En cette année 2017, la saison de la chasse est particulièrement mortelle… pour les humains. Le 4 décembre, deux chasseurs étaient abattus par des congénères, l’un dans le Var, l’autre dans le Tarn, portant le bilan de morts d’humains à plus d’une dizaine depuis l’ouverture de la chasse.
Coïncidence ? D’après un sondage paru dans Le Monde et commandé par la Fondation Brigitte Bardot, une majorité de Français s’opposent aux pratiques de chasse. 84% d’entre eux prennent ainsi leur distance avec la pratique de la chasse à courre. De plus, le sentiment d’insécurité est de plus en plus présent lors de promenades en forêts après l’ouverture de la chasse : 71% des sondés expriment leur angoisse d’être victime du tir d’un chasseur.
#Chasse à courre : vers une interdiction ? https://t.co/FcPl7UAA3m
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Les Français de plus en plus opposés aux pratiques de #chasse https://t.co/s1X1UZ586e pic.twitter.com/LlV4rFyKdC
— Info vétérinaire (@Vetitude) 8 décembre 2017
Des chiffres en augmentation : en 2005, le même sondage portait à 73% la part des opposants à la chasse et 51% le sentiment d’insécurité. Plusieurs mesures contraignantes obtiennent le suffrage des Français, tel que l’interdiction de la chasse le dimanche (82%), ou la réduction des périodes de chasse (79%).
L’opposition aux pratiques de chasse se retrouvent aussi bien chez les jeunes que chez les personnes âgées, en milieu rural comme en agglomération, selon les statistiques avancées par les auteurs. La chasse à courre est particulièrement visée. « Certaines pratiques, comme la chasse à courre, prolongent l’agonie et le stress de l’animal. Cela me heurte profondément. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la civilisation », avait déclaré en novembre le ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot,
Comment expliquer ce désamour de plus en plus marqué ? L’actualité de cette saison a été ponctuée d’incidents de chasse : le cerf abattu dans un jardin privé de l’Oise suite à une chasse à courre qui a mal tourné a fait le tour du web. Alain Drach, le maître d’équipage, avait décidé d’abattre l’animal et a été interdit de chasser pendant un mois. Cette sanction a été jugée « très lourde » par la Société de Vénerie. D’autre part, le chasseur a reçu de nombreuses menaces, synonyme d’un rejet profond de son acte par une partie de ses compatriotes. « On a jamais vu un tel acharnement contre un homme », a commenté Pierre de Boisguilbert, secrétaire de la société de Vénerie.
À quoi s’ajoute à cela les incidents liés aux tirs de chasseurs sur les êtres humains. En effet, d’après l’Office National de la Chasse et de la Faune sauvage, une centaine d’incidents ont été recensés sur 2016-2017, dont 18 mortels. Pour pallier à ces tirs « amis », la Fédération de la Chasse a expliqué continuer ses efforts en matières de prévention, et envisagerait même d’avoir recours à des boîtiers permettant de géolocaliser et d’informer les chasseurs de présence humaine dans leur zone de chasse.
Ci dessous, un reportage d’une enseignante d’équitation qui a failli être tuée par un chasseur.
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