La Chine a longtemps été considérée comme le pays le plus peuplé du monde. L’année dernière, le pays du Milieu a cédé ce titre à l’Inde. Mais il est difficile de savoir où se situent les chiffres exacts, car le reste du monde est tributaire des données de l’autorité statistique chinoise.
Feng Chongyi, spécialiste de la Chine et professeur à l’université de technologie de Sydney, déclarait déjà il y a un peu plus d’un an que « tout le monde sait que Pékin ment ». De nombreux spécialistes supposent donc que le nombre réel d’habitants est très différent de celui indiqué officiellement.
Les chiffres officiels
Le 17 janvier, le Bureau national des statistiques chinois a annoncé que la population du pays s’élevait à près de 1,41 milliard d’habitants à la fin de l’année dernière. C’était plus de deux millions de moins qu’à la fin de l’année 2022, confirmant ainsi que la population chinoise a diminué en 2023 pour la deuxième année consécutive.
Dans le même temps, la baisse du nombre d’habitants s’est accélérée. La baisse de la population a été plus de deux fois plus importante que l’année précédente. En 2022, lorsque la Chine a enregistré une baisse de sa population pour la première fois depuis le début des années 1960, le nombre d’habitants avait diminué d’environ 850.000 personnes.
La baisse du nombre de naissances est l’une des raisons du recul actuel. Selon Die Welt, Pékin prévoyait encore en 2016 15,5 millions de naissances et un taux de fécondité de 1,75 pour 2023, comme l’a expliqué Yi Fuxian, expert en démographie à l’université du Wisconsin-Madison aux États-Unis. Mais cette prévision était énormément « surestimée ».
Selon les derniers chiffres « officiels », les autorités n’ont enregistré l’an dernier que 9,02 millions de naissances au total en Chine. Le taux de natalité est également bien plus bas, avec seulement 1,0 naissance par femme. De plus, rien n’indique que la Chine puisse inverser la tendance. Le taux de natalité pourrait continuer à baisser.
Mais même si Pékin trouvait un moyen de maintenir son taux de natalité à 1,0, Yi Fuxian estime que la population chinoise atteindra 1,06 milliard en 2050. Cinquante ans plus tard, la population chinoise ne sera plus que de 390 millions d’habitants. Si le taux de natalité tombe en dessous de 1,0, le nombre d’habitants sera encore plus faible à l’avenir.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce phénomène ?
Certains experts attribuent cette baisse à l’augmentation du coût de la vie et au fait que davantage de femmes prennent un emploi et commencent des études. La fondation d’une famille est donc moins prioritaire.
D’autres facteurs clés ont été apportés les années passées, marquées par la pandémie de Covid-19 qui s’est déclarée en Chine. Selon le journal Die Welt, le confinement ordonné par le gouvernement communiste, qui a parfois duré des mois, a privé plusieurs personnes de toute perspective d’avenir positif. Une bulle immobilière menace également d’éclater en Chine.
En 2016, la Chine avait aboli la « politique de l’enfant unique » introduite dans les années 1980 face aux craintes de surpopulation, et chaque famille avait le droit d’avoir deux enfants. Depuis 2021, les couples peuvent avoir trois enfants. Entre-temps, les autorités chinoises tentent de faire remonter le taux de natalité à l’aide d’aides publiques et de campagnes publiques.
Combien de vies ont été emportées par le Covid ?
Certaines estimations de ces dernières années partent du principe qu’il n’y a plus 1,4 milliard d’habitants en Chine, mais seulement environ un milliard. Un hacker chinois a notamment piraté une base de données de la police de Shanghai durant l’été 2022 et a mis en vente les données d’environ un milliard de Chinois, y compris les données de la police. Une analyse de ces données par le journal Epoch Times en langue chinoise a conclu que » la population nationale est d’environ un milliard selon la police. »
La question se posait donc : « Où sont passés ces 400 millions de personnes ? » L’auteur supposait que seule une « mort épidémique à grande échelle était une explication raisonnable ». La pandémie de Covid-19 qui s’est déclarée en Chine y aurait donc probablement eu des conséquences bien plus dévastatrices que dans d’autres pays.
De même, le fondateur du Falun Gong en exil aux États-Unis, M. Li Hongzhi, a déclaré en janvier 2023 que le Parti communiste chinois (PCC) avait dissimulé l’ampleur réelle de l’épidémie. Selon lui, plus de 400 millions de personnes seraient mortes du Covid-19 en Chine.
L’ancien entrepreneur de Hong Kong Elmer Yuen, qui vit en exil aux États-Unis en raison de son soutien au mouvement démocratique local, a parlé de son évaluation de ce chiffre dans une interview sur « Mr. Wu in Europe« , la chaîne YouTube d’un expert de la Chine en Allemagne : « Il existe actuellement trois sources d’information pour les chiffres de la pandémie. L’une d’entre elles est celle du Parti communiste chinois, qui ne publie généralement pas de vrais chiffres. […] Une autre source est constituée par les chiffres des instituts de recherche, comme ceux d’Angleterre. Cependant, ils ne disposent que d’informations limitées. »
Elmer Yuen a affirmé que personne n’avait de meilleures sources d’information que M. Li et a rappelé qu’au début de la persécution en 1999, on estimait jusqu’à 100 millions le nombre de pratiquants de Falun Gong en Chine. « Je suppose que c’est encore le cas aujourd’hui. […] Et vous devez savoir que chacun de ces pratiquants de Falun Gong a un très grand respect pour M. Li. Ils n’ont pas non plus peur de transmettre des informations vraies à Monsieur Li. C’est une grande différence de qualité en ce qui concerne les sources d’information ».
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