Depuis la cyberattaque subie dans la nuit de lundi à mardi 9 février, le centre hospitalier de Dax fonctionne au ralenti. Pour le moment, l’accueil des patients est assuré, mais seules les opérations urgentes sont maintenues. Aucune rançon ne sera donnée. Un diagnostic informatique est en cours.
Après la cyberattaque subie en début de semaine, l’hôpital de Dax, toujours en difficulté, se relève doucement. À l’heure actuelle, la ligne téléphonique du standard a été rétablie, mais tous les systèmes informatiques de l’établissement sont encore bloqués. L’hôpital fonctionne donc au ralenti, en particulier pour les parties administratives et médicales.
« Pour passer un simple scanner, il faut compter plus d’une heure alors que d’habitude c’est plus rapide », déplore Géraldine Madounari, secrétaire départementale CGT Santé. De plus, le personnel ne pouvant plus consulter les résultats de laboratoires et les comptes rendus des consultations, le bloc opératoire n’accueille plus que les interventions urgentes, relate France 3 Régions.
Quant aux autres opérations, elles ont été annulées et seront reprogrammées suivant l’évolution de la situation. « On n’a pas de délai, on nous dit entre 3 semaines et 3 mois avant un retour à la normale », a précisé Séverine Hubert, infirmière anesthésiste.
Concernant la rançon, qui a été demandée lors de la cyberattaque pour débloquer le réseau informatique de l’hôpital, celle-ci ne sera pas donnée. « Ces gens-là cherchent une rançon qu’ils n’auront pas. Aucune rançon ne sera payée, car ça ne garantit pas de récupérer les codes et ça ne ferait qu’inciter les pirates à recommencer dans d’autres établissements de santé », a assuré Benoît Elleboode, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS).
En ce qui concerne les cas urgents sur place, comme les patients en radiothérapie et en cancérologie, « ils vont être transférés dans d’autres établissements de la région, car les médecins de l’hôpital de Dax n’ont plus accès à leur dossier et les équipements informatisés ne marchent plus depuis la cyberattaque », a précisé Séverine Hubert.
Malgré tout, selon le directeur de l’hôpital, « la qualité des soins est maintenue ». Ce dernier a également salué la solidarité des autres établissements de la région qui ont de suite proposé leur aide à Dax, ainsi que l’investissement entre les équipes de son personnel, « certains sont revenus de leurs congés », a-t-il indiqué.
Pour la suite, l’Agence nationale de sécurité informatique va mettre en place un réseau parallèle pour permettre à l’hôpital de fonctionner normalement, mais cela va prendre du temps. Selon Benoît Elboode, un diagnostic effectué par un prestataire spécialisé en cybercriminalité est déjà en cours, pour aider les informaticiens de l’hôpital à remettre le réseau en état de fonctionnement.
Face à la situation, Benoît Elboode a également partagé son ressenti : « C’est un acte ignoble en pleine pandémie. Cette cyberattaque ne sert qu’à déstabiliser les malades. »
En attendant un retour à la normale, côté administratif, les admissions se font avec un stylo et du papier. Cependant, « le personnel est crevé, il est sous tension depuis des mois de crise sanitaire. Là, c’est un coup dur de plus », a expliqué Géraldine Madounari.
« Avec cette cyberattaque, on prend en otage les soignants et la population. On est fatigués nous les soignants. Ce qui nous arrive, ça rajoute à la fatigue », a déploré Séverine Hubert.
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