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Cyclone à Mayotte : « On craint que plus de 200 membres de la Croix-Rouge soient portés disparus, on n’a aucun contact avec eux »

décembre 17, 2024 15:15, Last Updated: décembre 18, 2024 8:46
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Plus de 200 membres de la Croix-Rouge pourraient avoir disparu dans l’archipel de Mayotte après le passage dévastateur du cyclone Chido dévastateur, a annoncé l’organisation mardi.

« Des vents atteignant 220 km/h, provoqués par le cyclone Chido, ont dévasté le territoire français d’outre-mer de Mayotte. On craint que plus de 200 membres de la @CroixRouge soient portés disparus, on n’a aucun contact avec eux », a indiqué la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

Les dégâts catastrophiques du cyclone Chido à Mayotte mettent en lumière la vulnérabilité de nombreux logements dans ce petit archipel très pauvre de l’océan Indien, où environ un tiers de la population vit dans de l’habitat précaire, qui a été entièrement détruit. « Tous les bidonvilles sont couchés, ce qui laisse augurer un nombre considérable de victimes », a commenté lundi une source proche des autorités françaises, qui redoutent « plusieurs centaines » de morts, peut-être « quelques milliers ».

Un couvre-feu dès mardi soir

Un couvre-feu sera instauré dès mardi soir de 22h00 à 04h00 du matin, après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido, une « tragédie » pour Emmanuel Macron qui a annoncé qu’il se rendrait dans l’archipel « dans les prochains jours ».

Ce couvre-feu est mis en place pour des raisons de sécurité, afin d’éviter les pillages, trois jours après le passage de ce cyclone, dans l’archipel meurtri qui est en manque de tout et où les habitants doivent faire face à une situation sanitaire qui se dégrade.

Les autorités observent un afflux des personnes vers les stations-services, dont les deux tiers sont réquisitionnées pour les véhicules de secours. Selon elles, des « tensions commencent à apparaître » et un escadron de gendarmerie a été déployé pour « renforcer la sécurisation ».

Sur les quelque 320.000 habitants que compte officiellement Mayotte selon la dernière estimation de l’Insee, environ 100.000 vivent dans des bidonvilles ou « quartiers informels » de « bangas », les cases mahoraises. « On retrouve des familles entières. Et puis beaucoup d’enfants mineurs qui sont seuls », indique Florent Vallée, de la Croix-Rouge française.

Un « accès chronique à l’eau compliqué »

Pour ces personnes, la situation sanitaire pouvait déjà être complexe, notamment à cause des difficultés d’accès à l’eau : au printemps 2024, une épidémie de choléra qui s’était propagée dans plusieurs bidonvilles avait fait sept morts. Jean-François Corty, président de l’ONG Médecins du Monde, craint une recrudescence de ce type d’épidémie à cause d’un « accès chronique à l’eau compliqué » après le passage du cyclone.

Ce d’autant plus que les personnes en situation irrégulière ont selon lui une « peur du déplacement qui est un vrai frein à l’accès aux soins », et que l’Aide médicale d’État, qui permet aux sans-papiers d’accéder au système de santé, n’est pas disponible à Mayotte.

« Il faut espérer qu’il y ait une pause sur la question des expulsions pour que l’aide puisse se faire de manière qualitative », plaide le président de Médecins du Monde. « Aujourd’hui c’est le temps de l’humanitaire, ce n’est pas le temps de la répression », insiste-t-il.

 

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