Notre-Dame de Paris a été comparée à Disneyland par la presse anglaise, qui dénonce les projets de rénovation de l’intérieur de la cathédrale. En France, ce projet a été dévoilé jeudi 9 décembre et provoque déjà de vives critiques.
Les défenseurs du patrimoine contre la dénaturation de l’espace liturgique
De nombreuses critiques évoquent une volonté de ne pas respecter les traditions de la croyance chrétienne en mettant en avant des symboles et l’art moderne. En effet, il est prévu un aménagement liturgique complètement différent, qui selon Stéphan Bern « dénature entièrement le décor et l’espace liturgique », et qui révolte une centaine de personnalités.
Les projets en cours font également réagir la presse, qui évoque un futur Disneyland.
Pourquoi une comparaison avec Disneyland ?
L’aménagement intérieur de la cathédrale, ne fait pas l’unanimité, bien au contraire, le sujet suscite la colère.
Le diocèse de Paris a complètement modifié le parcours qui sera emprunté par les touristes. Il prévoit de mettre sur les côtés des œuvres d’art contemporain, qui seront commandées pour l’occasion et de projeter sur les murs des phases de l’Évangile, traduites en anglais, chinois ou arabe.
Certains craignent que Notre-Dame devienne un musée à touristes.
Selon le site bvoltaire.fr, l’aménagement de Notre-Dame fait froid dans le dos, à la critique de la presse anglaise, qui évoque « des sentiers de la découverte qui mettraient l’accent sur l’Afrique et l’Asie », une sorte de « christianisme pour les nuls », des « peintures murales à la mode avec effets sonores et lumineux dans le but de créer des espaces émotionnels », « un Disneyland politiquement correct ».
L’art classique menacé ?
Notre-Dame : « Ce que l’incendie a épargné, le diocèse veut le détruire ». Plus de 100 personnalités, dont Stéphane Bern et Alain Finkielkraut, expriment leur vive inquiétude face au projet de l’archevêché https://t.co/7WLKMvwioL via @citoyenneFrance
— JustineMérieau#FF#LW#SPF#Z (@JustineMerieau) December 11, 2021
Une centaine de personnalités s’opposent à ce projet en dénonçant une tendance à vouloir éliminer des œuvres d’art classiques, en particulier l’œuvre de Viollet-le-Duc, pour introduire de l’art contemporain. De plus, selon Didier Rykner, historien de l’art, il s’agit d’une liturgie inventée. Selon Pierre-André Hélène, historien de l’art spécialiste de Paris : « La première mission de Notre-Dame est bel et bien d’accueillir des chrétiens, c’est une église avant tout… Viollet-le-Duc n’aurait certainement pas approuvé cette vision du diocèse, qui semble vouloir aller vers un Christland destiné aux touristes. »
Validation de la Commission nationale
Le projet d’aménagement mis en place par « L’Atelier Notre-Dame », a été présenté le 9 décembre à la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) chargée de donner son avis. « Les experts ont rendu un avis favorable au programme de réaménagement intérieur, à deux réserves près : la place de statues qu’ils souhaitent conserver dans les chapelles et les bancs pour lesquels le clergé doit revoir sa copie », a précisé le ministère à l’AFP.
Ils se sont mis d’accord sur « l’axe liturgique central et le mobilier (baptistère, autel, tabernacle) qui devra être conçu par un même créateur », a expliqué à l’AFP le sénateur (LR) Albéric de Montgolfier.
Les experts s’opposent au déplacement de statues de saints du 19e siècle datant de Viollet-Le-Duc (architecte à qui fut confiée la restauration de la cathédrale à partir de 1844).
Il a été retenu qu’« aucun objet ou tableau qui se trouvait dans la cathédrale avant l’incendie ne sortira », a assuré M. de Montgolfier.
Le ministère de la Culture, a réaffirmé de son côté que des œuvres contemporaines devraient bien prendre place à leurs côtés mais « aucun nom d’artistes n’est encore arrêté ». Le père français de l’art urbain Ernest Pignon-Ernest, Anselm Kiefer ou Louise Bourgeois ont été évoqués pour « dialoguer » avec des tableaux de maîtres anciens comme les frères Le Nain ou Charles Le Brun.
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