La tension est montée d’un cran entre le fournisseur public d’électricité EDF et son principal actionnaire, l’État français. Depuis plusieurs mois, il y a un bras de fer entre les deux parties autour de la futur régulation des prix. Et ce mercredi 20 septembre, lors d’une réunion du Conseil d’administration, le PDG d’EDF, Luc Rémont s’en est pris à la représente du ministère de l’Énergie, Sophie Mourlon. En réponse, Élisabeth Borne a convoqué le PDG à Matignon.
Une situation bloquée depuis des mois
Le climat est très tendu entre le gouvernement et EDF depuis des mois autour de la régulation des prix à venir qui, selon nos confrères de BFMTV doit entrer en vigueur en 2026. Des deux côtés, on reconnait la difficulté de la situation. « Il n’y a même plus de discussions, tout est bloqué » selon une source proche d’Élisabeth Borne. Chez EDF, on admet également « une tension ». Un blocage accentué par le contexte dans lequel évolue le fournisseur public d’électricité. L’entreprise est la plus endettée du continent européen (65 milliards d’euros de dette net).
Un vif échange entre le PDG d’EDF et la directrice générale de l’énergie et du climat (DGEC)
Mais le mercredi 20 septembre, la tension est montée d’un cran entre les deux parties à l’occasion d’une réunion du Conseil d’administration de l’entreprise publique. Un échange verbal houleux a eu lieu entre le PDG d’EDF, Luc Rémont et Sophie Mourlon, directrice générale de l’énergie et du climat (DGEC) et représentante d’Agnès Pannier-Runacher.
En cause ? La publication d’un rapport par la ministre de la Transition énergétique Agnès-Pannier-Runacher dans lequel la Commission de la régulation de l’énergie (CRE) établit le vrai coût du nucléaire. L’organisme de l’État établit pour les années 2026-2030, le coût de production de l’électricité des centrales du fournisseur public à 60,7 euros le MWh, à 59 ,1 euros entre 2030 et 2035 et enfin 57,3 euros le MWh pour les années 2036-2040. Luc Rémont a notamment reproché au ministère de la Transition énergétique, la publication de ce rapport confidentiel.
Selon les propos d’un participant relayés par BFMTV, le PDG a regretté que la ministre ait publié des « données économiques importantes à la concurrence » et a menacé de déposer un recours juridique contre l’État. Il a aussi déploré des tarifs fixés trop bas, loin des 130 euros /MWh qu’il avait prévu pour 2024, 100 euros pour 2027 et 85 euros pour 2028.
Le PDG d’EDF convoqué à Matignon
La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Ce vendredi 23 septembre, Luc Rémont a été convoqué à Matignon pour une « réunion de travail ». La Première ministre, Élisabeth Borne, en a profité pour recadrer le chef d’entreprise en lui rappelant les missions qui lui ont été confiées il y a un an, lors de sa nomination à la tête du fournisseur public d’électricité.
La cheffe du gouvernement a également donné un délai de deux semaines à Luc Rémont pour revenir avec des propositions tarifaires raisonnables en phase avec les promesses faites par Emmanuel Macron en 2022 : régler la situation financière d’EDF, répondre aux exigences de compétitivité de l’industrie et protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
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