En cette période caniculaire, dans les prisons, les détenus souffrent particulièrement de la chaleur suffocante, tant à l’intérieur de la prison que dans les cours où, la plupart du temps, il n’y a ni arbre, ni abris pour se cacher du soleil et pas d’assises.
Le problème est encore plus saillant dans certaines prisons françaises où la chaleur mêlée à la surpopulation ne font pas bon ménage et créent des tensions. Ainsi les violences s’accentuent et les malaises se multiplient.
C’est le cas de certaines maisons d’arrêts qui accueillent des détenus en attente d’un jugement ou qui sont condamnés à de courtes peines. Amélie Morineau, avocate et présidente de l’A3D (Association des avocats pour la défense des droits des détenus) déclare au journal 20 minutes que ces prisons «sont surpeuplées. Par conséquent, l’encellulement individuel n’est pas respecté».
Dans ces prisons, des cellules de 9 m² accueillent parfois trois, voire quatre détenus. Les ouvertures ne sont pas équipées de volets ou de rideaux et il est impossible d’ouvrir les fenêtres.
Dans ce type de cellule, qui ne disposent pas de sanitaires, comme c’est le cas dans les établissements modernes, les détenus ne sont parfois autorisés qu’à 3 douches par semaine.
François Bees, le coordinateur du pôle enquêtes de l’OIP (Observatoire International des prisons), explique que « dans les prisons récentes, il y a aussi un système de ventilation dans les cellules », ce qui n’est pas le cas dans certaines prisons françaises construites avant 1950.
Il peut y avoir des distributions régulières de bouteilles d’eau, mais celles-ci ne sont pas fraîches, ainsi que le souligne M. Bees : «Il n’y a pas de frigo dans les prisons anciennes et les bouteilles d’eau qu’on leur livre sont à température ambiante.»
François Bees explique par ailleurs que les directeurs d’établissements pénitentiaires ont bien eu des directives et doivent appliquer certaines mesures dans le cadre du plan national canicule. Ils doivent entre autres installer des brumisateurs et l’accès facilité aux douches. Mais il déplore que «plusieurs mesures prévues dans ces fiches ne sont même pas mises en place».
Cela entraîne une augmentation des malaises des détenus de 60 ans et plus, souvent plus fragiles.
Pourtant, certaines mesures ont été prises dans chaque établissement en fonction des besoins ainsi que l’explique la direction de l’administration pénitentiaire au journal 20 Minutes. Des ventilateurs ont été installés dans certaines cellules, les détenus peuvent par ailleurs troquer leur balade contre une douche supplémentaire, les heures de promenade peuvent être décalées à un moment plus frais de la journée ou encore des cellules particulièrement exposées au soleil peuvent provisoirement être aménagées dans des endroits plus frais de l’établissement.
En parallèle, les détenus optent pour des solutions simples et peu coûteuses ainsi que l’explique François Bees : «Ils mouillent avec le robinet du lavabo les draps du lit. Puis ils les étendent devant la fenêtre pour créer un peu de fraîcheur et pour empêcher le soleil de rentrer. Il faut savoir que les barreaux sont doublés de caillebotis et cette mesure de sécurité limite la circulation de l’air dans les cellules». Il estime malgré tout que « la situation est invivable».
Amélie Morineau considère quant à elle que : «lorsqu’on condamne quelqu’un à être incarcéré, on le condamne à une privation de liberté, pas à une privation de sa dignité. Placer des gens dans des conditions qui ne seraient pas celles dans lesquelles on accepterait de placer un animal en dit long sur l’inhumanité de notre société. La société ne peut espérer réinsérer des personnes lorsqu’elle les traite de façon indigne et qu’elle les met dans des cages par 40°.»
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