Quelque 2.500 personnes, venues de tout le pays et même de l’étranger, ont fêté le Nouvel An dans l’ouest de la France lors d’une fête sauvage que n’ont pu empêcher les autorités, malgré la menace d’une nouvelle flambée de Covid-19.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a convoqué vendredi soir à Paris une réunion sur la question, pour travailler au « rétablissement d’une situation normale », a-t-il écrit sur Twitter.
Vers 20H30, sur place, la fête continuait au son de la musique techno dans des hangars de la localité de Lieuron, au sud de la ville de Rennes (ouest).
Empêchaient de nouveaux participants
Des gendarmes, postés aux ronds-points environnant, empêchaient de nouveaux participants de se rendre à la rave, a constaté un photographe de l’AFP.
? « Face à des individus très violents, j’ai pris la décision de les laisser s’installer et j’ai demandé aux gendarmes de contrôler la zone de façon stricte »
Le préfet de Bretagne revient sur la situation à Lieuron, où se tient une rave party illégale ⤵ pic.twitter.com/vs9c3J7NxP
— BFMTV (@BFMTV) January 1, 2021
« Les contrôles gendarmerie aux abords du site se poursuivent. Verbalisation systématique de toutes les personnes quittant les lieux, plus de 200 PV déjà relevés », indiquait la gendarmerie sur son compte twitter. Dans la journée, on avait vu un hélicoptère survoler la zone.
« Réveillon du 31 » sous couvre-feu
Les gendarmes ont tenté jeudi soir « d’empêcher cette installation » – la France avait décrété un « réveillon du 31 » sous couvre-feu – et « ont fait face à la violente hostilité de nombreux teufeurs », explique la préfecture du département d’Ille-et-Vilaine dans un communiqué.
Los de ces affrontements, « un véhicule de la gendarmerie a été incendié, trois autres dégradés et les militaires ont essuyé des jets de bouteilles et de pierres, occasionnant des blessures légères », précise-t-on de même source.
Environ 2500 personnes se sont réunies pour une rave party à Lieuron en Bretagne.
Voici des vidéos sur snap.
Les forces de l’ordre n’ont pas réussi à arrêter cette fête illégale qui dure depuis 24h. pic.twitter.com/3nShEp3Nnc— Adam Mersi Bakchich ✊? (@MersiAdam) January 2, 2021
Le député local Florian Bachelier, du parti au pouvoir LREM, a estimé sur son compte twitter que ce rassemblement faisait « honte à notre pays, à nos soignants mobilisés depuis des mois, à nos morts ».
Hangars, désaffectés depuis quelques mois
Isabelle, une riveraine âgée d’une soixantaine d’années qui habite dans les quelques maisons à proximité des hangars, « désaffectés depuis quelques mois », explique que l’arrivée des fêtards jeudi soir a été « spectaculaire ».
En pleine épidémie de Covid-19 « on essaye de faire ce qu’il faut et quand on voit ce qu’il y a en face… il est où le respect ? », interpelle-t-elle.
La France est sous la menace d’une nouvelle flambée de l’épidémie. Le nombre de contaminations était vendredi à nouveau aux alentours de 20.000 en 24 heures, selon Santé Publique France.
Selon la préfecture, le nombre de « teufeurs » était estimé vendredi matin à 2.500 « en provenance de différents départements et de l’étranger ».
Une réunion de crise s’est tenue au ministère. Manifestement l’accent est mis sur la répression. Mais ne faudrait-il pas surtout identifier, inciter les participants à se faire tester et tracer les cas covid (il y en aura)? #Lieuron #raveparty https://t.co/yp5quXLoy8
— Nils Wilcke (@paul_denton) January 1, 2021
Des secouristes ont été dépêchés sur place pour distribuer gel et masques « afin de limiter les risques de propagation du virus au sein du rassemblement » qui a été interdit par arrêté préfectoral.
Le parquet a ouvert une enquête
La préfecture précise que le parquet a ouvert une enquête notamment pour « organisation illicite d’un rassemblement festif à caractère musical » et « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».
En fin de matinée, parmi quelques fêtards qui quittaient les lieux, cinq personnes originaires du département du Finistère (ouest), âgées d’une vingtaine d’années, habillées en noir et bonnet sur la tête. Deux sur cinq portaient un masque.
Selon eux, il y avait « deux hangars » et donc « deux ambiances » différentes pour cette fête « bien organisée » avec notamment des couvertures chauffantes à disposition pour lutter contre le froid.
Une fête sauvage qui a commencé jeudi soir à Lieuron, au sud de Rennes, rassemble environ 2.500 participants « en provenance de différents départements et de l’étranger ». Images tournées à l’extérieur des hangars où a lieu la fête #AFP @massot_benjamin pic.twitter.com/Xk7ejwIukd
— Agence France-Presse (@afpfr) January 1, 2021
Par le bouche à oreille
A cette fête, dont ils avaient appris l’existence « par le bouche à oreille », « il y avait même des étrangers, des Espagnols et des Italiens », ont-ils expliqué.
Un peu plus loin « Jo », un des participants venu d’Alsace (est de la France), a expliqué avoir rejoint jeudi soir un point de rendez-vous sur le parking d’un centre commercial. Puis le convoi s’est dirigé vers Lieuron où les forces de l’ordre on tenté de les empêcher de passer, usant selon lui de gaz lacrymogène.
?La #raveparty qui a débuté hier à #Lieuron (près de Rennes en région #Bretagne) est toujours en cours. Plus de 2 500 fêtards ont assisté à cette rave illégale du #NouvelAn, malgré les restrictions strictes du gouvernement contre la #COVID19 et le #couvrefeu national. pic.twitter.com/8xTFWXG6NO
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) January 2, 2021
La présence de fêtards étrangers
Il a noté lui aussi la présence de fêtards étrangers venus de Belgique, de Grande-Bretagne ou encore d’Espagne.
Un stand de prévention des risques était mis à disposition des raveurs mais « très peu respectaient les gestes barrière ». La fête est censée « se finir demain » samedi, a-t-il précisé avant d’aller dormir un peu dans sa voiture.
D’autre fêtards évoquaient quant à eux la fin de la fête… mardi prochain.
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