Les procureurs fédéraux ayant renoncé à engager des poursuites contre la Fondation Clinton, le FBI a décidé de mettre un terme à son enquête selon des documents récemment rendus publics.
Le bureau du procureur fédéral du district est de l’Arkansas n’a pas souhaité engager de poursuites à l’encontre de la Fondation Clinton en janvier 2021, d’après les documents.
Cette décision a incité le FBI à clore l’affaire, sur laquelle il travaillait depuis des années.
Ces documents ont été obtenus et publiés par le New York Times, qui rapporte les avoir reçus dans le cadre de la loi sur la liberté d’information (Freedom of Information Act).
En 2010, alors qu’Hillary Clinton était secrétaire d’État, elle a fait partie des neuf membres de la commission sur les investissements étrangers aux États-Unis qui ont approuvé la vente de la majorité des parts de la société Uranium One, qui possède des mines et d’autres projets aux États-Unis, à une société d’État russe. La même année, Bill Clinton a reçu 500.000 dollars en provenance d’une banque liée au gouvernement russe pour avoir prononcé un discours à Moscou. La Fondation Clinton a également reçu des dons de la part de responsables d’Uranium One avant que le projet ne soit approuvé et n’a pas rendu publique cette information, en dépit du fait qu’elle s’était engagée à le faire avant que Mme Clinton ne devienne secrétaire d’État.
Lorsque ces dons ont été révélés en 2015, la fondation a déclaré dans un communiqué qu’elle avait « fait des erreurs ».
« Mais nous agissons rapidement pour y remédier et nous avons pris des mesures pour nous assurer qu’elles ne se reproduiront pas à l’avenir », a déclaré la fondation.
Mme Clinton a déclaré que les allégations selon lesquelles elle aurait été soudoyée pour approuver la vente avaient été « démenties à maintes reprises ».
Le calendrier nouvellement révélé montre que l’enquête sur la fondation des Clinton a duré jusqu’à quelques jours avant que le président Donald Trump ne quitte ses fonctions.
M. Trump a battu Mme Clinton lors des élections de 2016 avant de perdre face au président Joe Biden en 2020.
Ce dernier a été investi le 20 janvier 2021.
Le ministère américain de la justice (DOJ), qui comprend les bureaux des procureurs américains, s’est refusé à tout commentaire. La Fondation Clinton n’a pas répondu aux questions.
Autorité suprême des procureurs
Même dans les cas où les preuves sont solides, ce sont les procureurs qui décident en dernier ressort s’il y a lieu d’engager des poursuites, a déclaré à Epoch Times George Hill, analyste superviseur du renseignement du FBI à la retraite.
Les procureurs ont « l’autorité suprême », a-t-il déclaré.
George Hill a co-supervisé le groupe de travail qui a enquêté sur l’attentat du marathon de Boston et rapporte avoir présenté ce qu’il considérait être des preuves irréfutables qu’une femme avait eu connaissance de l’attentat, mais le procureur de l’époque n’avait pas souhaité engager d’actions en justice.
Les agents du FBI recueillent les preuves et présentent leurs dossiers aux procureurs, qui les examinent puis décident d’une inculpation.
Dans les enquêtes criminelles, un refus du procureur signifie généralement que l’enquête est arrêtée, a déclaré à Epoch Times Kyle Seraphin, un ancien agent du FBI qui est récemment devenu lanceur d’alerte.
« Une fois que c’est fait, c’est fait. Il n’y a rien d’autre à faire », a-t-il déclaré.
En revanche, une enquête de contre-espionnage ou de lutte contre le terrorisme peut se poursuivre même si les poursuites sont refusées, les agents cherchant à rassembler davantage de preuves.
Preuves détruites
Une fois l’affaire de la Fondation Clinton close, les fonctionnaires ont détruit les preuves.
« Tous les éléments de preuve obtenus au cours de cette enquête ont été restitués ou détruits d’une autre manière », peut-on lire dans un document.
Selon d’anciens agents du FBI, il s’agit là d’une pratique courante en cas de classement d’une affaire.
« Il n’y a aucune raison de conserver des preuves lorsque l’affaire est close », a déclaré au Epoch Times Steve Friend, qui craint que le FBI n’ait enfreint ses propres règles dans le cadre de l’enquête sur l’intrusion dans le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021.
Des informations plus sensibles, telles que des informations provenant de sources confidentielles, pourraient avoir été conservées, ont déclaré les anciens agents.
