Quelques pétards, une petite danse du lion, un joueur de tambour esseulé: le quartier new-yorkais de Chinatown a à peine marqué vendredi le Nouvel An lunaire, signe des ravages de la pandémie mais aussi de la stigmatisation subie par ses habitants.
« D’habitude, la rue est pleine de pétards, le bruit est assourdissant, mais cette année tout est calme. C’est comme un jour normal », dit Phaik Lim, 58 ans, à la sortie d’un temple bouddhiste.
Cette année, point de défilé ou de grandes réunions de famille. Juste le soulagement que l’année du Rat soit enfin terminée, et l’espoir que l’année du Buffle apporte enfin de bonnes nouvelles.
« Bien sûr que je suis heureuse que l’année soit finie. Ca a été dur, » dit à l’AFP Jenny Li, 48 ans, dont le magasin de cadeaux n’enregistre plus que le quart des recettes qu’il engrangeait avant la pandémie.
« J’espère qu’avec la nouvelle année, tout reviendra à la normale et les gens retrouveront la santé », dit-elle.
Son magasin était vendredi exceptionnellement animé, avec de nombreux clients achetant enveloppes-cadeaux, lanternes rouges ou tubes de confettis traditionnels pour ces célébrations.
#USA ?? |Pandemia y estigma en el Año Nuevo de Chinatown en Nueva York. pic.twitter.com/Wum1xegThG
— Net View (@Netviewnews) February 15, 2021
Racisme, incompréhension ou désinformation sur le coronavirus – surnommé « virus chinois » par Donald Trump et nombre de ses partisans, après sa première apparition dans la ville chinoise de Wuhan – ont contribué à vider ce quartier historique, à la pointe sud de Manhattan.
« Même avant que la crise frappe vraiment New York, il y avait beaucoup de xénophobie et de peur, » dit Olympia Moy, co-fondatrice de l’association « Think! Chinatown ». « Ça s’est juste amplifié et la situation est vraiment devenue mauvaise ».
Les affaires restent loin de ce qu’elles étaient
Irina Wong, 16 ans, venue à Chinatown depuis le New Jersey avec ses parents et son petit frère en l’honneur du Nouvel An, prie elle aussi pour plus de sérénité.
« J’espère que cette année, que le Covid s’améliore ou pas, on pourra tous apprendre à être plus solidaires et faire qu’il y ait moins de divisions dans le pays », dit-elle.
La pandémie, qui a fait quelque 28.000 morts à New York, surtout lors du pic du printemps dernier, a poussé à la fermeture des milliers de restaurants et commerces de la capitale économique américaine. Chinatown a particulièrement souffert.
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— Thrillist New York (@ThrillistNYC) February 12, 2021
« D’habitude, en cette période de l’année, tous les restaurants sont pleins », déplore Alex Chan.
George Ma, 55 ans, propriétaire d’un magasin de cadeaux, dit commencer à percevoir « une légère amélioration » avec l’arrivée des vaccins, mais les affaires restent loin de ce qu’elles étaient.
Dans ce contexte, la réouverture autorisée des restaurants en intérieur à compter de ce vendredi, bien que limitée à 25% de capacité, constituait pour tous une lueur d’espoir.
« Ça va faire une grande différence », dit Chan, même s’il ne s’attend pas à ce que le quartier reprenne vraiment des couleurs avant le mois d’avril – au plus tôt.
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