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Dans l’ombre de Carlos Ghosn, les protagonistes d’une saga hors du commun

janvier 24, 2019 5:46, Last Updated: janvier 24, 2019 5:53
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Dans l’affaire Carlos Ghosn, il y a tous les acteurs d’un bon scénario: des alliés qui se déchirent entre France et Japon, des fidèles pris dans la tourmente, un duel avocat-procureur à fleurets mouchetés et des épouses combatives. Point sur les principaux protagonistes du dossier, alors que le conseil d’administration de Renault se réunit jeudi pour désigner un tandem en remplacement de son PDG déchu.

Éclipsés par le magnat de l’automobile, ils sont maintenant en pleine lumière: Hiroto Saikawa et Thierry Bolloré. Le premier, âgé de 65 ans, avait été adoubé en 2017 par Carlos Ghosn à la direction exécutive de Nissan. Réputé dur en affaires, il a fait toute sa carrière au sein du groupe automobile nippon, accomplissant sans sourciller la mission de redressement confiée par son patron, surnommé au Japon « cost-cutter ».

C’est avec « désespoir et indignation » qu’il dit avoir découvert les malversations présumées de son ancien mentor, qu’il a jeté en pâture lors d’une conférence de presse qui restera dans les mémoires. Le second a dix ans de moins, mais la même discrétion. Lui aussi avait été choisi par le magnat de l’automobile qui en avait fait son directeur général adjoint en février 2018.

Arrivé chez Renault en 2012, M. Bolloré a, comme Carlos Ghosn, commencé chez le fabricant de pneumatiques Michelin et connu une carrière très internationale, exclusivement dans l’automobile, avec une longue expérience en Asie. Décrit comme « chaleureux » et « à l’écoute », ce père de cinq enfants devrait être soutenu par Jean-Dominique Sénard aux commandes du groupe au losange. Lui à la direction générale, et le patron de Michelin à la présidence du conseil d’administration.

Carlos Ghosn, dont la toute-puissance a été fustigée par M. Saikawa, s’appuyait au sein des deux constructeurs sur deux fidèles en particulier.  Du côté de Nissan, il s’agit de Greg Kelly, dont le nom était inconnu du grand public jusqu’à son arrestation le 19 novembre, en même temps que son patron. Entré dans la compagnie en 1998, il en gravit les échelons jusqu’à devenir l’homme de confiance de Carlos Ghosn.

Cet avocat américain de 62 ans, qui se dit innocent, a été relâché le 25 décembre après avoir payé une caution de 70 millions de yens (environ 560.000 euros au cours actuel). Hospitalisé après sa libération pour douleurs cervicales, il a obligation de rester au Japon dans l’attente du procès.

Chez Renault, le bras droit est une femme, Mouna Sepehri. Avocate de formation, cette Franco-Iranienne recrutée en 1996 y a connu une ascension fulgurante. Nommée directrice déléguée à la présidence en 2011, elle supervise la direction juridique, des affaires publiques, de la communication et de la responsabilité sociale de l’entreprise. Mme Sepehri a émergé dans l’affaire Ghosn quand la presse a révélé qu’elle avait reçu de l’alliance Renault-Nissan près de 500.000 euros sur plusieurs années, selon des documents consultés par l’AFP.

Motonari Otsuru, 63 ans, a la délicate mission de défendre un homme naguère vénéré, aujourd’hui vilipendé au Japon. Cet ancien procureur a troqué les habits d’accusateur qui voulait mettre à terre les délinquants en col blanc contre ceux d’avocat de ces mêmes hommes d’affaires. Il n’a fait qu’une seule conférence de presse publique le 8 janvier, déployant un flegme qui contraste avec la verve des ténors du barreau qu’on peut voir ailleurs.

Face à lui, un homme qu’il connaît bien, son ex-subordonné: Hiroshi Morimoto, aujourd’hui patron de l’unité d’élite qui a fait tomber le géant Ghosn. Surnommé « l’as des as », ce quinquagénaire, qualifié de « passionné et fonceur », joue gros avec cette affaire au retentissement mondial.

Avant cette affaire, Carole Nahas, la seconde épouse de Carlos Ghosn, était apparue dans les carnets mondains, à l’occasion de la réception de mariage en grande pompe au château de Versailles en 2016 ou encore au festival de cinéma de Cannes. Après un long silence, elle a pris la plume mi-janvier pour dénoncer les conditions de détention de son mari, dans un courrier à l’ONG de défense des droits Human Rights Watch.

Dee Kelly a elle aussi volé au secours de son époux Greg, parlant dans des vidéos en décembre d’« un complot » ourdi par Nissan. « La vérité éclatera », lâchait-elle alors.

D.C avec AFP

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