Le FBI a refusé de répondre aux questions concernant cette affaire.
Bien qu’elle soit normale, la façon dont l’affaire s’est déroulée est suspecte, ont déclaré les anciens agents.
« Ils ont été en mesure d’établir un calendrier bureaucratique qui leur a donné la possibilité de se réfugier derrière l’excuse ‘on ne peut pas commenter une enquête en cours’ pendant l’administration Trump. Ensuite, l’administration Biden arrive, ils ferment l’enquête et détruisent les preuves, de sorte qu’ils ne peuvent plus les fournir au Congrès », a déclaré M. Friend. « C’est trop commode. »
Étant donné que Mme Clinton était candidate à la présidence, la décision de clore l’affaire a probablement été prise par des hauts fonctionnaires du ministère de la justice, ont déclaré les anciens agents.
L’enquête a duré des années
L’enquête sur la fondation a commencé en janvier 2016, selon le rapport de l’avocat spécial John Durham. Les bureaux du FBI à Washington, New York et Little Rock (Arkansas) ont lancé des enquêtes sur d’éventuelles activités criminelles, y compris l’allégation selon laquelle des gouvernements étrangers « avaient fait, ou proposé de faire, des contributions à la Fondation en échange d’un traitement favorable ou préférentiel de la part de Mme Clinton », selon le rapport.
Au moins l’une de ces enquêtes était basée sur le travail de Peter Schweizer dans son livre « Clinton Cash ».
Étant donné que Mme Clinton était candidate à la présidence et que trois bureaux différents enquêtaient sur elle, « il est apparu nécessaire d’organiser des réunions de coordination entre les bureaux locaux, le siège du FBI, les bureaux des procureurs des États-Unis concernés et les composantes du département », indique le rapport Durham.
Lors d’une réunion datant du 1er février 2016, Raymond Hulser, fonctionnaire du ministère de la Justice, a refusé d’engager des poursuites, bien qu’il ait déclaré que la décision « n’était pas contraignante » pour les procureurs américains ou les divisions du FBI sur le terrain. Lors d’une deuxième réunion ce même mois, le directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe, a ordonné aux bureaux de classer les dossiers, mais après avoir reçu des objections, il a accepté de reconsidérer sa position. À la fin de la réunion, les fonctionnaires ont été informés que toute mesure d’enquête nécessiterait l’autorisation de McCabe, une restriction qui est restée en place jusqu’en août 2016.
Le 1er août 2016, les fonctionnaires de Washington et de l’Arkansas ont été informés que les affaires étaient regroupées à New York, dont les procureurs ont ensuite refusé de délivrer des citations à comparaître « bien qu’ils aient précédemment exprimé leur soutien à l’enquête ».
L’affaire a ensuite été transférée en Arkansas, où les procureurs ont délivré une citation à comparaître qui a conduit les agents du FBI à récupérer les dossiers des donateurs de la fondation, a rapporté le New York Times.
Un porte-parole de la fondation a déclaré aux médias que le rapport de Durham « soulignait ce qui était clair depuis de nombreuses années : il n’y a jamais eu d’actes répréhensibles de la part de la fondation Clinton ». Un autre porte-parole a déclaré au New York Times que la fondation avait fait l’objet d’allégations politiquement motivées qui ne reposaient sur aucun fait.
« Le rapport Durham démontre que les dirigeants du FBI et du DOJ se sont pliés en quatre pour protéger la campagne d’Hillary Clinton alors qu’ils se lançaient dans une enquête minutieuse sur la campagne de Trump », a déclaré par courriel à Epoch Times le représentant Barry Moore (Parti républicain, Alabama), en référence à l’ancien président Donald Trump.
« Cela devrait inquiéter tous les Américains. Les agences qui sont censées être au-dessus de la politique et se concentrer sur la protection du peuple américain semblent se focaliser surtout sur comment influer sur les élections et favoriser les démocrates. La commission judiciaire de la Chambre des représentants, dont je suis membre, a invité Durham à témoigner. Nous continuerons à rechercher la vérité et à œuvrer pour que le gouvernement complice rende des comptes ».
Le procureur général des États-Unis de l’époque, Jeff Sessions, nommé par Trump, a également chargé le procureur John Huber, nommé par Obama dans l’Utah et renommé par Trump, d’examiner les allégations entourant la vente d’Uranium One. Cette enquête aurait pris fin en 2020 sans qu’aucune accusation n’ait été portée.
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