Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué samedi qu’il considèrerait comme « illégitime » la présence de troupes turques dans le nord-ouest du pays en guerre pour surveiller temporairement un accord de sécurité.
Vendredi à Astana, la Russie et l’Iran, alliés du régime syrien, se sont mis d’accord avec la Turquie, soutien des rebelles, pour surveiller conjointement une zone de « désescalade » dans la province syrienne d’Idleb, frontalière de la Turquie.
Le chef de la délégation syrienne pour les pourparlers de paix dans la capitale kazakhe, Bachar al-Jaafari, a qualifié ces négociations de « succès » mais le ministère des Affaires étrangères à Damas a critiqué samedi la Turquie.
« Ces accords (…) n’accordent aucune légitimité à une présence turque sur le territoire syrien », a indiqué une source du ministère à l’agence officielle Sana.
« C’est une présence illégitime », a ajouté cette source, tout en reconnaissant que l’accord était « temporaire ».
La zone de « désescalade » d’Idleb est la quatrième de ce type définie par la Turquie, la Russie et l’Iran dans le cadre des pourparlers d’Astana, qui se concentrent sur des questions militaires et techniques parallèlement au processus politique de Genève sous l’égide de l’ONU.
Les autres zones ont été mises en place dans la Ghouta orientale près de Damas, à Homs (centre) et dans le sud du pays. La Russie y a déjà déployé sa police militaire afin de permettre l’instauration d’un cessez-le-feu durable.
L’accord dans la province d’Idleb devait être le plus complexe à instaurer car une alliance de combattants dominée par des jihadistes de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie contrôle une grande partie du territoire.
Ankara, Moscou et Téhéran s’étaient également mis d’accord vendredi pour déployer ensemble des forces de maintien de l’ordre dans « certaines parties » des régions syriennes de Lattaquié (ouest), Hama (centre) et Alep (nord).
La Turquie est intervenue militairement en août 2016 en Syrie, où le conflit dure maintenant depuis plus de six ans, pour combattre à la fois les jihadistes du groupe terroriste État islamique et des milices kurdes qu’elle considère comme « terroristes ».
Le gouvernement syrien se plaint régulièrement auprès de l’ONU de l’intervention turque et considère que ces activités militaires constituent une violation de sa souveraineté.
« L’accord d’Astana est un accord international respecté par la Syrie mais il ne légitime nullement la présence de puissances étrangères –turques ou non– sur le sol syrien sans coordination directe avec le gouvernement », a déclaré à l’AFP Waddah Abed Rabbo, rédacteur en chef du quotidien Al-Watan, proche du gouvernement.
Plus de 330.000 personnes ont été tuées et des millions déplacées depuis le déclenchement du conflit syrien en 2011.
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