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Décès à 40 ans de l’ancien coureur cycliste Nicolas Portal mort subitement d’une crise cardiaque

mars 3, 2020 22:31, Last Updated: mars 4, 2020 6:29
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C’était la voix dans l’oreillette de Chris Froome. Nicolas Portal, le directeur sportif d’Ineos, qui a collectionné 6 victoires sur le Tour de France avec « Froomey », Geraint Thomas (2018) et Egan Bernal (2019) est mort « subitement » à 40 ans mardi.

Si la machine à gagner Sky –rebaptisée Ineos– avait un ingénieur, c’était lui, Nicolas Portal: sous les ordres du Français, l’équipe britannique, dont il est devenu directeur sportif en 2013, a imposé une domination quasi sans partage sur le Tour.

Seule l’édition 2014 a échappé à sa mainmise, la faute à l’abandon de Chris Froome dès la 5e étape après des chutes à répétition.

« Nicolas a consacré sa vie au cyclisme »

L’équipe cycliste Ineos, qui a annoncé sa mort dans un communiqué, n’a pas précisé les raisons de son décès. Il s’agirait d’une crise cardiaque selon la Gazzetta dello Sport.

« De sa carrière de coureur à son rôle de directeur sportif avec Ineos, Nicolas a consacré sa vie au cyclisme », a réagi le président de l’Union cycliste internationale (UCI), David Lappartient, « profondément choqué » par son décès.

Sous la supervision de l’omnipotent Dave Brailsford, Nicolas Portal, équipier quasi anonyme du peloton des années 2000, s’est mué en un des directeurs sportifs les plus titrés du vélo à seulement 40 ans.

« Nous avons perdu aujourd’hui une personne très importante pour notre équipe, le cyclisme et le sport en général », a déploré Egan Bernal sur son compte Instagram.

« Il a été celui qui m’a guidé, depuis la voiture, vers la plupart de mes meilleurs souvenirs dans ce sport », a poursuivi le Colombien, dernier lauréat de la Grande Boucle.

Froome et Nicolas Portal « vraiment pareils »

Qu’importe son maigre palmarès de coureur –une étape du Dauphiné en 2004-, le Gersois, d’abord vététiste avant de se lancer sur la route avec AG2R en 2001, a imposé son style en finesse dans l’équipe la plus puissante du peloton où son relationnel, devant les caméras comme avec ses troupes, mettait de l’huile dans les rouages.

Assez pour convaincre en 2018 Chris Froome, en retrait et à l’image entachée par son contrôle anormal au salbutamol, de laisser la lumière à Geraint Thomas. Qui devra lui-même s’effacer devant le phénomène colombien Egan Bernal, un an plus tard.

Froome, dont Nicolas Portal disait qu’ils étaient « vraiment pareils », lui a aussitôt rendu hommage mardi: « C’était le gars le plus gentil et le plus heureux que je connaissais et il a toujours vécu sa vie pleinement. Rest In Peace Nico. »

Coureur professionnel entre 2001 et 2010, Nicolas Portal avait dû arrêter le vélo plusieurs mois en 2009 en raison d’un problème cardiaque, avant de rejoindre l’ex-Team Sky pour une saison, une fois reçu le feu vert médical.

Il y a côtoyé Froome un an en tant que coéquipier avant que Dave Brailsford, séduit par son sang-froid, son sens du détail et du contact, ne lui propose une reconversion dans l’encadrement de l’équipe.

Après la victoire de Bradley Wiggins sur le Tour de France (2012), la première de la nouvelle armada britannique, il est promu directeur sportif en chef en 2013 pour remplacer Sean Yates, sur le départ.

Avec une marque de fabrique, le flegme même dans les moments chauds, comme quand Chris Froome casse son vélo en pleine ascension du Ventoux en 2016.

« Les gars ici, ils ne sont pas dans un match de foot. Ils sont stressés, parce que c’est dangereux tous les jours. Cela fait un mois qu’ils ne pensent qu’à ça. Il n’y a pas besoin d’en rajouter », théorisait Nicolas Portal cet été, interrogé par l’AFP sur le ton à adopter par le directeur sportif en course comme lors des briefings.

« Cela ajouterait de l’excitation, de la tension, de la nervosité. Ils pourraient perdre leur professionnalisme », estimait l’ancien coureur, après  une décennie dans le peloton dont quatre saisons au sein de l’équipe espagnole Caisse d’Epargne.

Mardi soir sur Twitter, la ministre française des Sports Roxana Maracineanu a fait part de sa « tristesse » avant d’adresser ses « pensées affectueuses à la famille et aux proches de Nicolas Portal ainsi qu’à son équipe et ses amis du peloton ».

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