« Ce qu’il a réalisé est inimaginable »: Tadej Pogacar, adoubé par Eddy Merckx en personne, s’invite de plus en plus dans la discussion sur le plus grand coureur cycliste de tous les temps. A seulement 26 ans.
L’hommage vient directement du maître lui-même et ses mots témoignent de la dimension prise par le Slovène, vainqueur de son premier titre mondial dimanche à Zurich au bout d’un raid impensable de 100 kilomètres.
Eddy Merckx
« C’est évident qu’il est maintenant au-dessus de moi. Je le pensais déjà un peu au fond de moi-même quand j’avais vu ce qu’il avait fait sur le dernier Tour de France mais ce soir il n’y a plus de doute », a lancé Eddy Merckx dans les colonnes du journal L’Equipe.
« Moi, je n’attaquais pas à 100 kilomètres de l’arrivée sur un Championnat du monde », a insisté la légende belge de 79 ans, en louant « un immense champion », « hors norme », qui a réalisé quelque chose « d’inimaginable ».
Jusque-là, Merckx, unanimement considéré comme le plus grand coureur de tous les temps, avait seulement désigné Pogacar comme son héritier. Cette fois, il va plus loin, même si, en termes de palmarès, celui qu’on appelait « le cannibale » garde un avantage conséquent (5 victoires dans le Tour de France à 3, 19 Monuments à 6, 3 Championnats du monde à 1).
🇧🇪 Eddy Merckx about 🇸🇮 Tadej Pogacar
🗣️ « He is the strongest of his generation, no doubt. It takes a lot to impress me, but he did. I thought he could become world champion, but I never imagined it would happen like this. He is truly the greatest. »
(Le Parisien)#Zurich2024 pic.twitter.com/eInt5AnjV2
— Domestique (@Domestique___) September 30, 2024
Au lendemain d’un chef d’œuvre où tous ses rivaux ont pris le roi pour « un fou », le débat autour du GOAT (« The Greatest of All Time »), est rouvert.
Cela fait des années que le phénomène slovène, si précoce, alimente la discussion qui, comme dans d’autres sports, est sans doute impossible à trancher tant les époques sont difficilement comparables.
Depuis Marco Pantani
Elle a ressurgi cet été lorsqu’il est devenu le premier depuis Marco Pantani en 1998 à remporter la même année le Tour d’italie et le Tour de France.
🗣️ Eddy Merckx 🇧🇪 (à l’Equipe à propos de Tadej après #Zurich2024) : « C’est évident qu’il est maintenant au-dessus de moi. Je le pensais déjà un peu au fond de moi-même quand j’avais vu ce qu’il avait fait sur le dernier Tour de France, mais ce soir il n’y a plus de doute. » 🐐 pic.twitter.com/KCvGlwmDMY
— Tadej Pogacar FRA 🇫🇷 (fan) J-4 (@TadejPogacarFRA) September 30, 2024
Un triplé Giro-Tour-Mondiaux
A Zurich, il a couronné sa « saison parfaite » pour un triplé Giro-Tour-Mondiaux réalisé seulement par Merckx, en 1974, et Stephen Roche, en 1987.
Il fait même mieux en rajoutant la conquête d’un Monument en 2024, Liège-Bastogne-Liège. Et il peut encore en gagner un deuxième, le Tour de Lombardie, où il reste sur trois succès de rang et qu’il disputera le 12 octobre avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules.
« C’est juste exceptionnel, d’un autre monde », souligne Stephen Roche. « Il gagne des grands Tours, des courses d’un jour, des contre-la-montre, des étapes de montagne et même des sprints. Avec lui et Merckx, je suis en bonne compagnie ».
Jusqu’où ira-t-il ? Les trois prochains Championnats du monde, à Kigali, Montréal et Sallanches, en France, présentent des parcours durs et parfaits pour lui.
Parmi les grandes courses, en dehors des JO, il ne lui en reste plus que trois à gagner: le Tour d’Espagne, qui paraît largement à sa portée, Milan-Sanremo, où il n’est pas passé loin déjà, et Paris-Roubaix, un défi qu’il se réserve pour plus tard.
Tadej Pogacar 26 ans c’est :
– 🇸🇮 4x Champion de Slovénie RR + ITT (19′ 20′ 23’x2)
– 💛 3x Tour de France (20′, 21′, 24′) + 17 étapes
– 🍂 3x Il Lombardia (21′, 22′, 23′)
– 👵 2x Liège Bastogne Liège (21′, 24′)
– ⚪️ 2x Strade Bianche (22′, 24′)
– 🌊 2x Tirreno Adriatico (21′ 22′) pic.twitter.com/yNOq6hkG63— Tadej Pogacar FRA 🇫🇷 (fan) J-4 (@TadejPogacarFRA) September 29, 2024
L’objectif est clair: « je veux tout gagner »
L’objectif est clair: « je veux tout gagner ».
La grandeur d’un champion ne se lit pas seulement à son palmarès, mais aussi à l’empreinte qu’il laisse sur son sport.
A ce niveau-là aussi, le Slovène avance des arguments, par son panache, ses prises de risques, son côté joueur et sa fantaisie.
« Parfois j’aimerais savoir ce qu’il se passe dans sa tête. Partir si tôt, c’était de la folie. Seul en plus ! Je n’en revenais pas », glissait dimanche soir le vétéran allemand Simon Geschke.
Au dernier Tour de France, la large domination de Pogacar avait fait ressurgir des questions sur le dopage, sans aucune preuve pour alimenter d’éventuels soupçons. Et si « Pogi » a assuré être propre, d’autres grands champions avant lui ont fini rattrapés par la patrouille, durant ou après leur carrière.
L’Australien Michael Matthews, son grand ami dans le peloton et partenaire d’entraînement à Monaco où ils résident, préfère retenir que Pogacar lui a « redonné l’amour du cyclisme » tellement « il s’amuse sur un vélo ».
S’ils sont parfois découragés, les collègues de Pogacar se disent aussi souvent admiratifs. « Ce que Tadej a fait n’est pas possible normalement. Mais cette année, il n’est pas normal », soulignait Remco Evenepoel à l’arrivée.
Selon Mathieu van der Poel, ce n’est pas fini. « On est dans l’ère Pogacar », dit le Néerlandais. « Je n’ai aucune idée combien de temps elle va durer. Mais on a l’impression que ce n’est que le début ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.