Chine soutient toutes les parties palestiniennes dans l’objectif de parvenir à la réconciliation et l’unité par le biais du dialogue et de la négociation », a souligné M. Lin, précisant que Pékin était « disposé » à « créer des opportunités » pour parvenir à cet objectif.

Les deux mouvements sont irréconciliables depuis le coup de force du Hamas qui a chassé l’Autorité palestinienne de la bande de Gaza en juin 2007, après plus d’un an de crise politique et de violences à la suite d’élections législatives.

Pékin a renforcé ces dernières années ses relations commerciales et diplomatiques avec le Moyen-Orient, dont une grande partie est traditionnellement sous influence américaine.

La Chine a ainsi supervisé et facilité le spectaculaire rapprochement diplomatique l’an passé entre deux grandes puissances régionales, l’Iran et l’Arabie saoudite.

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Manœuvres militaires Chine-Russie dans le Pacifique

La Chine et la Russie ont mené « récemment » des exercices militaires conjoints dans le Pacifique, a indiqué le 14 juillet le ministère de la Défense du géant asiatique, précisant que cette opération ne visait « aucune tierce partie ».

Les deux pays sont très proches depuis plus d’une décennie, une amitié cimentée notamment par leur volonté commune de constituer un contrepoids à ce qu’elles présentent comme l’hégémonie américaine dans les affaires internationales.

Pékin a encore renforcé ses relations diplomatiques, économiques et militaires avec Moscou depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022.

« Les flottes navales chinoise et russe ont effectué récemment leur quatrième patrouille maritime conjointe dans les eaux de l’ouest et du nord de l’océan Pacifique », a indiqué le ministère chinois de la Défense dans un communiqué.

« Cette opération ne vise aucune tierce partie et n’a aucun lien avec la situation internationale et régionale actuelle », sous-entendu avec le conflit en Ukraine ou les tensions en mer de Chine méridionale qui impliquent Pékin et ses voisins, a-t-il souligné.

Aucun détail sur le contenu des manœuvres, le trajet des navires, leur localisation exacte et la nature des forces engagées n’a été apporté.

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L’Otan inquiète du rôle de la Chine dans la guerre en Ukraine

Les pays de l’Otan, inquiets de l’aide apportée par la Chine à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, ont discuté le 11 juillet avec leurs partenaires d’Asie-Pacifique, avant une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans une déclaration inhabituelle, les dirigeants de l’Alliance atlantique ont fait part de leurs « profondes préoccupations » en dénonçant le rôle de la Chine auprès de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

Ce texte est « le message le plus fort jamais adressé par les Alliés concernant la contribution de la Chine à la guerre illégale de la Russie contre l’Ukraine », a affirmé le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.

L’Otan accuse la Chine de fournir des équipements à double usage, civil et militaire, à la Russie, comme des micro-processeurs. Tous ces équipements permettent à Moscou de « produire des missiles, des bombes, des avions et des armes », a affirmé Jens Stoltenberg.

Et le fait que cette accusation soit désormais « clairement actée » par les pays de l’Otan est « un message très important » envers Pékin, a-t-il souligné.

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Genève: la Chine tente d’atténuer les critiques de son bilan sur les droits de l’homme

La Chine a exercé une pression maximum pour atténuer les critiques lors de l’adoption le 4 juillet à Genève d’un rapport d’évaluation au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, selon des diplomates et des militants.

L’Examen périodique universel (EPU) est un mécanisme de ce conseil qui incite chacun des 193 États membres à procéder tous les quatre ans et demi à une évaluation par les pairs de son bilan en matière de droits de l’homme.

Durant l’examen en janvier, la Chine a fait l’objet de critiques acerbes principalement des pays occidentaux mais été saluée par d’autres pays, dont la Russie et l’Iran.

L’adoption du rapport est généralement une simple formalité, mais en janvier la Chine avait fait pression pour rentabiliser au maximum le temps de parole de ses partisans et que ces derniers se répandent en éloges, beaucoup semblant lire le même texte.

Six créneaux réservés à des organisations non gouvernementales sur dix ont été attribués à des groupes pro-gouvernementaux. « Ils tentent de gérer le processus par de la mise en scène », estime un diplomate occidental qui a requis l’anonymat. « Les Chinois ne se donneraient pas autant de peine s’ils ne se pensaient pas vulnérables », a-t-il ajouté.

« Les efforts déployés par les Chinois montrent combien ils sont extraordinairement soucieux de ce que la communauté internationale dit à leur sujet », a commenté Raphaël Viana David, de l’ONG Service international pour les droits de l’homme (ISHR). « C’est incroyable de voir jusqu’où va la Chine pour apparaître comme un acteur constructif », a-t-il déclaré à l’AFP.

Lors de l’examen lui-même en janvier, 163 États s’étaient inscrits pour prendre la parole, laissant à chaque pays seulement 45 secondes pour parler, une manœuvre délibérée selon les Occidentaux pour limiter le nombre de critiques.

Les pays critiques ont quand même réussi à mettre en avant la répression des libertés civiles et la loi sur la sécurité nationale imposée à Hong Kong en 2020 pour réprimer la dissidence après les manifestations en faveur de la démocratie.

La situation au Tibet et la répression dans la région du nord-ouest du Xinjiang où Pékin est accusé d’avoir incarcéré plus d’un million de Ouïghours et d’autres minorités musulmanes, ont également été pointées.

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La Chine suspectée d’étendre ses activités d’espionnage à Cuba 

La Chine est suspectée de chercher à étendre ses activités d’espionnage à Cuba où une nouvelle base d’écoutes serait en construction, capable de capter des données aux États-Unis, rapporte un centre de recherches américain début juillet, disant s’appuyer notamment sur des images satellites.

Le site, doté d’un puissant réseau d’antennes, serait en construction depuis 2021 près de la ville de Santiago de Cuba (Est), à El Salao, non loin de la base navale américaine de Guantanamo, selon le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.

« Une fois opérationnel, ce [site] constituera un outil puissant dans le domaine de la reconnaissance aérienne et maritime dans la région, où l’armée américaine et ses partenaires internationaux opèrent régulièrement », écrit CSIS.

Cuba disposerait de trois autres sites de collecte de renseignements, ajoute CSIS, selon lequel « ces quatre sites sont parmi les plus susceptibles de soutenir les efforts de la Chine pour espionner les États-Unis ».

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Drogues de synthèse : saisie d’une valeur de 630 millions d’euros en Italie en provenance de Chine

Les autorités italiennes ont annoncé le 1er juillet la saisie de plus de six tonnes de « précurseurs » chimiques en provenance de Chine devant permettre la production de dizaines de millions de pilules de MDMA, comme l’ecstasy, pour une valeur de vente au détail estimée à 630 millions d’euros.

Un entrepreneur italien de Milan (Nord) est visé par une enquête préliminaire et deux ressortissants chinois ont été arrêtés aux Pays-Bas dans le cadre des investigations menées avec le concours de l’agence judiciaire européenne Eurojust, indique un communiqué de la police douanière italienne.

La saisie a été réalisée à l’aéroport Malpensa de Milan, dans le nord de l’Italie, au cours d’une inspection de marchandises déclarées en douane comme contenant du « revêtement en poudre de polyester » mais qui en réalité recelaient « des grains de poudre blanche et des flocons jaunâtres » non conformes.

Cette poudre analysée en laboratoire s’est révélée être du PMK, produit précurseur de l’ecstasy normalement utilisé dans la confection de parfums.

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