Il y a les films cultes, les livres primés et les jeux vidéo au succès planétaire : épique et hors norme, le Débarquement des Alliés en Normandie du 6 juin 1944 a fasciné les créateurs du monde entier. Tour d’horizon, 80 ans après le D-Day.
Sans cesse à la recherche de grand spectacle pour ses blockbusters, Hollywood n’a eu de cesse de puiser dans l’histoire du Débarquement, prenant parfois des libertés avec les événements. Parmi les films passés à la postérité, un classique : Le Jour le plus long (1962) de Darryl Zanuck, avec la légende américaine John Wayne.
Plus de 35 ans plus tard, viendra LE film de référence, Il faut sauver le soldat Ryan (1998) de Steven Spielberg, qui ressort dans 300 salles françaises le 6 juin. D’une crudité assumée, le long-métrage a reçu cinq Oscars et a été un immense succès commercial.
Spielberg récidivera quelques années plus tard avec la série Band of Brothers, qu’il a co-créée avec Tom Hanks. Elle dépasse le seul sujet du Débarquement et offre une fresque sur la Seconde guerre mondiale à travers le destin d’une compagnie de l’armée américaine.
Le cinéma tricolore s’est lui aussi emparé du sujet. Dès les années 1960, avec Un singe en hiver d’Henri Verneuil, avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, avec des dialogues signés Michel Audiard. En 2008, Les femmes de l’ombre, de Jean Paul Salomé, revient aussi sur le Débarquement à travers l’histoire de résistantes.
Le Débarquement aussi en jeu vidéo
C’est également Steven Spielberg qui, bien que plus indirectement qu’au cinéma, va amener la première représentation réaliste du Débarquement de Normandie dans les jeux vidéo. Troisième épisode d’une saga lancée en 1999 sous l’impulsion du réalisateur américain, mais dont il a cédé les droits dès le second opus, « Medal of Honor : Débarquement allié » marque bon nombre de joueurs lors de sa sortie, en 2002.
Tous se souviendront longtemps de la mission « Opération Overlord », qui permet d’incarner pour la première fois un soldat américain débarquant sous les balles à Omaha Beach. « Rares sont les jeux qui vous laissent ainsi bouche bée et émerveillés », écrivait à l’époque le journaliste Dan Adams dans son test pour le site américain IGN, saluant la qualité graphique (pour l’époque) de cette reconstitution.
La même année, un autre Medal of Honor, « En première ligne », envoie les joueurs sur les plages de Normandie en guise de mise en jambes. « Les emprunts au ‘‘Soldat Ryan’’ sont évidents, tant au niveau de la colorimétrie de l’image, tendant vers le gris-bleu, que dans des séquences tirées du film », constate Romain Vincent, professeur d’histoire en région parisienne et créateur de la chaine « Jeux vidéo et Histoire » sur YouTube.
Quelques jeux ont, eux, tenté le pari de la parodie, comme « Conker’s Bad Fur Day » (2001), qui oppose écureuils et ours en peluche sanguinaires dans une version gore et absurde du Débarquement, ou « Worms 3D » (2003) et ses affrontements militaires de vers de terre.
Davantage de témoignages et de récits que de fictions
Le Débarquement a donné peu de fictions mais de très nombreux témoignages et récits. Le classique absolu demeure « Le jour le plus long » du journaliste irlando-américain Cornelius Ryan, en 1959, qui fut adapté en film.
En France, le roman prix Goncourt 1963, Quand la mer se retire d’Armand Lanoux, raconte le retour sur les plages du D-Day d’un ancien combattant canadien. Côté civils, Jean-Luc Bizien a évoqué en 2004 dans Marie Joly la difficile période de la fin de l’Occupation et des combats de la Libération en Normandie.
Pour le 80e anniversaire de cet événement, de nouvelles publications ont vu le jour. En France, la journaliste Annick Cojean publie 18 récits d’acteurs de cette journée, militaires ou civils, rassemblés dans Nous y étions. En Grande-Bretagne, l’écrivain Michael Morpurgo, dont l’œuvre revient presque exclusivement sur les deux conflits mondiaux, a fait paraître le livre illustré Finding Alfie: A D-Day Story.
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