SPORT

Cyclisme: Pavel Sivakov vise toujours un grand Tour, «le rêve ultime»

décembre 20, 2023 7:07, Last Updated: décembre 20, 2023 7:07
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Ex-grand espoir du cyclisme mondial, le Franco-russe Pavel Sivakov prend un « nouveau départ » en ralliant l’équipe UAE de Tadej Pogacar et cultive toujours « le rêve ultime » de gagner un grand Tour, comme il le confie dans un entretien à l’AFP.

Irrésistible chez les jeunes, brillant dès ces premières années pro chez Sky puis Ineos avec des succès sur le Tour de Pologne et le Tour des Alpes, ce fils de cyclistes russes arrive dans une période « cruciale » de sa carrière après plusieurs saisons cisaillées par les doutes.

QUESTION: Vous allez faire le Tour de France en 2024 ?

REPONSE: « Normalement oui, je suis super content. Ca fait six ans que je suis pro et je ne l’ai fait qu’une fois. C’est la course qui me fait rêver, les souvenirs de gamin. Les années passent et j’ai envie de courir plus en France. En six ans, j’ai fait un Dauphiné, un Paris-Nice et un Tour de France, c’est tout. Là, normalement je fais les trois. C’est top. »

Q: Cela permettra au public français de mieux vous connaître ?

R: « Pour le grand public, si tu ne fais pas le Tour, tu n’es pas vraiment connu. Ma situation est particulière aussi, avec mon passé, ma famille. Je ne suis pas, on va dire, un Français pur souche. J’ai grandi en France mais je suis né en Italie. Mes parents sont russes. J’ai eu mon passeport français à mes 18 ans mais le changement sportif n’est intervenu que l’an dernier. »

Q: Vous aurez une Dream Team autour de Pogacar au Tour ?

R: « Ca va être du jamais vu à mon avis. Il faudra voir comment on va fonctionner entre nous. Peut-être que ça va être le bordel (rires) mais je ne pense pas. Le cyclisme a changé, les courses de décantent plus tôt, c’est le chaos total. Avoir plusieurs leaders représente un avantage. On peut vraiment créer un feu d’artifice. »

Q: Pogacar, vous le connaissiez ou vous le découvrez ?

R: « Je ne le connaissais pas vraiment. On se disait bonjour parce qu’on est de la même génération. Lui de 1998 moi de 1997. Mais on n’a pas énormément couru ensemble. C’est un des meilleurs sinon le meilleur coureur du monde. En même temps, il est très relax, vraiment tranquille, c’est un super leader. »

Q: Vous avez été très bon très jeune mais vous avez été dépassé par des phénomènes comme Pogacar et Evenepoel, ça vous a déstabilisé ?

R: « Ca fait douter, c’est sûr. J’étais aussi fort voire plus fort qu’eux il y a quelques années. Et maintenant j’ai l’impression que c’est une autre galaxie. Mais tout le monde n’est pas pareil. Je suis plus lent dans ma progression. Les 10% qui me manquent je pense que c’est surtout mental. »

Q: Vous avez travaillé cet aspect ?

R: « Oui il faut que j’ai plus confiance en mes capacités. J’ai performé dès ma deuxième saison chez les pros. Après ça, je me suis mis une pression énorme. J’ai eu des moments de malchance, beaucoup de doutes. Qu’une grosse équipe comme UAE soit venue me chercher me rassure énormément. Je sens que l’équipe croit en moi, ça me booste le moral. »

Q: Vous visez toujours les courses par étapes en priorité ?

R: « Ce sont les courses qui me font rêver. Remporter un Paris-Nice, le Tour de Catalogne ou le Tour de Romandie serait déjà un très bon départ pour rentrer dans la ligue des très gros coureurs. Gagner un Grand Tour serait le rêve ultime. J’ai envie d’y croire. J’ai 26 ans. Les trois prochaines années seront cruciales. J’ai un bon feeling. »

Q: Les JO à Paris sont un objectif ?

R: « Y participer serait exceptionnel. Mais le parcours ne me convient pas forcément. Je pense avoir plus de chances d’aller aux Championnats du monde à Zurich (fin septembre). »

Q : Quel souvenir gardez-vous des JO de Tokyo auxquels vous avez participé sous bannière neutre ?

R: « Honnêtement je n’ai pas l’impression d’avoir fait les JO à cause du Covid. Il y avait énormément de réglementation, pas de public. Je n’ai même pas vu le village olympique. Pour moi ça a été une course comme une autre. »

Q: Quelques heures après le début de la guerre en Ukraine, vous avez publié un message sur les réseaux sociaux pour soutenir le peuple ukrainien et appeler à la paix. C’était important pour vous ?

R: « Très important. J’avais envie de dire ce que je pensais. J’avais peur aussi que des personnes qui ne connaissent pas mon histoire puissent me reprocher des choses à cause de mes origines. Il y a des personnes innocentes des deux côtés, il y a énormément de personnes qui souffrent. C’est vraiment triste. »

PROPOS recueillis par Jacques KLOPP.

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