«Mieux apprendre pour mieux réussir», tel est le slogan de la réforme du collège présentée il y a un mois par la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Étape incontournable après la première réforme amorcée dans le premier degré depuis 2013, la ministre estime devoir «prolonger la refondation en imaginant une nouvelle organisation du collège».
Langues vivantes et interdisciplinarité
Au menu, les langues vivantes et l’interdisciplinarité sont les principales «nouveautés» que l’on pourrait retenir: enseigner une deuxième langue vivante dès la 5e, et plus en 4e, à raison de 2 heures par semaine, et mettre en place l’enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) pour les 5e, 4e et 3e sur un volume horaire hebdomadaire de 4 heures. Concernant ce dernier, «comprendre le sens de leurs apprentissages en les croisant, en les contextualisant et en les utilisant pour réaliser des projets concrets» sont les objectifs visés par la ministre qui «confie» cette nouvelle méthode de travail aux équipes enseignantes.
Celles-ci devront donc élaborer ensemble ces projets impliquant plusieurs matières: «Les projets pourront prendre la forme d’un co-enseignement avec, par exemple, un professeur d’histoire et un professeur de maths devant les élèves pour un projet de magazine consacré à la machine à vapeur», précise le ministère.
Des syndicats divisés
Le projet ambitieux remet en question les méthodes d’enseignement au collège, et est déjà fortement contesté par des syndicats. À l’image du SNES, syndicat majoritaire et de José Pozuelo, secrétaire général de l’académie de Strasbourg, qui s’exprimait dans Metronews: «Le collège doit être structuré par ses disciplines. Les programmes doivent s’appuyer les uns sur les autres mais chacun doit rester dans sa spécialité.»
Pourtant, toujours au sein du SNES, Frédérique Rolet, co-secrétaire générale et porte-parole, semble mettre davantage d’eau dans son vin: «L’interdisciplinarité peut être une façon de ramener certains élèves qui se sont un peu éloignés de la culture scolaire, de les remotiver, mais ce n’est pas la panacée. Les problèmes actuels dont souffre le collège, c’est le manque de dispositifs dans la classe qui permettent d’aider certains élèves».
À l’Unsa, en revanche, on est davantage enclin à tenter l’exercice: «Si cette réforme n’est pas révolutionnaire, elle va dans le bon sens», estime en revanche Christian Chevalier, du syndicat Unsa. «On va demander d’apprendre et de travailler autrement. Pour la première fois, l’institution prend l’initiative de faire confiance aux professeurs.»
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