Michel Sapin ministre des Finances, a récemment multiplié les annonces en faveur de la mobilité bancaire et des pistes à l’étude pour donner au consommateur une meilleure « transparence » du système bancaire. Comparateur public et gratuit de tarifs des services bancaires, suppression des seuils de facturation pour les cartes bleues, les négociations sont entamées avec les établissements bancaires et les associations de consommateurs, mais le ministre n’exclut pas de devoir légiférer en cas d’absence de compromis. De quoi ravir les usagers qui espèrent une meilleure transparence des pratiques bancaires.
Ce qui pourrait changer
Une des mesures envisagées serait de ne donner aucun seuil de paiement pour la carte bleue et « faire disparaître le petit panneau où il est écrit « CB pas en dessous de 15 euros » », a indiqué le ministre, citant un dispositif qui entraîne une commission trop élevée pour les petits commerçants – jusqu’à 2 %. Michel Sapin a donc entamé un dialogue avec les banques pour diminuer ces parts forfaitaires des commerçants. Car s’il semble « légitime » que les banques demandent une rémunération pour service rendu, cela ne doit pas pour autant poser d’obstacles, estime le ministre.
Une seconde mesure concerne la mobilité bancaire, que Michel Sapin entend faciliter. En cas de changement de banque, le nouvel établissement devra prendre en charge, au nom de l’usager, tous les virements et prélèvements de ce dernier. Ce service, désormais gratuit, devrait être avalisé lors d’une commission mixte paritaire début juin. « Aujourd’hui, on peut changer de banque plus facilement qu’avant mais il y a encore des obstacles. L’objectif est désormais de le faire de façon industrielle et automatisée », assure Michel Sapin.
Le ministre des Finances a également annoncé le lancement d’un comparateur en ligne gratuit des 11 tarifs standards facturés par les banques – prix d’un chéquier ou règlement d’un incident de paiement. Des sites comparateurs existent déjà, mais le ministre entend aller plus loin, en promettant l’élaboration d’une charte d’ici les prochains mois, en association avec les banques et les consommateurs. Celle-ci devrait garantir une transparence et une fiabilité au dispositif.
Les Français peu confiants envers le système bancaire
Des études sont régulièrement menées sur la perception du système bancaire par les Français. Dans un sondage récent d’Ifop, il apparaît que 73 % des Français ont confiance en leurs banques de statut privé, contre 69 % dans les banques publiques type La Banque Postale. Des chiffres que sont encore loin d’égaler les banques en ligne : seuls 37 % des Français leur font confiance. D’après l’enquête, les relations directes avec un conseiller jouent un rôle important dans l’appréciation de l’établissement bancaire.
Cependant, d’après une étude de Deloitte, seuls 36 % des Français ont confiance dans le système bancaire. Un paradoxe de surface, semble-t-il, dû à une image négative du système financier. « Ils ont confiance en l’individu, mais pas dans le système », résume Jean-François Jarre, président d’AuCOFFRE.com et d’Investdiamond.fr. Ce dernier cite les scandales périodiquement relayés par les médias ; depuis l’affaire BNP Paribas aux incidents comme celui de Jérôme Kerviel, le système financier apparaît souvent opaque. « En résumé, les Français auraient plutôt confiance en leur banque qu’en leur système financier, voire en leur conseiller plutôt qu’en leur banque, mais les deux sont pourtant indissociables », analyse-t-il.
D’après une autre enquête menée début 2015 par l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers de la banque, les écarts de prix sont parfois considérables entre les différentes banques. « La facture peut être jusqu’à 4 fois supérieure pour notre petit consommateur », précise le rapport. Ainsi, les dispositifs proposés par Michel Sapin ont de quoi rassurer les associations. D’autant que début 2015, de nouveaux frais de facturation ont fait leur apparition, et d’autres tarifs ont légèrement augmenté – frais de dossier de prêt immobilier, opérations réalisées à l’étranger, cotisation de cartes haut de gamme pour ne citer qu’eux, au sein de divers établissement financiers comme La Banque Postale ou la Société Générale.
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