« Dans un mois, ça va repartir de plus belle »: malgré l’opération « place nette », les dealers continuent leurs trafics

Par Emmanuelle Bourdy
21 mars 2024 11:22 Mis à jour: 21 mars 2024 12:39

Ce mardi, au deuxième jour de l’opération « place nette » à Marseille, le chef de l’État s’est rendu dans la cité phocéenne. Mais malgré cette opération, qui va mobiliser de très importants effectifs de police durant plusieurs semaines, les Marseillais du quartier de la Castellane s’interrogent sur la suite, craignant que cela n’empêche pas les trafics de stupéfiants de se poursuivre.

Emmanuel Macron était en visite surprise à Marseille, ce mardi 19 mars au matin. L’occasion pour lui d’annoncer le lancement d’une « opération sans précédent » destinée à « porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues » qui gangrènent la ville. Mais à peine avait-il quitté les lieux que les trafics avaient repris de plus belle, ainsi que l’ont constaté les journalistes de BFMTV sur place.

« On est vraiment dans le coup de com »

Ce mardi, 98 interpellations ont eu lieu et 8,7 kg de cannabis ainsi que 339 grammes de cocaïne ont été saisies, d’après les autorités. Outre le président de la République, les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Éric Dupond-Moretti, ainsi que la secrétaire d’État à la Ville Sabrina Agresti-Roubache, se trouvaient également sur place. Mais cela n’a éloigné les trafiquants qu’un court instant, à tel point que beaucoup se sont demandé s’il ne s’agissait pas d’un coup de com.

Une source policière a indiqué sur TF1 que les quantités de drogue saisies, « ce n’est même pas ce qu’écoule un point de deal moyen en un soir. C’est bidon ». « On est vraiment dans le coup de com », a-t-il ajouté.

Quelques heures avant que le préfet de police des Bouches-du-Rhône ne se rende sur les lieux pour passer en revue le dispositif de l’opération, le trafic battait son plein au cœur de cette cité, précisent encore nos confrères.

« Dès qu’ils partent, ça revient directement »

Ses habitants se rendent bien compte que les trafics s’estompent un peu lorsque les forces de l’ordre sont présentes mais dès qu’elles partent, « ça revient directement », confirme Gina, une riveraine du quartier de la Castellane. « Même une fois que l’opération sera opérationnelle, je doute vraiment que cela fonctionne car il y aura toujours des moyens pour détourner la stratégie au final », poursuit-elle. Riad, un chef d’entreprise des quartiers Nord de Marseille, ne se fait pas non plus d’illusion sur cette opération « Place nette XXL ». « Dans un mois, ça va repartir de plus belle », se désespère-t-il auprès de BFMTV.

Les dealers, eux, ne tiennent pas à ce que leur commerce illégitime soit contrecarré par la police et mettent en garde les habitants de la cité. Ainsi que le relate BFMTV, des affiches collées dans les parties communes mentionnent explicitement que « tous ceux ou celles qui informent, hébergent ou collaborent avec la police, on vous traquera, on le saura, personne pourra faire quelque chose pour vous et vous assumerez pleinement ».

La porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, qui était interrogée sur Europe 1 ce mercredi midi, a quant à elle défendu cette opération « place nette XXL ». Elle a toutefois souligné qu’il s’agissait d’un « combat de longue haleine » sur lequel l’État avance.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.