L’ancienne église catholique Sainte-Thérèse de Bethoncourt (Doubs) a été transformée en dix appartements, un changement d’affectation très rare en France inauguré mercredi par le logeur social Néolia.
Dix logements de deux à quatre pièces (T2 à T4) pour d’anciens et nouveaux locataires de Néolia ont été aménagés, a exposé la direction de Néolia.
La configuration de l’ancienne église, avec sa nef surélevée accessible depuis un escalier extérieur de quelques marches, a dicté sa transformation, selon le bailleur : « La grande nef à l’étage a rendu possible d’y installer cinq duplex avec balcons. La partie basse donnant sur l’extérieur est devenue un rez-de-jardin de quatre appartements avec terrasse et il restait la chapelle, qui était dimensionnée pour accueillir un 2 pièces », a expliqué Xavier Llamas, directeur de développement territorial chez Néolia. Le clocher abrite désormais les équipements techniques, a précisé l’architecte du projet, Donato Notarnicola.
L’église avait été construite en 1953 dans la commune ouvrière de Bethoncourt, voisine de l’usine Peugeot (aujourd’hui Stellantis) de Sochaux, dans le contexte d’une arrivée importante de main d’œuvre majoritairement catholique avant et après la Seconde Guerre mondiale.
« La vie qui revient »
Elle a été désacralisée en 2018 et revendue par le diocèse de Belfort-Montbéliard à Néolia, après avoir perdu beaucoup de fidèles. « L’édifice posait aussi un problème de respect des normes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite », a souligné Cunehit Orman, directeur du développement de Néolia. « On n’y célébrait plus que quelques enterrements par an », a rappelé à l’AFP une ancienne paroissienne invitée à l’inauguration, « contente de la façon dont cela s’est transformé, avec de la vie qui revient ».
Parmi les occupants, le couple Benmahdi a troqué un trois pièces chez Néolia pour un quatre pièces de 82 m2, agrémenté d’une terrasse de 50 m2. « On était bien là où on était avant, mais là on tombe dans le prestige ! », a apprécié Soraya Benmahdi, malgré un loyer « plus cher, mais ça se comprend ».
Les loyers « se situent dans la moyenne » du bailleur, pour une « performance énergétique égale à du neuf », obtenue notamment grâce aux épais murs en pierre d’origine, a souligné M. Llamas. Ils montent jusqu’à 530 euros par mois pour les plus grands T4 de 82 m2, auxquels s’ajoutent environ 50 euros de charges. La transformation a concerné une surface de 678 m2 et représenté un coût de 2,25 millions d’euros.
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