Dans l’Oise, une fête célébrant « la vertu des jeunes filles » provoque la colère des associations féministes

15 août 2018 20:37 Mis à jour: 16 août 2018 15:31

Initiée au 5siècle, la fête de la Rosière consiste à couronner une jeune fille « parée de toutes les vertus ». Près de 30 ans après l’élection de la dernière Rosière de Salency en 1987, la tradition pourrait retrouver ses lettres de noblesse l’an prochain. À moins qu’une poignée d’associations féministes ne l’en empêche.

« Cette fête a été initiée au 5e siècle par saint Médard, originaire de Salency. Il a décidé d’encourager la vertu sur ses terres, et donc de couronner, chaque année, une jeune femme que l’on jugeait ‘parée de toutes les vertus’ », a expliqué Bertrand Tribout à franceinfo.

Président de la Confrérie de Saint-Médard – une association établie à Salency qui a pour objectif de « promouvoir le culte de saint Médard, […] faire connaître sa vie, ses œuvres et son histoire »  – et ancien maire de la commune de Salency, Bertrand Tribout est à l’origine du retour en grâce de la fête de la Rosière.

En restaurant cette fête traditionnelle, qu’il qualifie de « très charmante, champêtre et amusante », l’ancien maire de Salency souhaitait surtout honorer « une célébration historique ».

« C’est ce qui fait la spécificité de notre village. Il serait dommage de ne pas la conserver », souligne Bertrand Tribout.

D’abord bien accueillie par le maire, l’initiative a déchaîné les foudres de plusieurs associations féministes échaudées par l’emploi du terme « vertu », dont elles considèrent qu’il porte atteinte « aux droits des femmes ».

« Je reçois des messages d’associations féministes, qui me partagent leur sentiment d’indignation », a déclaré Hervé Deplanque – le maire de Salency – à nos confrères de franceinfo.

Sidéré par les réactions virulentes de certains internautes, l’édile – qui se doutait « que cela ferait jaser, mais pas à ce point-là » – a confié avoir reçu « des centaines de mails » et en avoir perdu le sommeil.

Sous la pression des associations, il envisage même de « tout annuler », estimant que « en 1987, les mœurs n’étaient pas les mêmes».

Une polémique qui n’a pas lieu d’être pour Bertrand Tribout – d’autant que plusieurs communes françaises continuent d’élire leur propre Rosière tous les ans :

« Je ne vois pas pourquoi cela choquerait : la pureté des jeunes filles n’est pas répréhensible ! Ce n’est pas quelque chose de repoussant. »

« On ne parle pas forcément de la pureté en tant que virginité, il n’y a pas de critère de ce point de vue-là. […] Nous voulons plutôt célébrer la vraie probité de la jeune femme, le fait qu’elle soit gentille avec sa famille et ses proches, qu’elle soit prête à aider les autres », affirme le président de la Confrérie de Saint-Médard.

L’organisateur de la fête des Rosières avait d’ailleurs déjà reçu plusieurs candidatures, dont celle de Camille, une jeune fille qui aura 18 ans en septembre et pour qui cette fête était avant tout l’occasion de faire la fête « entre jeunes » :

« Ma mère a été la dernière ‘Rosière’, en 1987. Cela me tenait à cœur de participer à mon tour à cette célébration. Ça lui a beaucoup apporté, comme le contact social avec les gens, leur regard bienveillant. Ils étaient là pour elle si elle avait des soucis… », a-t-elle expliqué à franceinfo.

« La vertu, c’est aussi le fait de ne pas boire, ne pas fumer, ne pas se droguer. C’est simplement la volonté de faire le bien, et d’éloigner le mal », conclut Camille.

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