La mairie de Paris, encouragée par le gouvernement d’Emmanuel Macron, a pris la décision choquante d’éteindre les lumières de la tour Eiffel à 23h45 et de les laisser éteintes toute la nuit, privant ainsi la ville de son plus beau symbole de paix, de prospérité et de civilisation industrielle.
L’éclairage nocturne de la tour Eiffel dispense pourtant un message fort. Peut‑être fait-il nuit mais l’espoir règne dans cette grande ville. Éteindre ces lumières ne permet d’économiser que 4% des coûts du monument par an.
D’ailleurs, à quoi sert l’électricité si ce n’est à éclairer ? De toutes les choses à mettre en valeur, la tour Eiffel n’est‑elle pas en tête de liste ?
L’ « économie » n’est méritoire qu’en servant la vie humaine.
Ce n’est pas seulement une erreur de gestion, c’est un présage ubuesque pour l’avenir. Nul ne l’ignore, des entités très puissantes du monde qualifié de développé défient la modernité, l’industrie et tout ce qu’elles représentent, y compris la liberté, la paix et la prospérité. Elles cherchent à établir un système différent, une forme de primitivisme technocratique dans lequel les populations vivent dans une terne dépendance vis‑à‑vis des élites politiques et intellectuelles.
Ce n’est pas cette énergie qui caractérisait la Belle Époque, au cours de laquelle la tour Eiffel a été achevée. La tour Eiffel a été inaugurée quelques années seulement après la magnifique statue de la Liberté offerte aux États‑Unis par les Français. Cette statue, « la Liberté éclairant le monde » de son nom complet, reste le symbole par excellence de la grandeur américaine.
Les États‑Unis et la France entretiennent de bonnes relations remontant à la révolution américaine, que la France a soutenue. La France fut toujours une source d’inspiration, Thomas Jefferson et Benjamin Franklin n’auraient pu manquer de s’y rendre.
Après la guerre civile américaine, les États‑Unis et la France se sont donné conjointement pour mission de répandre la paix et la prospérité à tous les citoyens du monde. Aux États‑Unis, cette période est connue sous le nom de « Gilded Age » (Âge d’or), mais c’est bien plus que cela. Ce fut une époque d’énormes progrès technologiques et d’une amélioration spectaculaire du niveau de vie.
La tour Eiffel a été construite en fer, planifiée juste à l’aube de l’ère de l’acier. En devenant largement disponible, l’acier allait permettre aux villes de s’étendre jusqu’aux cieux, allait permettre aux ponts de traverser d’immenses étendues d’eau. Mais la tour Eiffel a été construite en fer et, de ce fait, elle doit être repeinte régulièrement. Malgré les limites du fer, elle fut un des plus hauts bâtiments du monde (l’équivalent de 81 étages) de son inauguration en 1889 jusqu’en 1930, date à laquelle le Chrysler Building de New York l’a dépassée.
Il s’agissait d’un puissant symbole d’espoir, de technologie et de progrès, non seulement pour la France, mais aussi pour l’ensemble du monde.
La tour Eiffel était à l’origine éclairée au gaz. Mais l’électricité remplaçait alors progressivement l’éclairage au gaz dans les foyers occidentaux les plus aisés. Le consommateur devenait peu à peu un roi dans ce monde et le marché donnait lieu à la démocratisation du chauffage intérieur, de la photographie, de la production, de la distribution de livres, d’une grande variété de choix vestimentaires, d’une meilleure technologie médicale et d’un meilleur assainissement, ainsi que d’une vie plus longue et plus commode pour tous.
Dans le domaine des arts et de la littérature, l’optimisme était de mise, car les classes intellectuelles ont commencé à croire au progrès, à la paix et à la prospérité, à condition de se débarrasser des vestiges du passé féodal et de célébrer et d’instaurer les droits de l’homme universels dans la législation et la littérature.
Une génération d’écrivains a eu foi dans le fait que tout cela était inscrit dans la trame de l’histoire.
L’idée centrale était bien sûr la liberté humaine. À cette époque, plus rien ne semblait pouvoir l’empêcher d’avancer vers un avenir radieux.
La Galerie des machines constitua un autre joyau de la magnifique Exposition universelle de 1889. Elle fut conçue par l’architecte Ferdinand Dutert. Elle mettait en avant la grandeur de l’art fonctionnel. S’étendant sur 1,2 km, c’était alors le plus long bâtiment du monde. Deux machines ont captivé le public : le phonographe nouveau et amélioré de Thomas Edison et les ascenseurs qui offraient la perspective de monter et descendre les bâtiments les plus hauts.
Il ne s’agissait pas seulement de technologie, mais d’art.
À l’époque, toutes les nations rivalisaient pour accueillir l’Exposition universelle, qui constituait un formidable et coûteux événement tourné vers l’avenir brillant réservé à l’humanité.
Bien sûr, nous savons comment cette histoire se termine, du moins ce chapitre de l’histoire. Quatre années de « Grande Guerre », de juillet 1914 à novembre 1918, ont soudain révélé l’horrible brutalité dont l’humanité était également capable. La Belle Époque et l’Âge d’or (et la période victorienne du Royaume‑Uni) ont pris fin, ainsi que l’optimisme qui les alimentait.
Les États se sont transformés en machines à tuer et au nom de la démocratie le carnage et la guerre se sont universalisés. Ce fut la première « guerre totale » dans le sens où elle touchait à toutes les ressources des nations, anéantissant tous les espoirs.
L’art et la musique se sont assombris, tout comme les perspectives d’un avenir prospère.
Enfin, après une autre guerre mondiale plus terrible encore, la civilisation s’est finalement relevée, s’est apaisée. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’homme croyait à nouveau pouvoir s’émanciper du despotisme et de la pauvreté. Le totalitarisme s’effondrait dans de nombreux pays et on avait foi en la liberté, confiance en l’avenir.
Il est difficile de dire précisément à quel moment cet optimisme a périclité. Il est certain néanmoins que les confinements en 2020 ont tout à coup placé les populations devant une triste vérité, celle d’une liberté humaine extrêmement fragile. Tous les événements terribles des vingt dernières années peuvent être considérés comme ponctuels, épisodiques, mais les confinements ont été planétaires, ils ont dépassé tout ce que nous pouvions imaginer.
Aujourd’hui, en regardant autour de soi, on s’interroge. Où est l’espoir ? Où est la lumière ? Où est le progrès véritable, celui qui ennoblit la grande famille humaine ?
Et en ce moment même, les lumières de la tour Eiffel, ce puissant symbole de réussite et d’espoir, s’éteignent. Le peuple français ne peut pas laisser faire cela. Ces lumières doivent rester allumées. Nous ne devons pas régresser à une époque prémoderne.
On ne doit tout simplement pas accepter un tel recul, ni à Paris, ni à New York, ni à Londres, ni ailleurs. L’heure est venue. Si on permet que se perpétue cette morne idéologie de souffrance et de privation ne servant qu’une infime élite, les lumières de toute la civilisation s’éteindront.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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