Le groupe français Décathlon a affirmé mardi « assumer complètement » la commercialisation prochaine d’un « couvre-tête » destiné aux pratiquantes de course à pied, déjà vendu au Maroc sous l’appellation « hijab », et qui suscite la polémique en France.
Dans les prochaines semaines, cet « accessoire initialement développé et commercialisé au Maroc, à la demande de pratiquantes locales de course à pied », sera « rendu disponible en France et partout dans le monde dans les magasins » Décathlon qui en feront la demande, a indiqué Xavier Rivoire, responsable de la communication externe de Decathlon United.
« Nous assumons complètement le choix de rendre le sport accessible pour toutes les femmes dans le monde. C’est presque un engagement sociétal, si cela permet à des coureuses de pratiquer la course à pied, nous l’assumons avec sérénité », a-t-il poursuivi.
Sur l’affaire #Decathlon , je crains que l’on ne confonde causes et conséquences. Le fait que des femmes en France demandent ce produit n’est que la conséquence d’une malaise de montée d’Islamisation bien plus profond,soit 50 ans de politique Française.
— Emmanuelle Gave (@EmmanuelleGave) 26 février 2019
« L’engouement pour le produit a fait que nous nous sommes posé la question de le rendre disponible » ailleurs qu’au Maroc, a détaillé M. Rivoire, soulignant que « ce couvre-tête laisse le visage libre et visible ».
Responsable du jogging chez Kalenji, la gamme de course à pied de l’enseigne, Angélique Thibault, qui a conçu le « Hijab Kalenji », se dit « mue par la volonté que chaque femme puisse courir dans chaque quartier, dans chaque ville, dans chaque pays, indépendamment de son niveau sportif, de son état de forme, de sa morphologie, de son budget. Et indépendamment de sa culture ».
Pour que décathlon en arrive là c’est qu’il y a un marché qui ne cesse de croître et que les gouvernants par leur lâcheté n’endiguent pas le phénomène à cause une politique migratoire désastreuse. Les droits des femmes régressent, la soumission progresse ! https://t.co/lQSxmMnJkQ
— Nadine Morano (@nadine__morano) 26 février 2019
Interrogée mardi sur RTL, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a souligné qu’un tel produit n’est « pas interdit par la loi ». Mais « c’est une vision de la femme que je ne partage pas. En tant que femme c’est comme ça que je le vis. Tout ce qui peut amener à une différenciation me gêne. J’aurais préféré qu’une marque française ne promeuve pas le voile », a-t-elle ajouté.
« Personnellement, je n’ai pas envie qu’on favorise la différenciation entre les femmes et les hommes », a mis en avant la ministre.
Bonjour,
De notre côté, nous nous concentrons sur la démocratisation de la pratique du sport. Le fait est que certaines femmes pratiquent la course à pied avec un hijab, souvent peu adapté.
Notre objectif est simple : leur proposer un produit sportif adapté, sans jugement.
Yann— Decathlon (@Decathlon) 26 février 2019
Pour Aurore Bergé, porte-parole de La République en marche, « le sport émancipe. Il ne soumet pas. Mon choix de femme et de citoyenne sera de ne plus faire confiance à une marque qui rompt avec nos valeurs. Ceux qui tolèrent les femmes dans l’espace public uniquement quand elles se cachent ne sont pas des amoureux de la liberté ».
#Decathlon : la ministre de la Santé Agnès Buzyn et Aurore Bergé, porte-parole de LREM, déplorent la mise en vente de #hijabs de running. Accusée par Lydia Guirou, porte-parole des Républicains, de succomber à la « mode islamique » la marque se défend et assume. pic.twitter.com/JcdJdudpg9
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) 26 février 2019
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a pour sa part déclaré : « J’ai deux filles et je n’ai pas envie qu’elles vivent dans un pays où la place des femmes dans la société régresse comme en Arabie Saoudite. J’appelle au boycott de la marque #Decathlon ».
L’équipementier sportif Nike commercialise déjà un « Hijab pour femme », en noir, gris ou blanc, au prix de 30 euros.
D. S avec AFP
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