L’inflation, la guerre en Ukraine et une coûteuse réorganisation résument l’année 2022 de Danone, fleuron de l’agroalimentaire français qui a vu son bénéfice net divisé par deux en 2022, passant sous la barre du milliard d’euros.
Son chiffre d’affaires a toutefois bondi de 13,9% par rapport 2021, pour atteindre 27,6 milliards d’euros, principalement grâce à des hausses de prix des produits vendus par le groupe, selon un communiqué publié mercredi.
« L’année 2022 a été marquée par un contexte externe difficile et une volatilité sans précédent », a commenté le directeur général Antoine de Saint-Affrique dans le communiqué.
Le bénéfice net part du groupe chute de 50,2%, et s’établit à 959 millions d’euros contre 1,9 milliard d’euros en 2021.
Des centaines de millions d’euros perdus
Le plan « Local First », projet de réorganisation mondiale du groupe porté par l’ancien PDG Emmanuel Faber avant qu’il ne soit évincé mi-mars 2021 et poursuivi par la nouvelle direction, a notamment contribué à cette forte chute du bénéfice. Il s’est traduit par le départ de près de 2000 cadres et a coûté environ 700 millions d’euros au groupe.
Le bénéfice net a aussi été très entamé par le retrait de Russie de l’activité « produits laitiers et d’origine végétale », qui a coûté 500 millions d’euros en 2022, « et coûtera encore 500 millions d’euros en 2023 », explique un porte-parole.
Le groupe, qui avait dans un premier temps assumé sa présence en Russie a finalement annoncé n’y conserver que la branche nutrition infantile. Danone avait prévenu en octobre que le retrait de Russie pourrait lui coûter près d’un milliard d’euros.
Effet prix en cause
« La dernière fois que l’effet prix a eu autant d’impact dans nos résultats remonte aux années 1980 », a commenté un porte-parole de Danone.
Le géant derrière les marques Activia, Blédina ou encore Aptamil a vu sa marge opérationnelle courante s’éroder en 2022 à 12,2%, contre 13,7% l’année précédente, mais reste supérieur à 12%, qui était l’objectif fixé pour l’année 2022.
Cette baisse de rentabilité reflète « l’impact de l’augmentation du coût des achats des matières premières, qui n’ont pas totalement été compensés par nos efforts de productivité et des hausses de prix », a expliqué le groupe.
Prévisions pour 2023
Pour autant, « ses prévisions pour 2023 sont conformes aux attentes », ont commenté les analystes de Capital Markets.
« En 2023, nous continuerons d’investir dans nos marques, nos produits et nos capacités, tout en délivrant des résultats en ligne avec les objectifs à moyen terme annoncés l’an dernier », a annoncé le groupe, soit une croissance du chiffre d’affaires entre +3 et +5% d’ici 2024 et une amélioration « modérée » de la marge opérationnelle courante.
Le groupe a décidé de récompenser ses actionnaires et compte proposer à l’Assemblée générale du 27 avril une hausse du dividende à 2 euros par action pour l’exercice 2022, soit 3,1% de plus qu’en 2021.
Le directeur général actuel, Antoine de Saint-Affrique, est arrivé en septembre 2021 après l’éviction d’Emmanuel Faber qui a été marqué par une fronde des actionnaires qui réclamaient davantage de résultats et une meilleure rétribution du capital.
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