Quelque 3.500 kms parcourus à travers la banquise en seulement 76 jours : une renarde polaire a réalisé entre la Norvège et le Canada un exploit de marathonien encore jamais été observé par la communauté scientifique, surprise par l’endurance de l’animal.
Son périple montre l’importance vitale de la banquise pour les migrations de la faune arctique, et la menace que représente le réchauffement pour la pérennité de cet équilibre.
Arnaud Tarroux, l’un des chercheurs à l’origine de l’étude publiée par l’Institut polaire norvégien, prévient : « moins de glace […] voudra dire moins de possibilités d’entreprendre ce type de migrations ».
Un renard polaire marche 3 500 km depuis la Norvège jusqu’au Canada https://t.co/n4xcApxRKx
— Sciences Extrêmes (@SciencesExtreme) 3 juillet 2019
La renarde, équipée en juillet 2017 d’un émetteur satellite, a quitté l’île de Spitzberg, dans le Svalbard – un archipel norvégien situé à un peu plus d’un millier de kilomètres du pôle Nord – le 26 mars 2018.
Le 1er juillet 2018, soit 76 jours après son départ de Norvège, elle a atteint l’île d’Ellesmere, au Nunavut, l’une des communautés les plus septentrionales du Canada, après avoir parcouru 3.506 km.
« Cette espèce est encore plus endurante et plus rapide que ce que l’on avait déjà observé par le passé », a indiqué mercredi Arnaud Tarroux.
This is astonishing – from Svalbard to Ellesmere Island #FoxTracker
“This is another example of how important sea ice is to wildlife in the Arctic”
Graphic by Arnaud Tarroux / NINA pic.twitter.com/HhCHyrhiU9
— The Ice Age (@Jamie_Woodward_) 2 juillet 2019
« Elle concerne une jeune femelle, âgée de moins d’un an, donc relativement inexpérimentée, partant littéralement à la découverte du monde en réussissant à survivre à une traversée de l’Arctique dès sa première tentative », a-t-il précisé à l’AFP.
Elle a notamment parcouru 1.512 km jusqu’au Groenland en seulement 21 jours.
« Il s’agit de la première observation qui montre en détail qu’un renard polaire a migré entre différents continents et écosystèmes de l’Arctique, et constitue l’une des plus longues migrations jamais enregistrées pour un renard polaire en si peu de temps », souligne l’institut polaire norvégien dans un article.
An Arctic fox surprises researchers with an epic run across polar ice from Svalbard to Canada https://t.co/S9uVaDY5Gs By Eva Fuglei & Arnaud Tarroux #Arctic fox dispersal from #Svalbard to #Canada: one female’s long run across sea ice https://t.co/3BXm1dIN63 pic.twitter.com/xv0ciHctlM
— Lukas VF Novak (@animalculum) 28 juin 2019
Le canidé, parfaitement adapté aux milieux polaires arides, s’est déplacé à un rythme moyen quotidien de 46,3 km – avec un pic de 155 km enregistré au Groenland.
En ce qui concerne le choix du Canada plutôt que de la Russie par exemple, « il est fort possible qu’il s’agisse simplement d’une série de coïncidences qui l’auraient amenée à se retrouver dans une zone du Haut-Arctique Canadien à la bonne période pour y trouver suffisamment de ressources et pouvoir s’y établir », explique M. Tannoux.
Depuis son arrivée en terres canadiennes, on ne sait pas ce qu’est devenu l’animal : le système de localisation a cessé de fonctionner en février 2019.
Avec AFP
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