Effet Lebrun, Beaugrand ou Marchand… Depuis le lancement des Jeux olympiques, les magasins de sport jouissent d’un « effet JO », sursaut d’autant plus bienvenu que le secteur était « à plat » depuis le début de l’année.
Les désormais immanquables tenues rose et vert des volontaires des Jeux olympiques de Paris, créées par le partenaire Decathlon, fleurissent en vitrine et créent l’envie des clients. Mais si ces pièces s’arrachent déjà pour des dizaines ou des centaines d’euros sur des sites d’occasion comme Vinted, elles ne sont pas à vendre officiellement. Alors, pour « prolonger la magie » et « garder un souvenir de ces Jeux fabuleux », Nathalie, 55 ans, encore « dans l’engouement total », se tourne, lundi matin, vers les casquettes et tee-shirt sous licence Paris 2024 destinées au grand public.
Ce magasin Decathlon de la place de la Madeleine – au centre de Paris –, où Nathalie fait ses emplettes, a vu sa fréquentation augmenter de 28% pendant les JO, explique à l’AFP la directrice de partenariats de la chaîne d’articles de sports, Virginie Sainte-Rose. La fréquentation globale a augmenté de 14% « depuis une vingtaine de jours » et le « panier moyen est plus important », précise-t-elle.
« Une situation similaire est constatée dans les magasins à proximité des villes hôtes (des épreuves) comme Nantes et Marseille ou encore Lille », lit-on dans un communiqué diffusé lundi par le groupe. « Même sans attendre les premières médailles, on a pu observer un engouement, une ferveur, et les gens se sont précipités dans nos magasins », s’est enthousiasmé vendredi sur RTL Bastien Grandgeorge, directeur général du groupe.
« L’effet Léon Marchand »
« Il y a depuis deux semaines un frémissement, un retour à une activité un petit peu plus intense », observe Virgile Caillet délégué général de l’Union sport & cycle (USC), organisation patronale de 3.000 entreprises de la filière sport et loisirs, dont les distributeurs multisport Decathlon, Intersport et Sport 2000. Sollicitées, ces deux dernières enseignes n’ont pas répondu à l’AFP, Intersport préférant « attendre la rentrée ».
Un « enthousiasme » bienvenu pour le secteur, qui a commencé 2024 « à plat » avec un premier semestre « morose ». Une situation « assez paradoxale compte tenu du calendrier sportif », mais l’activité était mise à mal par « le contexte économique et politique qui a tétanisé les foyers » dans leur consommation, mais aussi de la « mauvaise météo », explique Virgile Caillet à l’AFP.
Jonele nageait déjà, mais avec l’« immense inspiration » des Jeux, le Philippin francilien de 24 ans veut « dépasse ses limites ». Il compare les lunettes de piscine les plus chères du Decathlon Madeleine : « objectif triathlon » sourit-il, dans les pas de la française médaillée d’or Cassandre Beaugrand.
Carrefour, partenaire premium de Paris 2024, « confirme un effet JO » sur la vente des produits de sport. « Notamment ballons de volley et raquettes de tennis de table. » « Je ne peux pas vous dire si c’est l’effet Léon Marchand, mais on constate une hausse (des ventes) sur la natation… », assure la directrice partenariat de Decathlon. Avant de nuancer : « Il y a toujours une hausse sur la natation à cette époque de l’année. »
« Enthousiasme incroyable »
Comme chaque olympiade, l’été est un pic d’activité pour les articles de sport, et le « facteur météo » n’est pas négligeable dans la dynamique de ces deux dernières semaines, note Virgile Caillet.
Decathlon indique avoir vendu 40% de produits avec la licence JO de plus que prévu, mais les professionnels s’interrogent : l’effet sera-t-il durable ? « L’organisation des JO, c’est un simple levier qui permet la croissance de l’activité physique », mais qui « n’a pas d’effet automatique », selon Magali Chaumont, déléguée générale d’Active-FNEAPL, organisation patronale de clubs et activités sportives.
Un levier qui a besoin d’action politique pour devenir concret, explique-t-elle. Elle en « attend un effet positif » mais pour l’heure, si les activités sportives extérieures (plongée, canyoning…) sont en « véritable hausse », pas de sursaut en intérieur et les salles de sport « continuent de tourner au ralenti » comme chaque mois année au mois d’août, rapporte-t-elle.
Cette fédération, comme l’USC, attend la rentrée de septembre et les inscriptions en clubs car avec « cette effervescence, cet enthousiasme incroyable », Virgile Caillet anticipe une hausse du nombre de licenciés, qui achèteront alors du matériel sportif.
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