De la neige industrielle observée dans plusieurs départements en France : de quoi s’agit-il au juste ?

Par Emmanuelle Bourdy
2 janvier 2025 08:44 Mis à jour: 2 janvier 2025 18:47

Dans plusieurs départements français, les habitants ont vu le paysage se recouvrir d’une fine pellicule blanche, alors que la météo n’avait pas annoncé de neige. Ce phénomène n’a rien de naturel. Il s’agit en réalité d’une « neige industrielle ».

Les villes dans lesquelles la pollution est élevée sont donc plus sujettes à voir apparaître ce phénomène en hiver. Dans le Rhône, le Nord-Isère, le Loiret, en région parisienne ou encore dans l’Oise, des flocons de neige artificielle sont ainsi tombés fin décembre. Un phénomène qui ne peut se produire que si certaines conditions sont réunies.

Elle apparaît lorsque l’air est chargé en humidité

Ce phénomène de « neige industrielle » se déclenche lorsque l’air est pollué, ainsi que le rapporte France Bleu. L’air doit également être chargé en humidité. En outre, il ne doit pas y avoir de vent ou de perturbations et la température doit quant à elle avoisiner les 2 °C.

Le météorologue Thibault Mascia a détaillé auprès d’Actu.fr que ce phénomène survenait « lorsque l’air froid piégé par l’anticyclone condense les polluants en particules autour desquelles s’agglomèrent les gouttelettes d’eau, formant ainsi des flocons ».

Des neiges directement liées au taux de pollution

Aurélien Miguet, administrateur de la page Météo Centre-Isère, a précisé que ce phénomène se produisait « assez régulièrement » en période anticyclonique, comme le relate encore France Bleu. « On a des hautes pressions qui plaquent l’humidité au sol au niveau des plaines, avec des brouillards persistants dont le plafond est à 500 mètres d’altitude maximum », a-t-il ajouté, mentionnant que « les noyaux de pollution s’agglomèrent à l’humidité plaquée au sol et retombent ensuite sous forme de flocons neige ».

Aurélien Miguet estime d’ailleurs que cette neige pourrait être nommée « neige urbaine », étant donné que ces phénomènes se produisent « uniquement à proximité des zones industrielles ou en centre-ville des grandes agglomérations ». « On a eu le cas sur le secteur d’Échirolles, Saint-Quentin-Fallavier, le bassin lyonnais… ce sont vraiment les zones qui sont polluées », a-t-il conclu.

Étant donné que ces chutes de neige industrielle sont directement liées au taux de pollution émis par les industriels, elles sont donc imprévisibles pour les météorologues.

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